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"La Suisse doit être à même d'assurer la souveraineté de son espace aérien"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Pierre de Goumoëns, chef de l'Autorité de l'aviation militaire
L'invité de La Matinale (vidéo) - Pierre de Goumoëns, chef de l'Autorité de l'aviation militaire / La Matinale / 10 min. / le 11 septembre 2020
Capables de voler jusqu'en 2030, les F/A-18 de l'armée suisse commencent à se faire vieux. Pour le chef de l'aviation militaire, Pierre de Goumoëns, ils doivent être à tout prix renouvelés. Il en va de la sécurité de notre espace aérien. Les citoyens décideront le 27 septembre.

"Je pense que la date d’aujourd’hui parle d’elle-même. On est le 11 septembre". Pour le chef de l'aviation miliaire suisse, Pierre de Goumoëns, cette date anniversaire des attentats aux Etats-Unis suffit à rappeler qu'il est indispensable que l'armée se dote prochainement de nouveaux avions de combat.

"En 2001, personne n'était prêt à ce genre d'attaque, même pas l'Amérique", explique-t-il dans La Matinale vendredi. "Aujourd’hui, notamment avec la police aérienne qui sera effective 24 heures sur 24 depuis le 1er janvier prochain, notre pays sera tout à fait prêt à y faire face", assure-t-il.

Mais pour ce pilote militaire chevronné aux 30 ans d'expérience, encore faut-il convaincre le peuple, appelé aux urnes le 27 septembre prochain, d'accepter l'achat de nouveaux jets "performants et rapides" pour un budget de 6 milliards de francs.

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Flotte vieillissante

Car comme le souligne le colonel Pierre de Goumoëns, l'actuelle flotte aérienne de combat, composée notamment d'une trentaine de F/A-18 capables de voler jusqu'en 2030, commence à se faire vieille. "Afin de minimiser son poids et maximiser ses performances, ces avions sont construits avec des matériaux complexes qui se fissurent avec le temps", déplore-t-il.

Pour lui, il en va de la sécurité de l'espace aérien suisse. "On doit avoir la possibilité d’accélérer à des vitesses largement supersoniques, proches de deux fois la vitesse du son, pour accomplir certaines missions liées notamment à des cas de violations graves de l'espace aérien, de menaces ou de détresse d'autres avions", insiste-t-il. Certes, ces missions restent plutôt rares, mais selon lui elles surviendraient en moyenne une fois par mois, et jusqu’à vingt fois par année.

Financement issu du budget ordinaire de l'armée

Quant au financement de ces jets - six milliards de francs-, Pierre de Goumoëns insiste sur le fait qu'il est issu du budget ordinaire de l’armée. "Ce n’est pas de l’argent qui va être pris ailleurs et qui va manquer pour l’AVS, les assurances maladie ou je ne sais quoi", explique-t-il. Tout en ajoutant que grâce aux affaires compensatoires, 30% de cette somme sera réinvestie dans le tissu économique romand.

Et pour ceux qui persisteraient à dire que cet investissement reste disproportionné pour un petit pays comme la Suisse, le pilote rétorque: "Le fait que l’on est un petit pays ne nous délie pas des tâches régaliennes qui nous sont attribuées. La Suisse doit être à même d’assurer la souveraineté de son espace aérien."

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Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Fabien Grenon

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