L'Afghanistan se trouve lundi aux mains des talibans, après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani. [AFP]
Publié Modifié

Les Etats-Unis n'avaient pas pour but de "construire une nation" en Afghanistan, dit Joe Biden

- Joe Biden défend sa décision de se retirer d'Afghanistan, affirmant avoir donné à l'armée afghane "toutes les options" possibles pour combattre les talibans. Il a ajouté dans une adresse à la nation: "Les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes".

- L'Afghanistan se trouve lundi aux mains des talibans, après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani.

- L'armée américaine a "sécurisé" lundi l'aéroport de la capitale afghane, où des milliers d'Afghans ont afflué tentant désespérément de quitter le pays après le retour des talibans.

- Les Américains ont envoyé 6000 militaires pour évacuer quelque 30'000 diplomates américains et civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis. De nombreux autres pays ont aussi transféré des membres de leur personnel diplomatique à l'aéroport avant une évacuation.

-  Trois expatriés suisses ont été évacués de Kaboul et des efforts sont en cours pour faire sortir du pays une quarantaine de leurs collègues afghans et leurs familles, a indiqué lundi le ministre suisse des Affaires étrangères.

Suivi assuré par RTSinfo avec les agences

23h55

Ashraf Ghani est-il toujours président?

Le département d'Etat américain a refusé lundi de dire si les Etats-Unis reconnaissaient toujours Ashraf Ghani comme le président de l'Afghanistan, alors que celui-ci a quitté dimanche le pays lorsque les insurgés talibans sont entrés dans la capitale Kaboul à l'issue d'une offensive éclair.

"C'est quelque chose sur quoi nous travaillons avec la communauté internationale", a répondu le porte-parole du département d'Etat à la question de savoir qui Washington reconnaissait comme le dirigeant afghan.

S'exprimant lors d'un point de presse, Ned Price n'a pas commenté la teneur de l'entretien téléphonique que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a eu samedi avec Ashraf Ghani, refusant de dire si le chef de la diplomatie américaine était informé du départ de Ghani et du lieu où se trouvait ce dernier.

D'après la chaîne Al Jazeera et l'agence de presse russe RIA, Ashraf Ghani s'est rendu par avion en Ouzbékistan. Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante cette information.

22h50

Le trafic aérien reprend à Kaboul

Le trafic a repris à l'aéroport de Kaboul, a annoncé lundi le général américain Hank Taylor depuis le Pentagone.

La situation à l'aéroport – dont les pistes ont été envahies par des milliers de personnes tentant désespérément de fuir l'Afghanistan – avait empiré au point que tous les vols avaient dû être suspendus plusieurs heures lundi après-midi.

>> Le sujet du 19h30 sur la situation sur place :

A Kaboul, le chaos suit la prise de pouvoir des talibans
A Kaboul, le chaos suit la prise de pouvoir des talibans / 19h30 / 1 min. / le 16 août 2021

07h45

"Il n'y avait jamais de bon moment pour retirer les forces américaines", affirme Joe Biden

Le président Joe Biden a "défendu fermement" lundi sa décision de retirer les troupes américaines d'Afghanistan, malgré la prise de Kaboul par les talibans.

"Après vingt ans, j'ai appris à contre-cœur qu'il n'y avait jamais de bon moment pour retirer les forces américaines", a affirmé le président américain lors d'une adresse à la nation. "La vérité est que tout cela s'est déroulé plus rapidement que nous l'avions prévu", a-t-il toutefois concédé depuis la Maison Blanche.

"Notre mission en Afghanistan n'a jamais été censée construire une nation. Elle n'a jamais été censée créer une démocratie unifiée centralisée", a dit le président américain, en précisant que l'objectif unique "rest(ait) aujourd'hui et a toujours été d'empêcher une attaque terroriste sur le sol américain". Il a annoncé que son pays mènera "si nécessaire" des actions anti-terroristes en Afghanistan.

>> Voir le sujet du 12h45 :

Joe Biden défend fermement la décision du retrait américain d'Afghanistan
Joe Biden défend fermement la décision du retrait américain d'Afghanistan / 12h45 / 1 min. / le 17 août 2021

Joe Biden a aussi estimé que les Etats-Unis avaient donné à l'armée afghane "toutes les options" possibles pour combattre les talibans: "Nous leur avons donné toutes les options pour déterminer leur propre avenir", ajoutant que "les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes".

Joe Biden dit n'avoir eu que deux options en Afghanistan

Le président démocrate estime que seules deux options se présentaient à lui depuis son arrivée au pouvoir en janvier dernier: respecter l'accord de retrait des troupes américaines scellé par son prédécesseur Donald Trump ou entraîner une escalade du conflit. Il a en outre souligné que les adversaires des Etats-Unis sur la scène internationale, Chine et Russie au premier rang, auraient "adoré" que son pays reste enlisé en Afghanistan.

Il a aussi menacé les talibans de représailles si ces derniers venaient à perturber les opérations d'évacuation en cours à l'aéroport de Kaboul. En cas d'attaque, la réponse sera "rapide et puissante", a-t-il déclaré, promettant de défendre les ressortissants américains avec un usage "dévastateur de la force si nécessaire".

Les Etats-Unis continueront de s'engager pour les "femmes et les jeunes filles" afghanes a également promis Joe Biden, qualifiant les scènes en Afghanistan de "déchirantes".

Après son intervention, Joe Biden est reparti à Camp David: il avait écourté son séjour dans ce lieu de villégiature des présidents américains pour s'adresser à la nation depuis Washington.

>> Les précisions de Jordan Davis dans La Matinale :

Joe Biden lors de son intervention sur l'Afghanistan, 16.08.2021. [Pool/EPA/Keystone - Oliver Contreras]Pool/EPA/Keystone - Oliver Contreras
Joe Biden persiste et signe, le retrait américain d'Afghanistan était la seule solution selon lui / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

07h30

Berlin appelle à aider l'Afghanistan sous peine de risquer une crise migratoire

La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu lundi que les Afghans fuyant leur pays après la prise de contrôle des talibans pourraient faire route vers l'Europe, pour donner ainsi lieu à une nouvelle crise migratoire d'ampleur après celle de 2015, s'ils ne reçoivent pas suffisamment d'aide humanitaire.

