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De plus en plus de firmes russes en Suisse pour éviter les sanctions

Sanctions contre les entreprises russes : l’alternative suisse
Sanctions contre les entreprises russes : l’alternative suisse / 19h30 / 2 min. / le 23 août 2018
Prétéritées par les sanctions des Etats-Unis et de l'Union européenne, les sociétés russes sont de plus en plus nombreuses à développer leurs activités en Suisse, attirées par sa situation centrale et sa neutralité.

La société d'origine russe WayRay vient d’implanter son nouveau siège mondial à Zurich. Elle a choisi la ville des bords de la Limmat pour y développer ses activités. Ses 800 m2 de bureaux accueilleront bientôt des dizaines de collaborateurs.

"Le fait d'être basés en Suisse nous permet d'avoir un accès beaucoup plus facile aux capitaux étrangers des grandes sociétés. Et dans l'industrie automobile, les montants dont nous avons besoin sont très importants. Sur le long terme, on parle de plusieurs centaines de millions", explique Philippe Monnier, administrateur de WayRay.

Comme elle, d'autres entreprises ont choisi la Suisse pour éviter les sanctions économiques. En plus d'un accès facilité au marché des capitaux, les sociétés peuvent engager sans peine des experts ou signer des contrats avec d'autres entreprises ne souhaitant pas être associées à un pays frappé par des sanctions américaines et européennes.

Pour les entreprises russes ayant des activités internationales, il est donc plus facile de se développer à l'étranger.

Sanctions venues de Crimée

C'est l'annexion de la Crimée par la Russie qui a amené les Etats-Unis et l'Union européenne à imposer dès 2014 des sanctions contre des personnes et des sociétés russes. Des sanctions prolongées et rallongées plusieurs fois depuis 2014.

Les relations économiques se sont encore détériorées ce début août, lorsque les Etats-Unis ont décidé d'imposer des sanctions contre la Russie pour son rôle dans l'affaire Skripal, du nom de l'ex-agent double empoisonné au Novitchok, un crime imputé par Washington et Bruxelles au gouvernement russe.

Les sanctions évoquées par les Etats-Unis portent notamment sur l'exportation de certains produits technologiques, des banques, ou encore la compagnie aérienne Aeroflot.

>> Relire : Les Etats-Unis sanctionnent la Russie dans l'affaire Skripal

Regain d'intérêt

L'une des premières sociétés à avoir déménagé son siège social en Suisse en 2014 était le géant Luxoft, avec plus de 12'000 employés.

Depuis la plus haute tour de Zoug, son patron Dmitry Loschinin est sorti de sa légendaire discrétion pour expliquer son choix pour la Suisse: "La situation est centrale, le pays est neutre, donc pas politiquement exposée. La qualité de vie est bonne et facile pour les affaires. Nous avons triplé notre taille depuis que nous sommes en Suisse."

Philippe Monnier, l'administrateur de WayRay et ancien directeur du bureau de la promotion économique de la Suisse occidentale, soutient qu'il y a un regain d'intérêt des Russes pour la Suisse. Mais il n'existe pour l'heure aucun chiffre officiel sur cette tendance.

Nicolas Rossé/fme

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