En campagne avec Françoise Coolzaet, militante du Front national

Françoise Coolzaet est tombé dans le chaudron Front national (FN) toute petite. Sa mère – avec son mari - est la fondatrice du mouvement d'extrême droite dans le département du Nord, "passionara du parti", comme la décrit sa fille avec un sourire attendri. Les histoires de famille au FN, ce n’est pas que chez les Le Pen.

Au-delà de l’histoire familiale, Françoise Coolzaet résume en une phrase les raisons de son militantisme pour Marine Le Pen. Elle est la candidate qui "représente le mieux les intérêts des Français (…) face à l’Europe et à la mondialisation". La migration n’est pas la préoccupation principale de la militante, mais la misère des gens accentuée par la crise économique actuelle.

Aucune affiche, aucun drapeau, aucun autocollant. Rien n’indique la présence de la permanence du FN dans cet immeuble d’habitation à cinq minutes à pied de la gare de Lille. A l’intérieur, le désordre règne encore. L'emménagement n’est pas terminé après le saccage des bureaux précédents. Histoire racontée avec un haussement d’épaules par un permanent du parti, l’habitude de cette stigmatisation dans un nord de la France ouvrier et plutôt situé politiquement à gauche. Les militants du FN ne vont par exemple plus distribuer de tracts sur les marchés à Roubaix, rappelle Françoise Coolzaet, "de peur de se faire agresser". Mais ils font encore les boîtes aux lettres et collent les affiches. Aujourd’hui, dans la région, Parti socialiste et FN se disputent cet électorat ouvrier.

Pour Françoise Coolzaet, le FN a bien changé depuis les débuts de sa mère avec Jean-Marie Le Pen. Et elle entend bien donner une autre image du Front national "qui a toujours été ringardisé", regrette-t-elle.

Céline Tzaud