>> Lire aussi cette page de 2015 : Tensions lors d'une réunion de l'UE sur la crise migratoire

S'exprimant devant les journalistes après une réunion ministérielle destinée à mettre sur pied les modalités d'évacuation de milliers de personnes dont l'Allemagne a la responsabilité en Afghanistan, la dirigeante a décrit comme une issue "amère" la prise de la capitale afghane Kaboul par les insurgés talibans dimanche.

La chancelière allemande Angela Merkel s'exprime à propos de la situation en Afghanistan. Berlin, le 16 août 2021. [Keystone - Odd Andersen/AFP POOL/dpa]
La chancelière allemande Angela Merkel s'exprime à propos de la situation en Afghanistan. Berlin, le 16 août 2021. [Keystone - Odd Andersen/AFP POOL/dpa]

"Depuis le retrait des forces étrangères d'Afghanistan nous avons été contraints de voir les talibans reprendre le pays entier, à une vitesse époustouflante, province après province, ville après ville", a dit Angela Merkel. "C'est un développement absolument amer. Amer, dramatique et horrible, en particulier pour le peuple afghan", a-t-elle ajouté.

Il y a six ans, au plus fort de la crise migratoire, l'Allemagne avait accueilli plus d'un million de personnes réfugiées, pour la plupart syriennes et irakiennes, une décision saluée par la communauté internationale mais qui a fragilisé dans le pays le bloc conservateur d'Angela Merkel.

"Ne pas répéter les erreurs du passé"

"Nous devons nous assurer que les nombreuses personnes étant particulièrement inquiètes ont un endroit sûr où elles peuvent rester dans des pays voisins de l'Afghanistan, même si elles n'ont pas travaillé avec les institutions allemandes", a déclaré la chancelière.

"Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé, lorsque nous n'avons pas donné assez de fonds au Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et à d'autres programmes d'aides, et laissé les gens quitter la Jordanie et le Liban à destination de l'Europe", a-t-elle poursuivi.

Au cours d'une réunion à huis clos avec des membres de son parti, la CDU, dont les remarques ont été relayées par des participants, Angela Merkel a indiqué que parmi ceux nécessitant une évacuation figuraient 2500 employés afghans, des militants des droits de l'homme, des avocats et d'autres que Berlin considère en danger s'ils restent dans le pays – au total, plus de 10'000 personnes.

21h40

Boris Johnson veut organiser une réunion virtuelle du G7

Le Premier ministre britannique Boris Johnson prévoit d'organiser une réunion virtuelle avec ses homologues du G7 dans les prochains jours afin de discuter de la détérioration de la situation en Afghanistan.

Downing Street a indiqué que Boris Johnson s'était entretenu dans la journée avec le président français Emmanuel Macron, avec lequel il a discuté de la manière dont les deux pays pouvaient collaborer pour reconnaître un éventuel nouveau gouvernement à Kaboul et tenter d'éviter une crise humanitaire et migratoire.

Les deux dirigeants sont aussi convenus que le Royaume-Uni et la France allaient œuvrer conjointement sur le sujet au Conseil de sécurité de l'ONU, possiblement avec un projet de résolution commun, a dit Londres dans un communiqué.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a déclaré que les puissances occidentales allaient envisager de possibles sanctions si les talibans venaient à ne pas respecter les droits humains ou à permettre que l'Afghanistan redevienne une base pour le terrorisme.

07h15

La France évacue, Emmanuel Macron avertit les talibans

Depuis le fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), où il est en vacances, Emmanuel Macron a affirmé, lors d'une allocution télévisée, que la priorité de Paris était d'évacuer les Français et les Françaises encore présentes en Afghanistan, notamment des diplomates, des humanitaires et des journalistes, dont le nombre est évalué à quelques dizaines.

Mais "notre devoir et notre dignité" est aussi "de protéger" les personnes afghanes qui ont aidé la France et sont, de ce fait, menacées par les talibans, qu'elles soient "interprètes, chauffeurs ou cuisiniers", a ajouté Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a prévenu les talibans qu'ils feraient "le choix d'une misère sans fin" s'ils optaient pour "l'obscurantisme", notamment envers les Afghanes.

La priorité de la France est, selon lui, que l'Afghanistan ne puisse pas "redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été" lorsqu'il accueillait Oussama Ben Laden, l'organisateur des attentats du 11 septembre 2001.

"Des groupes terroristes sont présents en Afghanistan et chercheront à tirer profit de la déstabilisation", a-t-il mis en garde, en appelant à "une réponse (internationale) responsable et unie".

06h45

Nombreuses critiques envers les Etats-Unis

Les critiques sévères à l'endroit des Etats-Unis enflent, y compris dans le camp occidental, après la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan qui scelle l'échec de vingt ans d'engagement militaire de l'Alliance atlantique dans ce pays.

>> Voir l'analyse de Gaspard Kühn, correspondant de la RTS à Washington :

Retour des talibans: Gaspard Kühn analyse les conséquences sur la politique américaine
Retour des talibans: Gaspard Kühn analyse les conséquences sur la politique américaine / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

Du ministre britannique de la Défense à la chancelière allemande et à son possible successeur, les alliés européens de Washington n'ont pas caché leur réprobation devant les scènes de panique à l'aéroport de Kaboul de milliers d'Afghanes et d'Afghans tentant désespérement de fuir leur pays.

Le retour des talibans au pouvoir, dont ils avaient été chassés par les Américains en 2001 après les attentats du 11 septembre, est "un échec de la communauté internationale qui n'a pas compris qu'on ne règle pas les choses du jour au lendemain", a tancé le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.

