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Un mal mystérieux décime des populations d'oursins en mer Rouge

L'inquiétante disparition des oursins de la mer Rouge
L'inquiétante disparition des oursins de la mer Rouge / 12h45 / 1 min. / le 7 octobre 2023
Des scientifiques s'inquiètent pour les célèbres récifs coralliens de la mer Rouge après avoir découvert qu'un mal mystérieux décimait une population d'oursins indispensables à leur survie. Aucune explication n'a pour l'instant été trouvée.

La chercheuse Lisa-Maria Schmidt et ses collègues de l'Université de Tel-Aviv ont démarré leur enquête en janvier, lorsqu'ils ont appris qu'au large d'Eilat, de très nombreux oursins sont morts, en très peu de temps.

Les scientifiques, raconte Lisa-Maria Schmidt, se sont rendus sur un site réputé pour foisonner de Diadema setosum et ils n'y ont trouvé que "des squelettes et des amas d'épines" de ces oursins-diadèmes, espèce caractérisée par ses très longues radioles et un cercle orange bien visible sur un corps noir.

Ils ont pensé qu'un déversement ponctuel de produits chimiques ou qu'un épisode de pollution pourraient avoir joué un rôle dans ces morts. Mais dans les deux semaines qui ont suivi, les Diadema setosum se trouvant un peu plus loin sur la côte, à l'institut inter-universitaire pour les sciences marines, ont été touchés à leur tour. En moins de 48 heures, tous ces oursins installés dans des cuves alimentées par l'eau de la mer Rouge se sont éteints.

"Effrayant"

Les scientifiques se sont en outre rendu compte qu'une autre espèce d'oursins (Echinothrix calamaris) est, elle aussi, victime d'une mortalité massive dans les mêmes eaux, mais qu'en dehors de ces deux variétés, d'autres populations continuent de s'épanouir au milieu des coraux.

Selon Lisa-Maria Schmidt, les Diadema setosum étaient l'espèce d'oursins la plus répandue au large d'Eilat et leur disparition pourrait avoir un effet dévastateur sur l'environnement, car ces animaux marins se nourrissent d'algues à la prolifération très rapide. En les consommant, ils les empêchent de recouvrir les coraux, qui ont besoin d'accéder à la lumière pour croître.

Les algues "grandissent plus facilement que les coraux, elles les étouffent et tuent ainsi des étendues entières de récifs", explique-t-elle. La mortalité massive des oursins a quelque chose de "particulièrement effrayant" pour la mer Rouge où les coraux "sont connus pour être robustes et je pense que les gens ont placé beaucoup d'espoir dans ces récifs", s'alarme Mya Breitbart, biologiste à l'université du sud de la Floride, aux Etats-Unis.

"Nous savons que des agents pathogènes d'origine hydrique peuvent facilement être transportés par bateau. Nous devons travailler pour savoir, parce que, par exemple, s'il s'agit du transport maritime, c'est quelque chose que nous pouvons régler", explique Omri Bronstein, spécialiste des invertébrés marins à l'Université de Tel-Aviv, dans le 12h45 de la RTS.

S'ils ne s'étendent que sous 0,2% de la surface des mers, les récifs coralliens abriteraient plus de 25% de la biodiversité marine mondiale.

ats/jfe

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