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Comment lutter contre ce bruit de la route qui tue au quotidien

Le bruit et ses méfaits: séquence didactique de Gaspard Kühn
Le bruit et ses méfaits: séquence didactique de Gaspard Kühn / 19h30 / 1 min. / le 25 avril 2018
Insomnie, irritabilité, hypertension: le bruit, notamment celui du trafic routier, constitue un véritable problème de santé publique. Tour d'horizon des solutions qui existent pour limiter ces nuisances.

Aujourd'hui en Suisse, une personne sur cinq reste exposée à du bruit routier qui dépasse la norme. Le chiffre s'élève à une personne sur trois en agglomération, selon l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Quelque 500 personnes trouveraient la mort chaque année à cause des nuisances sonores.

>> Le bruit, cette source de maladies, à voir dans le 19h30 :

Trop de bruit nuit à la santé: 1 personne sur 5 exposée
Trop de bruit nuit à la santé: 1 personne sur 5 exposée / 19h30 / 1 min. / le 25 avril 2018

Le moteur des véhicules ne représente qu'une part marginale du bruit routier à partir d'une certaine vitesse. Ce sont les nuisances du contact des voitures, motos et autres camions avec la route qui prédominent.

Face à ce problème, les parois antibruit et fenêtres isolées - solution bien connue des riverains d'autoroutes - ne permettent pas de réduire le bruit à la source, explique le Cercle Bruit, groupement des responsables cantonaux en la matière. Alors que d'autres mesures produisent des effets plus directs.

Première piste: la qualité des pneus

A 35 km/h, le bruit des pneus génère davantage de nuisances sonores que les moteurs de véhicules. Des étiquettes guident déjà les acheteurs pour trouver des pneus qui absorbent bien le bruit.

L'équipement d'une voiture en pneus plus silencieux permet de réduire de moitié les émissions sonores. Mais les gains peuvent être encore plus importants.

Deuxième piste: changer le revêtement des routes

Des revêtements phonoabsorbants permettent de réduire les nuisances routières. Plus de 50 millions de francs seront encore investis en Suisse ces quatre prochaines années pour poursuivre cet effort, a décidé le Conseil fédéral en février dernier.

Sur les quelque 295 millions de francs alloués par la Confédération en faveur de la protection contre le bruit depuis 2008, les cantons ont jusqu'à présent investi 150 millions de francs pour des projets d'assainissement. Ces montants devaient être engagés jusqu'au 31 mars dernier, mais l'octroi des contributions a été prolongé à 2022 après l'adoption d'une motion au Parlement en 2016.

Avec la solution du goudron phonoabsorbant, la quantité de kilomètres ne constitue pas l'élément le plus déterminant. Il faut surtout cibler les routes à proximité desquelles les habitants souffrent du bruit.

Appuyez sur les touches "+" ou "-" pour (dé)zoomer. En rouge, violet et bleu foncé (niveau maximal) figurent les zones qui dépassent les valeurs limites. En orange, jaune, vert et blanc (niveau minimal): les zones en dessous des valeurs limites.

Troisième piste: limiter la vitesse

Il s'agit de la solution la plus controversée, mais l'une des plus efficaces, selon l'OFEV. Un projet pilote a été mené à Lausanne l'an dernier sur deux axes importants: les avenues de Beaulieu et Vinet.

Entre 22h et 6h, lorsque les résidents dormaient, la limite de vitesse de circulation a été abaissée de 50 à 30 km/h. Des panneaux de signalisation et des "afficheurs de vitesse pédagogiques" ont été installés pour sensibiliser les usagers.

>> Lire : Deux avenues lausannoises limitées à 30 km/h la nuit pour un essai pilote

Les premiers résultats se sont révélés très satisfaisants, en particulier en terme de bruit lié à des pics de vitesse, a estimé la Ville en début d'année.

Un projet pilote intéressant pour les autorités du pays, qui depuis le 1er avril peuvent faire face à des demandes de dédommagements de résidents subissant des nuisances sonores routières dépassant la norme légale.

>> Lire : Un collectif de plaignants se forme contre le bruit des routes en Suisse

Gaspard Kühn/tmun

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L'ATE remet une pétition contre le bruit du trafic routier

L'Association Transports et Environnement (ATE) a remis une pétition contre le bruit du trafic routier aux responsables cantonaux en cette journée contre le bruit. Muni de 8847 signatures, le texte demande aux cantons et à la Confédération d'agir afin de respecter leurs obligations légales.

"Depuis fin mars, les routes dont le niveau sonore dépasse le seuil considéré comme nuisible à la santé des riverains sont illégales", a rappelé mercredi l'ATE dans un communiqué. "On dépasse les valeurs limites sur près de 2000 km sur les routes cantonales et près de 200 km sur les routes nationales", a précisé la conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE), vice-présidente de l'association, lors de du dépôt de la pétition.
(ats)