Fait rare compte tenu des relations privilégiées entre Londres et Washington, le gouvernement de Boris Johnson critique ouvertement depuis plusieurs jours la décision américaine de se retirer, qui a entraîné le départ des troupes de l'OTAN, dont les soldats britanniques et allemands.

>> Voir le sujet du 19h30 sur le réactions diplomatiques :

Retour des talibans: le grand désarroi des Etats de droit
Retour des talibans: le grand désarroi des Etats de droit / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

En Allemagne, un autre allié traditionnel de poids des Etats-Unis, le mécontentement est palpable, tandis que les chancelleries s'activent dans la précipitation pour évacuer leurs ressortissants et personnels afghans qui ont travaillé à leur service.

"Il est désormais acquis qu'Al-Qaïda ne peut plus mener d'attaques contre les Etats-Unis depuis l'Afghanistan (...) mais tout ce qui a suivi n'a pas été aussi fructueux et n'a pas été réalisé comme nous l'avions prévu", a déploré Angela Merkel lors d'une conférence de presse lundi soir.

Russie et Chine ouverts au dialogue

La Russie, de son côté, a noué des contacts avec les talibans. Son ambassadeur à Kaboul va les rencontrer mardi, selon l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, Zamir Kaboulov.

Ces derniers jours, Moscou a souligné et moqué l'échec du rival américain après vingt ans de guerre en Afghanistan

La Chine, qui partage 76 km de frontière avec l'Afghanistan, a indiqué lundi qu'elle souhaitait des "relations amicales" avec les talibans.

>> Dans Forum, "La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des talibans" :

La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des Talibans
La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des talibans / Forum / 3 min. / le 16 août 2021

06h30

Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan?

De retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans ont gouverné le pays de 1996 à 2001, imposant une interprétation radicale de la charia. Ce mouvement, qui n'a vu le jour qu'au milieu des années 1990, a connu une ascension fulgurante.

>> En lire plus : Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan?

>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur la nouvelle génération de talibans :

La nouvelle génération de talibans prête à se faire une place dans la cour des grands
La nouvelle génération de talibans prête à se faire une place dans la cour des grands / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

>> Voir l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles, dans le 19h30 de dimanche :

Afghanistan: l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles
Afghanistan: l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles / 19h30 / 3 min. / le 15 août 2021

19h50

Vive émotion chez les Afghanes et les Afghans de Suisse

Pour la communauté afghane de Suisse, les évènements de ces derniers jours ont été un véritable choc. Impuissants face à la prise de pouvoir des talibans, ils et elles sont nombreuses à ne pas savoir comment venir en aide à leurs proches toujours sur place.

C'est le cas par exemple de Abdul-Ghani Jalaly, ingénieur afghan réfugié en Suisse depuis plus de trente ans, dont le neveu est resté à Kaboul.

"Les gens sont très paniqués. Mais les gens sortent quand même", explique-t-il dans le 19h30, précisant que les talibans ne se sont pas encore emparés de tous les quartiers de la ville: "Les gens profitent pour sortir acheter de la nourriture parce qu'ils ne savent pas ce qu'il va se passer".

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Retour des talibans: l'inquiétude gagne les Afghans de Suisse
Retour des talibans: l'inquiétude gagne les Afghans de Suisse / 19h30 / 1 min. / le 16 août 2021

L'avenir, c'est ce qui effraie justement sa fille, Soraya Jalaly, qui a quitté l'Afghanistan à l'âge de 4 ans et qui n'y est retournée que deux fois depuis: "L'Histoire va se répéter et on ne veut pas qu'elle se répète", déplore-t-elle.

Quoi qu'il en soit, Zamila Yunus, coiffeuse afghane active à Carouge (GE), qui était à Kaboul il y a encore trois semaines en visite dans l'école qu'elle a créée sur place pour 650 élèves, ne perd pas espoir: "J'ai confiance en mon peuple, les Afghans, on ne se laissera pas faire".

>> Ecouter aussi l'interview de Maryam Yunus Ebener, Conseillère administrative à Onex, originaire d'Afghanistan, dans Forum :

Prise de Kaboul par les Talibans: Interview de Maryam Yunus Ebener
Prise de Kaboul par les talibans: Interview de Maryam Yunus Ebener / Forum / 1 min. / le 16 août 2021

19h45

L'ONU met en garde les talibans

Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé lundi à la fin des violences en Afghanistan et a mis en garde les talibans, de retour au pouvoir, contre toute volonté de faire du pays une base pour de futures attaques terroristes.

Dans une déclaration conjointe à l'issue d'une réunion lundi, le Conseil de sécurité appelle "à la fin immédiate de toutes les hostilités et à la mise en place, par le biais de négociations élargies, d'un nouveau gouvernement uni et représentatif, incluant notamment la participation pleine, entière et significative des femmes".

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s'était réuni un peu plus tôt au siège de l'ONU à New York, au lendemain du retour au pouvoir des talibans.

19h40

Des centaines de soldats afghans ont fui par avions vers l'Ouzbékistan

Des centaines de soldats afghans ont fui au cours du week-end vers l'Ouzbékistan à bord de vingt-deux avions et vingt-quatre hélicoptères militaires, dont un appareil qui a percuté un avion de chasse ouzbek et provoqué la chute des deux appareils, a annoncé lundi le parquet général à Tachkent.

Au total, ont dit les services du procureur général dans un communiqué, 585 soldats afghans sont arrivés par les airs tandis que 158 autres ont traversé dimanche la frontière terrestre face à la progression des talibans, qui ont pris Kaboul.

19h30

Manifestation contre les talibans à Berne

Environ 400 personnes ont participé lundi en fin d'après-midi devant le Palais fédéral à Berne à un rassemblement contre les talibans. La foule a notamment scandé "A bas les talibans" et "Nous ne voulons pas de la charia".

Sur des banderoles, des messages réclamant un soutien pour les habitantes et les habitants du pays.

