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L'UDC fribourgeoise devra se battre pour rester premier parti du canton

La répartition des sièges fribourgeois au Conseil national et au Conseil des Etats. [RTS]
La répartition des sièges fribourgeois au Conseil national et au Conseil des Etats. - [RTS]
L'UDC veut maintenir son statut de premier parti du canton de Fribourg lors des élections fédérales d'octobre. Mais son deuxième siège au National, ravi aux socialistes en 2015, suscite les convoitises. Aux Etats, plusieurs partis vont tenter de casser le duo PS-PDC établi depuis 2003.

LA COMPOSITION ACTUELLE DE LA DEPUTATION

L'UDC est devenue en 2015 le premier parti du canton de Fribourg en obtenant un peu plus de 25% des suffrages aux élections fédérales. Elle a ravi ce rang au Parti socialiste, en s'adjugeant un deuxième siège dans l'hémicycle du Conseil national.

C'est le Glânois Pierre-André Page qui avait été élu, raflant le fauteuil alors occupé par la socialiste lacoise Ursula Schneider Schüttel. Celle-ci avait tout de même pu entrer au National en 2016, avec le départ de Jean-François Steiert pour le gouvernement cantonal.

Au Conseil des Etats, les deux fauteuils étaient revenus au socialiste Christian Levrat et au PDC Beat Vonlanthen.

>> Retour sur ce qu'il s'est passé en 2015 :


LE PRINCIPAL POINT D'INTERET POUR 2019

Pour cette législature, le canton de Fribourg conserve les sept sièges qui lui sont dévolus au Conseil national. Ces fauteuils seront très disputés le 20 octobre prochain et le siège ravi aux socialistes par l'UDC en 2015 sera l'objet de toutes les convoitises.

Le PS voudra naturellement récupérer ce fauteuil perdu et compte pour cela sur ses sortantes Valérie Piller Carrard et Ursula Schneider Schüttel, ainsi que sur le député au Grand Conseil Pierre Mauron. Mais l'UDC voudra aussi conserver ses acquis. De quoi aiguiser l'appétit des autres partis, à commencer par les Verts, qui visent un mandat sous la Coupole.

Ce sont 154 candidats fribourgeois, dont 61 femmes, issus de 25 listes qui se disputeront les sept sièges cantonaux au Conseil national. Ils sont neuf postulants en lice pour le Conseil des Etats.

>> Lire aussi : 154 candidats fribourgeois en course pour les élections au Conseil national


CONSEIL DES ETATS: LES ENJEUX

Pour le Conseil des Etats, tous les grands partis vont tenter de s'attaquer à la "formule magique" du duo PS-PDC, avec un élu francophone et un alémanique, qui a fait recette sans interruption depuis 2003.

La PLR Johana Gapany, le Vert Gerhard Andrey, l'UDC Pierre-André Page, mais aussi le PBD Anthony Jaria vont ainsi tenter d'inquiéter le solide tandem formé par le président du PS Christian Levrat et le PDC Beat Vonlanthen.


CONSEIL NATIONAL: LES ENJEUX

Actuellement, les représentants au Conseil national sont issus de quatre partis, à savoir 2 UDC, 2 PS, 2 PDC et 1 PLR, soit cinq sièges à droite. Tous chercheront au minimum à préserver leurs acquis, voir à les augmenter, et un statu quo semble le scénario le plus probable.

Pour retrouver trois sièges sous la Coupole, le PS lance le député au Grand Conseil et président de l'Asloca Fribourg Pierre Mauron, candidat malheureux en 2015, dans la course aux côtés des élues sortantes Valérie Piller Carrard et Ursula Schneider Schüttel.

Si la députation de gauche devait augmenter, ce serait toutefois certainement au profit des Verts, qui sont alliés au PS et au Centre Gauche-PCS. En tête de liste, on trouve le vice-président du parti suisse, le Sarinois Gerhard Andrey, peu connu du grand public car il n'a pas de mandat électif. La Broyarde Sylvie Bonvin-Sansonnens, qui aurait pu être une locomotive pour le parti, n'a elle pas souhaité se lancer dans la course, pour se concentrer sur son mandat au Grand Conseil, dont elle assurera la présidence en 2021.

Jean-François Rime menacé?

A l'UDC, les sortants Jean-François Rime, qui brigue un cinquième mandat consécutif, et Pierre-André Page, qui est aussi en course pour le Conseil des Etats, sont en lice. Mais à 69 ans, le premier n'est pas assuré de passer la rampe, car sa candidature en agace certains au sein du parti et si le parti devait perdre un fauteuil, Jean-François Rime pourrait en faire les frais. Les autres candidats sont moins connus en vue d'un troisième fauteuil.

Un autre enjeu de ce scrutin est la succession de Dominique de Buman, figure emblématique du PDC et ancien président du Conseil national. Le Singinois Bruno Boschung, ex-président du Grand Conseil, est en bonne place pour lui succéder. Mais si la sortante Christine Bulliard-Marbach conserve le second siège PDC, les démocrates-chrétiens fribourgeois pourraient ne plus être représentés que par des Alémaniques, y compris au Conseil des Etats avec Beat Vonlanthen. Ce cas de figure pourrait déplaire et mettre en danger un des sièges du PDC, même si la formation a pu signer un précieux apparentement avec le Parti vert'libéral.

Quant au directeur de l'Union suisse des paysans, Jacques Bourgeois, il devrait lui sans problème conserver le seul siège du PLR. Et le parti a affiché ses objectifs de campagne: atteindre les 100'000 suffrages (soit 15%) en octobre, contre 89'000 en 2015.

Jessica Vial

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Le résultat de 2015 au Conseil des Etats

Au second tour
1. Christian Levrat (PS), 48'680 voix
2. Beat Vonlanthen (PDC), 45'122 voix

3. Jean-François Rime, 27'132 voix, non-élu

Le résultat de 2015 au Conseil national

1. Jean-François Steiert (PS), 30'717 voix
2. Jean-François Rime (UDC), 29'203 voix
3. Dominique de Buman (PDC), 25'905 voix
4. Christine Bulliard-Marbach (PDC), 23'308 voix
5. Jacques Bourgeois (PLR), 22'347 voix
6. Pierre-André Page (UDC), 20'879 voix
7. Valérie Piller Carrard (PS), 20'102 voix

8. Emanuel Waeber (UDC), 19'954 voix, non-élu
9. Ursula Schneider Schüttel (PS), 19'728 voix, non-élu
10. Katharina Thalmann-Bolz (UDC), 19'170 voix, non-élu