Une manifestation de soutien à l'Afghanistan, contre les talibans, sur la place fédérale. Berne, le 16 août 2021. [Keystone - Peter Klaunzer]
Une manifestation de soutien à l'Afghanistan, contre les talibans, sur la place fédérale. Berne, le 16 août 2021. [Keystone - Peter Klaunzer]

Le rassemblement avait été organisé par un groupe de personnes afghanes exilées appelé "Ma vie en Suisse" et le Réseau de solidarité avec les migrants basé à Berne. La ville de Berne avait autorisé la manifestation en tant que rassemblement spontané.

Le Réseau de solidarité avec les migrants a également demandé des solutions à long terme pour les Afghanes et les Afghans vivant en Suisse qui se sont vu refuser l'asile. Mortaza Shahed, de "Ma vie en Suisse", a poursuivi en disant que personne en Afghanistan ne faisait confiance aux talibans et que les prochains mois montreraient comment ils se comportent.

18h00

Ignazio Cassis: "La Suisse ne peut pas faire grand-chose seule"

Outre le rapatriement du personnel employé localement par la mission suisse à Kaboul, la question de l'accueil des personnes réfugiées qui cherchent à fuir l'Afghanistan agite également le Conseil fédéral, comme l'a souligné lundi après-midi Ignazio Cassis, au cours du point presse sur la situation sur place. Et ce, alors que des ONG et la gauche demandent que la Suisse accueille un nombre important de ces personnes qui cherchent à fuir le pays.

>> Le sujet du Forum :

La Confédération cherche toujours le moyen de rapatrier en Suisse ses employés afghans à Kaboul
La Confédération cherche toujours le moyen de rapatrier en Suisse ses employés afghans à Kaboul / Forum / 4 min. / le 16 août 2021

Certes, le conseiller fédéral en charge des affaires étrangères ne rejette pas l'idée, mais il estime que la Suisse doit travailler avec des pays alliés: "La Suisse ne peut pas faire grand-chose seule", a-t-il notamment insisté, rappelant en outre qu'un demi-million de personnes réfugiées afghanes se trouvent déjà en Iran et qu'elles ont besoin d'aide sur place.

Quoi qu'il en soit, sur le plan diplomatique, la Suisse ne pourra que peu agir pour améliorer la situation sur place. La raison est que les talibans ne peuvent pas être considérés comme un Etat et, à ce stade, "ne sont donc pas des interlocuteurs", comme l'a souligné Ignazio Cassis.

Toutefois, la Confédération indique faire tout son possible pour permettre le travail humanitaire nécessaire sur place, notamment via le CICR. Il s'agit notamment de mettre sur pied des couloirs pour acheminer l'aide là où elle est nécessaire.

06h15

Le DFAE s'active pour mettre le personnel local en sécurité

La Suisse essaie par tous les moyens de mettre ses collaborateurs et collaboratrices afghanes en sécurité. Une trentaine de personnes, ainsi que leurs familles sont concernées. Les trois derniers collaborateurs de la Direction du développement et de la coopération (DDC) restés à Kaboul ont désormais quitté le pays.

La situation évolue très rapidement, a indiqué le conseiller fédéral en charge des affaires étrangères Ignazio Cassis lundi aux médias: "Nous cherchons une solution pour protéger le personnel local et l'amener en Suisse". D'autres pays ont le même souci. Actuellement, seul l'aéroport militaire est accessible.

Nous cherchons une solution pour protéger le personnel local et l'amener en Suisse

Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des affaires étrangères

Au total, 38 personnes employées localement et leurs familles sont concernées: 230 individus devraient obtenir un visa humanitaire. Leur vie est en danger, les talibans pouvant les considérer comme des collaborateurs occidentaux.

Aucun collaborateur suisse

Les trois derniers collaborateurs de la Direction du développement et de la coopération (DDC) encore à Kaboul ont rejoint Doha, au Qatar, dans un avion militaire américain. Ils seront rapatriés en Suisse prochainement, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères un peu plus tôt dans la journée.

Ils ont bénéficié du dispositif d'évacuation de l'ambassade d'Allemagne. Les trois autres Suisses du bureau de coordination de la DDC sont déjà rentrés. Il ne reste plus aucun collaborateur helvétique du DFAE en Afghanistan.

>> Lire aussi : La Suisse ferme temporairement son office chargé de la coopération à Kaboul

Il reste en outre encore une trentaine de ressortissants suisses en Afghanistan. Vingt-six se sont enregistrés auprès de l'ambassade de Suisse au Pakistan, compétente en matière consulaire. Les personnes qui ont besoin d'aide doivent prendre contact avec elle.

17h30

Les talibans assurent "l'ordre public", selon la diplomatie russe

La diplomatie russe a estimé lundi que la situation en Afghanistan se stabilisait. Les talibans y assurent "l'ordre public" après l'effondrement du pouvoir afghan qui a amené des milliers de personnes à tenter de fuir ce pays.

"La situation à Kaboul et en Afghanistan se stabilise. Les talibans procèdent au rétablissement de l'ordre public et ont confirmé des garanties de sécurité pour les civils locaux et les missions diplomatiques", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

"Nous appelons toutes les parties afghanes à renoncer à la violence et à faciliter le règlement de la situation de manière pacifique", a-t-il ajouté. Il a confirmé en outre avoir établi des "contacts de travail avec les nouvelles autorités" à Kaboul.

17h15

Le chef des forces américaines à Kaboul a rencontré les talibans à Doha

Le chef des forces américaines à Kaboul, le général Kenneth McKenzie, a rencontré des responsables des talibans dimanche à Doha pour leur demander de ne pas attaquer l'aéroport de Kaboul, a indiqué un responsable du Pentagone.

"Je confirme" les informations sur cette rencontre à Doha, a indiqué ce responsable ayant requis l'anonymat, refusant de donner plus de détails sur les éventuels engagements obtenus des talibans.

Quant au président américain Joe Biden, il s'exprimera au sujet de l'Afghanistan lundi à 21h45 (heure suisse), a fait savoir la Maison Blanche, au lendemain de l'arrivée des insurgés talibans dans la capitale afghane Kaboul, qu'ont quittée le président afghan Ashraf Ghani et des diplomates occidentaux.

16h30

L'ONU exhorte le Conseil de sécurité à protéger les droits humains

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a appelé lundi le Conseil de sécurité à "utiliser tous les outils à sa disposition pour éliminer la menace terroriste mondiale en Afghanistan" et garantir le respect des droits humains basiques dans ce pays, après la prise de pouvoir des taliban à Kaboul.

Je suis particulièrement préoccupé par les signalements de violations croissantes des droits humains contre les femmes et les filles en Afghanistan

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies

"Nous recevons des informations effrayantes au sujet de graves atteintes aux droits humains à travers le pays. Je suis particulièrement préoccupé par les signalements de violations croissantes des droits humains contre les femmes et les filles en Afghanistan", a dit Antonio Guterres aux quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Nous ne pouvons pas et ne devons pas abandonner le peuple d'Afghanistan", a-t-il ajouté.

>> Réaction de l'ONU à la prise de pouvoir des Talibans, interview d'Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) :

Réaction de l’ONU à la prise de pouvoir des Talibans: Interview d’Emmanuel Dupuy
Réaction de l’ONU à la prise de pouvoir des Talibans: Interview d’Emmanuel Dupuy / Forum / 1 min. / le 16 août 2021

15h45

L'"échec militaire" américain, une chance pour une paix durable, dit le président iranien

Ebrahim Raïssi. [ANADOLU AGENCY VIA AFP - IRANIAN PRESIDENCY]
Ebrahim Raïssi. [ANADOLU AGENCY VIA AFP - IRANIAN PRESIDENCY]

Le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré lundi que "l'échec militaire" des Etats-Unis en Afghanistan constituait une opportunité pour établir une paix durable dans ce pays.

Washington a accusé dans le passé l'Iran d'avoir secrètement fourni une aide aux insurgés talibans contre les forces américaines, une accusation rejetée par Téhéran.

"Parvenir à un accord national"

"La défaite militaire de l'Amérique et son retrait doivent devenir une opportunité de restaurer la vie, la sécurité et une paix durable en Afghanistan", a déclaré Ebrahim Raïssi, cité par la télévision d'Etat iranienne.

Et d'ajouter: "L'Iran soutient les efforts visant à rétablir la stabilité en Afghanistan et, en tant que peuple voisin et frère, invite tous les groupes en Afghanistan à parvenir à un accord national."

15h30

La Russie n'évacue pas ses diplomates

Préparée à l'arrivée des talibans, la Russie n'évacue pas ses diplomates d'Afghanistan avec l'objectif d'éviter une déstabilisation de sa zone d'influence en Asie centrale et la réimplantation d'un terrorisme international sur son flanc sud.

Lundi, au lendemain de la chute de Kaboul, l'ambassadeur russe était en contact avec les talibans, dont il doit rencontrer le coordinateur pour la sécurité mardi.

"Ils nous ont une nouvelle fois garanti qu'ils ne toucheront pas à un cheveu d'un diplomate russe: 'Vous pouvez tranquillement travailler'," a-t-il raconté à la chaîne publique russe de télévision Rossïia-24.

Contacts avec les talibans

L'émissaire du Kremlin reconnaît avoir été surpris par la vitesse à laquelle le pouvoir afghan s'est écroulé, mais qu'il s'agissait désormais d'aller de l'avant: "Ce n'est pas pour rien que depuis sept ans nous avons des contacts avec le mouvement taliban", disait-il lundi à la radio Echo de Moscou.

La mouvance talibane a beau être classée "terroriste" et interdite en Russie, ses représentants sont régulièrement reçus en interlocuteurs légitimes.

L'émissaire estime même que Moscou pourrait reconnaître un pouvoir taliban s'il se comporte de manière "responsable".

15h00

Tous les collaborateurs et collaboratrices suisses du DFAE ont quitté Kaboul

Les trois derniers collaborateurs de la Direction du développement et de la coopération (DDC) encore à Kaboul ont désormais quitté la capitale afghane. Ils se trouvent à Doha, au Qatar, et seront rapatriés en Suisse prochainement. Les trois autres Suisses du bureau de coordination de la DDC à Kaboul sont déjà rentrés.

Une solution est recherchée pour que le personnel local, 38 personnes et leurs familles, puisse quitter prochainement l'Afghanistan, a indiqué lundi le Département fédéral des affaires étrangères.

Il s'agit au total de 230 personnes qui devraient obtenir un visa humanitaire. Leur vie est en danger, les talibans pouvant les considérer comme des collaborateurs occidentaux.

Les trois derniers collaborateurs suisses de la DDC ont quant à eux bénéficié du dispositif d'évacuation de l'ambassade d'Allemagne. Ils ont rejoint Doha lundi aux premières heures dans un avion militaire américain.

L'ambassade de Suisse au Pakistan est en contact avec les ressortissants suisses qui se trouvent en Afghanistan. Vingt-six personnes sont enregistrées. Le DFAE rappelle aux citoyennes et citoyens suisses qui ont besoin d'aide pour quitter le pays qu'il faut prendre contact avec l'ambassade à Islamabad.

>> Ecouter dans Forum, "Des scènes de panique à Kaboul après la prise de la ville par les Talibans" :

Des scènes de panique à Kaboul après la prise de la ville par les Talibans
Des scènes de panique à Kaboul après la prise de la ville par les talibans / Forum / 7 min. / le 16 août 2021

14h45

Un "échec de la communauté internationale", estime le ministre britannique de la Défense

Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a qualifié le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan d'"échec de la communauté internationale" lundi, avant une nouvelle réunion de crise gouvernementale à Downing Street.

"C'est un échec de la communauté internationale, qui n'a pas compris qu'on ne règle pas les choses du jour au lendemain", a déclaré sur la BBC le ministre, qui avait déjà critiqué ouvertement la semaine dernière la décision américaine de se retirer.

Il a cependant assuré que l'engagement britannique en Afghanistan, qui a coûté la vie à 457 soldats britanniques en vingt ans d'intervention, "ne comptait pas pour rien".

Pas le moment de "reconnaître" les talibans

Prenant acte du fait que "les talibans contrôlent le pays", Ben Wallace a estimé sur Sky News que ce n'était "pas le moment pour l'instant" de reconnaître les talibans comme étant le gouvernement officiel de l'Afghanistan.

Le Royaume-Uni a déployé 600 soldats pour assurer l'évacuation de ses ressortissants et de son personnel local. Un premier vol est arrivé dimanche soir sur la base de Brize Norton, dans le centre de l'Angleterre.

Rapatrier jusqu'à 1500 personnes

"Nous avons évacué 370 employés et citoyens britanniques hier et avant-hier", a précisé le ministre, ajoutant qu'un groupe de 782 Afghans sera évacué du pays "dans les prochaines 24 à 36 heures".

"Notre objectif est d'atteindre 1200 à 1500" personnes évacuées par jour, a-t-il affirmé. Sur la radio LBC, il a cependant reconnu, manifestement ému, que "certains ne pourront pas rentrer".

13h45

Confusion et désarroi à l'aéroport de Kaboul

Des gens agrippés à un avion militaire qui roule sur le tarmac: l'aéroport de Kaboul a été le théâtre lundi de scènes stupéfiantes, des milliers personnes cherchant à prendre un vol pour fuir le nouveau régime taliban.

Cette vidéo diffusée sur les réseaux sociaux pourrait bien passer à la postérité et symboliser le fiasco que représente pour l'Amérique le retour au pouvoir des talibans, après vingt ans de guerre.

Elle montre des centaines de personnes courant près d'un avion de transport militaire américain qui roule pour aller se mettre en position de décollage, pendant que certaines tentent follement de s'accrocher à ses flancs ou à ses roues.

D'autres vidéos laissent aussi paraître des scènes de chaos total sur le tarmac envahi par des milliers de personnes, certaines bataillant pour grimper le long de passerelles ou d'escaliers menant à des avions.

Elles essaient désespérément de fuir l'Afghanistan, où les talibans ont pris le pouvoir dimanche, craignant que ceux-ci n'instaurent le même genre de régime fondamentaliste que lorsqu'ils dirigeaient ce pays, entre 1996 et 2001.

Des milliers de militaires américains

La cohue était telle que les troupes américaines sécurisant l'aéroport ont tiré en l'air pour contrôler la foule, selon un témoin, et que tous les vols commerciaux en partance ont été annulés.

>> Le reportage du 12h45 :

Chaos et panique à Kaboul après le triomphe des talibans
Chaos et panique à Kaboul après le triomphe des talibans / 12h45 / 2 min. / le 16 août 2021

Le département d'Etat a annoncé que le périmètre de l'aéroport avait été sécurisé. Les Etats-Unis ont envoyé 6000 militaires pour évacuer quelque 30'000 diplomates américains et civils afghans ayant coopéré avec les Etats-Unis qui craignent les représailles des talibans.

L'ambassade américaine à Kaboul a demandé sur Twitter aux citoyennes et citoyens américains qui pourraient encore se trouver en Afghanistan et aux personnes afghanes de "ne pas se déplacer à l'aéroport".

Mais des milliers de personnes à passeport afghan, même n'ayant jamais travaillé pour les Etats-Unis et n'ayant aucune chance d'obtenir un visa à ce titre, se sont ruées vers l'aéroport.

Les scènes de chaos à l'aéroport rappellent un souvenir douloureux aux Américains, celui de la chute de Saïgon au Vietnam, en 1975. Même si la comparaison a été récusée par le secrétaire d'État, Antony Blinken, qui a assuré sur CNN : "Ceci n'est pas Saïgon".

13h30

Le fils du commandant Massoud appelle à la résistance

Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda, a appelé lundi ses compatriotes à le rejoindre pour résister aux talibans qui sont en train de prendre le pouvoir en Afghanistan, tout en pressant les "amis de la liberté" étrangers d'aider son pays.

Ahmad Massoud. [AFP - JOEL SAGET]
Ahmad Massoud. [AFP - JOEL SAGET]

Dans une tribune publiée par la revue française La Règle du jeu, fondée par l'écrivain Bernard-Henri Lévy, le fils du héros de la résistance antisoviétique qui lutta ensuite contre les talibans, affirme vouloir faire "sien" le combat de son père pour la liberté, alors que "la tyrannie triomphe en Afghanistan".

"J'appelle à me rejoindre"

"Mes compagnons d'armes et moi allons donner notre sang, avec tous les Afghans libres qui refusent la servitude et que j'appelle à me rejoindre dans notre bastion du Panjshir, qui est la dernière région libre de notre pays à l'agonie", lance-t-il à l'adresse des Afghanes et Afghans "de toutes régions et de toutes tribus".

Il estime que "malgré la débâcle totale", "tout n'est pas perdu".

13h00

Angela Merkel évoque une décision de "politique intérieure" américaine

Angela Merkel a qualifié lundi d'"amère" la situation en Afghanistan et jugé que la décision du retrait des troupes occidentales avait été prise par les Etats-Unis, entre autres, "pour des raisons de politique intérieure".

La chancelière allemande Angela Merkel. [Keystone - Andreas Gora]
La chancelière allemande Angela Merkel. [Keystone - Andreas Gora]

"Il y a eu un effet domino après le retrait des troupes", a déclaré la chancelière allemande au cours d'une réunion à huis clos devant les cadres de son parti, l'Union démocrate-chrétienne allemande (CDU), selon des propos rapportés par des participants.

Compréhension pour la décision américaine

Elle a ajouté que la responsabilité du retrait militaire occidental revenait aux Etats-Unis, ont poursuivi ces sources. "Nous avons toujours dit que nous resterions aussi si les Américains restaient", a-t-elle souligné.

Mais la chancelière a aussi exprimé une certaine compréhension de la décision prise par Joe Biden, relevant que les Etats-Unis avaient payé un lourd tribut sur le plan humain en Afghanistan.

12h45

Le retrait de l'OTAN était "une erreur", selon Joschka Fischer

Joschka Fischer. [AFP - JOHN MACDOUGALL]
Joschka Fischer. [AFP - JOHN MACDOUGALL]

L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer, retiré depuis plus de quinze ans de la vie politique, a jugé lundi que le retrait des troupes de l'OTAN d'Afghanistan "sans négociation" préalable avait été "une erreur", laissant le champ libre aux talibans.

"Je pense que la décision d'un retrait précipité sans négociation était une erreur", a martelé celui qui était le chef de la diplomatie lors du déploiement des troupes de l'OTAN en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Et d'ajouter: "Après le 11-Septembre, ne l'oublions pas, nous avions le devoir de combattre le terrorisme islamiste."

12h30

Réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE mardi

Les ministres européens des Affaires étrangères tiendront mardi une réunion par visioconférence pour discuter de la situation en Afghanistan, où les Etats occidentaux tentent d'accélérer leurs opérations d'évacuation, a indiqué Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'UE.

Cette réunion intervient alors que plusieurs Etats et la Commission européenne tâchaient lundi d'évacuer en urgence leurs diplomates, ressortissants étrangers et personnels locaux de Kaboul, où les talibans sont en train de reprendre le pouvoir après une offensive militaire éclair qui a balayé les forces armées afghanes.

Une "première évaluation"

"A la suite des derniers développements en Afghanistan, et après d'intenses consultations avec nos partenaires ces derniers jours et dernières heures, j'ai décidé de convoquer demain après-midi une réunion extraordinaire par visioconférence, pour une première évaluation" de la situation, a tweeté Josep Borrell.

Selon plusieurs diplomates, des responsables de la Commission européenne ont demandé aux gouvernements des Vingt-Sept d'accorder des visas aux ressortissantes et ressortisants afghans ayant travaillé pour la représentation de l'UE dans le pays, ainsi qu'à leurs familles, soit un total estimé à quelque 500 ou 600 personnes.

>> Ecouter aussi le sujet "Le gouvernement turc redoute une vague migratoire afghane" dans le 12h30 :

De nombreux Afghans ont gagné l'aéroport de Kaboul, dans l'esoir de pouvoir embarquer à bord d'un avion. [AFP - Shakib Rahmani]AFP - Shakib Rahmani
Le gouvernement turc redoute une vague migratoire afghane / Le 12h30 / 1 min. / le 16 août 2021

12h00

La France évacue ses ressortissants, Emmanuel Macron va s'exprimer

La France commence d'ici lundi soir à évacuer ses derniers ressortissants d'Afghanistan, passé sous contrôle des talibans, alors qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer à 20h pour détailler sa stratégie face à cette crise qui inquiète fortement la communauté internationale.

Depuis le fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), où il est en vacances, Emmanuel Macron suit l'évolution de la crise "heure par heure", selon l'Elysée. Avant de s'exprimer à 20h à la télévision, le chef de l'Etat fera le point à midi au cours d'un Conseil de défense en visioconférence avec les principaux responsables concernés, comme les ministres des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et des Armées Florence Parly.

Apagan est le nom donné à l'opération militaire d'évacuation française, qui mobilise notamment deux avions de transport de l'Armée de l'Air, un C130 et un A400M, qui ont décollé dimanche soir et lundi matin de France pour les Emirats.

C'est la base aérienne française d'Al Dhafra, à Abou Dhabi, qui accueillera les "plusieurs dizaines" de Françaises et Français évacués de Kaboul, dont des diplomates, des humanitaires ou des journalistes, avant leur rapatriement jusqu'en France.

Quelque 625 personnes afghanes employées dans des organisations françaises sont déjà arrivées en France avec leur famille depuis le mois de mai, selon le gouvernement.

11h45

L'Allemagne veut déployer des soldats

L'Allemagne veut déployer des soldats en Afghanistan pour évacuer les dernières personnes possédant un passeport allemand, ainsi que des Afghanes et Afghans menacés dans le pays reconquis par les talibans après le départ des troupes de l'OTAN, selon des sources parlementaires.

Angela Merkel va demander un mandat aux députés pour déployer jusqu'à "plusieurs centaines de soldats" de la Bundeswehr pour cette évacuation, selon un briefing de la chancelière devant les responsables de son groupe parlementaire dimanche soir.

Evacuer 2000 Afghanes et Afghans

Selon le projet du gouvernement, un pont aérien doit être mis en place pour permettre l'évacuation de 2000 personnes afghanes ayant travaillé pour l'Allemagne, "des femmes particulièrement menacées, des défenseurs des droits humains et d'autres personnes employées d'ONG", selon les mêmes sources.

Le conseil des ministres doit adopter mercredi ce projet, examiné par les députées et les députés la semaine prochaine, lors d'une séance extraordinaire.

Après consultation avec les Etats-Unis, le gouvernement table sur une opération d'évacuation "jusqu'au 31 août", selon ces sources à l'AFP, même si le gouvernement n'exclut pas qu'elle soit achevée avant.

>> Ecouter aussi les explications du 12h30 sur la capitulation de l'armée afghane :

Des unités de l'armée afghane le 8 juillet 2021. [Keystone/EPA - Ghulamullah Habibi]Keystone/EPA - Ghulamullah Habibi
Talibans à Kaboul: la capitulation de l'armée afghane / Le 12h30 / 2 min. / le 16 août 2021

11h15

Nicolas Hénin: Cette reconquête "est le signe d'une véritable efficacité" des talibans

Les talibans sont de retour au pouvoir à Kaboul, après avoir investi symboliquement le palais présidentiel dimanche soir. Pour l'expert Nicolas Hénin, leur reconquête express est la combinaison entre une négociation de façade à Doha et des pressions locales secrètes.

"En ce qui concerne l'Afghanistan, il faut avoir énormément de modestie", souligne d'emblée Nicolas Hénin lundi dans La Matinale de la RTS. "Ce qui apparaît comme une énorme erreur d'évaluation des services de renseignement à peu près dans leur intégralité vient rappeler que les surprises peuvent toujours survenir", rappelle ce consultant en contre-terrorisme et radicalisation.

>> En lire plus : Nicolas Hénin: Doha n'était qu'une négociation "de façade" pour les talibans

Mais il y a eu surtout et clairement, de la part des talibans, "un jeu dissimulé". Et il apparaît que cette reconquête "est le signe d'une véritable efficacité de ce mouvement qui a réussi à combiner les effets politiques et militaires", constate cet expert. "Il est clair désormais que pour les talibans, tout le processus de paix mené à Doha au Qatar, initié par l'administration Trump, visait à dissimuler des opérations militaires et une reconquête express".

>> L'interview complète de Nicolas Hénin dans La Matinale :

Nicolas Hénin, consultant en contre-terrorisme et radicalisation. [RTS]RTS
Nicolas Hénin évoque la situation en Afghanistan / La Matinale / 7 min. / le 16 août 2021

>> Ecouter aussi l'analyse de Tristan Dessert dans le 12h45 :

Afghanistan: Tristan Dessert commente la situation après le triomphe des talibans
Afghanistan: Tristan Dessert commente la situation après le triomphe des talibans / 12h45 / 2 min. / le 16 août 2021

11h00

La Chine souhaite des "relations amicales" avec les talibans

La Chine, qui partage 76 kilomètres de frontière avec l'Afghanistan, a indiqué lundi qu'elle souhaitait des "relations amicales" avec les talibans, au lendemain de la prise de Kaboul par les insurgés.

Pékin "respecte le droit du peuple afghan à décider de son propre destin et de son avenir", a affirmé devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise. La porte-parole a par ailleurs précisé que l'ambassade de Chine à Kaboul "continue de fonctionner normalement".

Retrait américain "irresponsable"

La Chine, qui a rapatrié début juillet 210 de ses ressortissants d'Afghanistan, a appelé les nouvelles autorités à assurer la sécurité de ceux restés sur place.

Le pouvoir chinois a ces dernières semaines qualifié "d'irresponsable" le retrait américain d'Afghanistan, craignant par dessus tout une guerre civile à outrance chez son voisin.

>> Ecouter le sujet de Forum :

La frontière pakistano-afghane après la prise de pouvoir des Talibans. [EPA/Keystone - Akhter Gulfam]EPA/Keystone - Akhter Gulfam
La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des talibans / Forum / 3 min. / le 16 août 2021

10h45

Les compagnies aériennes doivent éviter l'espace aérien

L'espace aérien afghan est laissé aux militaires et tous les vols civils sont invités à l'éviter, a annoncé lundi l'Autorité afghane de l'aviation civile (ACAA).

Dans la foulée, Lufthansa, premier groupe aérien européen, ainsi qu'Air France ont annoncé éviter "jusqu'à nouvel ordre", le survol de l'Afghanistan. British Airways et Virgin Atlantic ont également indiqué qu'elles n'empruntaient plus l'espace aérien afghan.

Transit "non contrôlé"

Dans une Notam ("notice to airmen" ou message aux navigants aériens), l'ACAA "conseille aux avions en transit de se dérouter". "Tout transit dans l'espace aérien de Kaboul sera non contrôlé", ajoute-t-elle.

Lufthansa a indiqué que "toutes les compagnies aériennes du groupe suspendent les survols de l'Afghanistan jusqu'à nouvel ordre", dans un communiqué.

"Ces mesures visent à assurer la sécurité aérienne", a précisé le groupe allemand, qui détient les compagnies Swiss, Austrian Airlines, Brussel Airlines et Eurowings.

06h00

Retour sur la journée de lundi

Joe Biden a défendu lundi sa décision de se retirer d'Afghanistan, affirmant avoir donné à l'armée afghane "toutes les options" possibles pour combattre les talibans. Il a ajouté dans une adresse à la nation: "Les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes".

L'Afghanistan se trouve lundi aux mains des talibans, après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani.

L'armée américaine a "sécurisé" lundi l'aéroport de la capitale afghane. Mais tous les vols civils et militaires ont été suspendus à l'aéroport de Kaboul en raison de l'irruption sur le tarmac de milliers d'Afghans tentant désespérément de quitter le pays après le retour des talibans, a dit lundi le porte-parole du Pentagone.

>> Retrouvez le suivi de lundi : Les Etats-Unis n'avaient pas pour but de "construire une nation" en Afghanistan, dit Joe Biden

10h15

Le président Ashraf Ghani a quitté l'Afghanistan

Le président afghan Ashraf Ghani a confirmé avoir quitté le pays dimanche soir, alors que les talibans sont entrés dans la capitale Kaboul et ont pris possession du palais présidentiel. Les puissances occidentales déploient des forces pour évacuer rapidement leur personnel employé sur place.

>> En lire plus : "Les talibans ont gagné", reconnaît le président Ashraf Ghani après avoir quitté l'Afghanistan

Ashraf Ghani a déclaré dans un message sur Facebook avoir fui son pays pour éviter un "bain de sang", reconnaissant que "les talibans ont gagné" et sont à présent "responsables de l'honneur, de la possession et de l'auto-préservation de leur pays", a-t-il ajouté.

Le président, qui n'a pas précisé où il était parti, s'est déclaré convaincu que "d'innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite" s'il était resté en Afghanistan.

>> Voir aussi le sujet dans le 19h30 de dimanche :

Afghanistan: les talibans à nouveau maîtres du pays
Afghanistan: les talibans à nouveau maîtres du pays / 19h30 / 2 min. / le 15 août 2021