Retour vers le futur, c'est maintenant, mais qu'en reste-t-il?
Le 26 octobre 1985, Marty McFly s'envolait vers le futur pour atterrir le 21 octobre 2015, dans un monde pétri de technologies parfois loufoques, mais aussi parfois visionnaires.
Réalisé en 1989, le film de Robert Zemeckis livre une vision d'un futur qui relevait de la pure science-fiction pour des spectateurs qui envoyaient des fax et assistaient aux débuts balbutiants d'internet et des téléphones portables.
Petit tour d'horizon non exhaustif de ce qui a été imaginé, confronté à ce que nous trouvons réellement.
Par Caryl Bussy
La saga
Marty McFly et le docteur Brown ont joué avec le temps en trois épisodes datés de 1985, 1989 et 1990.
Un retour en 1955 pour commencer, un saut en 2015 ensuite, et un grand bond en arrière en 1880 pour terminer. Le tout sous la houlette de Robert Zemeckis ("Forrest Gump", "Flight"), avec Michael J. Fox et Christopher Loyd dans les rôles principaux.
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Les voitures volantes
Non, en 2015 les voitures ne volent pas comme la De Lorean et ce même si plusieurs prototypes, comme celui de la firme slovaque Aeromobil, existent.
En revanche, on pourrait bientôt ne plus devoir conduire, grâce aux voitures intelligentes qui sont en train d'être mises au point un peu partout dans le monde.
Le carburant du futur
Doc fait démarrer sa voiture à voyager dans le temps grâce à des déchets de toutes sortes placés dans une sorte de mixeur. Si la technique évoquée dans le film est très loin de la réalité, les alternatives au pétrole se multiplient.
Si on connaît déjà les biocarburants et leurs limites en raison des immenses surfaces nécessaires à la culture du maïs ou du colza par exemple, ce qui se rapproche le plus de ce qui fait voler la De Lorean est le biogaz.
Ainsi, la ville britannique de Bristol a mis en service en 2015 un "Bio-Bus", un autobus de 40 places qui roule avec du carburant produit par le retraitement des matières fécales de la station d’épuration locale et des déchets alimentaires.
Le hoverboard
Le hoverboard, cette planche sans roulettes qui flotte à quelques centimètres du sol, est presque devenu réalité. Mais les technologies utilisées ne sont pas tout à fait accessibles au commun des mortels.
L'artiste genevois Dara Gallopin a réalisé une oeuvre d'art, le "Hoverboard", dont le design et la couleur ressemble à s'y méprendre à celui du film. Côté technique, l'artiste s'est associé à un ingénieur de l'EPFL pour élaborer le champs magnétique qui permet à la planche de léviter. L'oeuvre d'art, présentée ci-dessous par Grégory Pagès, a été créée en 2010 et est exposée encore quelques jour à la galerie Frank Pagès, à Genève.
Parmi les autres prototypes, le Hendo Hover, qui ne fonctionne que sur une surface en cuivre, mais surtout le SLIDE de Lexus, qui semble le plus abouti. Ce dernier utilise la technologie des supraconducteurs refroidis à l'azote liquide pour s'élever. Mais il fonctionne uniquement grâce à des rails métalliques. Ces guides indispensables ont équipé un skatepark ad hoc pour la vidéo de démonstration ci-dessous.
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Les drones
Les drones font quelques apparitions dans le film de Robert Zemeckis. Ils sont utilisés par les médias pour filmer l'arrestation de Biff ou pour promener les chiens. Cette dernière utilisation a déjà été testée dans la réalité, même si la vidéo de démonstration laisse supposer que l'animal doit être très coopératif.
Si l'utilisation n'est pas tout à fait la même, les drones sont effectivement devenus communs en 2015.
La maison de la famille McFly possède déjà toute une série d'indices de l'hyper connectivité qui se développe actuellement.
Comme ce qui se fait avec nos smartphones, la porte du domicile se déverrouille par empreinte digitale. L'utilisation de la voix pour allumer la lumière ou choisir les chaînes de télévision semble presqu'aussi commun qu'aujourd'hui dans ce futur fantasmé.
Plus fort encore vu depuis 1989, l'utilisation de lunettes connectées par les enfants de Marty et qui préfigurent ce que Google, Microsoft ou Facebook proposent depuis peu.
Alors qu'à l'époque du film internet ne s'est pas encore démocratisé, Marty peut toutefois recevoir des appels vidéo. Il peut aussi se faire licencier par ce biais, même si une confirmation arrive par fax, un objet tombé en désuétude aujourd'hui.
En 2015, Marty porte des chaussures auto-laçantes et une veste dont la taille s'adapte. Elle permet aussi au héros de se sécher en un clin d'oeil après un bain forcé dans l'étang de la place de la ville de Hill Valley après une poursuite avec le méchant Biff.
Ces gadgets ne sont pas disponibles, mais la tendance des vêtements intelligents est bien réelle. Certains habits permettent par exemple de mesurer le rythme cardiaque ou de neutraliser les odeurs.
La robotisation des services
En 2015, des robots font le plein de nos véhicules et des robots se chargent de nous servir dans les restaurants. Ce qui existe dans le film devient peu à peu réalité, surtout dans le domaine de l'hôtellerie et de la restauration, où des êtres humains sont remplacés par des robots.
Plusieurs restaurants proposent également des tables tactiles qui permettent de commander à manger en tapotant, mais aussi de jouer sur une table-écran en attendant son repas.
Ce qui n'a pas été prévu
Mais le film de Robert Zemeckis est aussi passé à côté d'innovations qui font aujourd'hui partie de notre quotidien, à savoir la généralisation de l'utilisation d'internet. La démocratisation du "World Wide Web" a véritablement commencé en 1990 et le premier navigateur commercial (Netscape Navigator) a été lancé en 1994.
Et pas de trace non plus des smartphones dans "Retour vers le futur". Si le premier téléphone portable a été lancé en 1983 par Motorola, la démocratisation remonte à la fin des années 90. Quant au téléphone intelligent, si la technologie a commencé à émerger dans les années 90, la vague a vraiment débuté dans les années 2000 avec l’Ericsson 380 et bien entendu l'iPhone en 2007.
Et pour la petite histoire, le journal que Marty et Doc lisent dans le film annonce la venue de la reine Diana aux Etats-Unis. Et l'hologramme de requin qui surprend le héros fait la promotion des "Dents de la mer 19"... A noter que sur la question des films en 3 dimensions, l'équipe de Zemeckis s'est montrée un peu optimiste, car les diffusions en salle nécessitent toujours des lunettes adaptées.
La montre connectée n'est pas non plus de la partie, même si l'idée avait été évoquée par l'équipe du film et que Rolex avait été approché pour y apposer sa marque.
L'avis de l'expert
Spécialiste de sience-fiction, Marc Atallah relève que si "Retour vers le futur 2" était d'abord un film pour ados, il avait cette "énergie du futur, d'imaginer que demain pouvait être garni d'objets technologiques".
"Retour vers le futur" est un condensé des Etats-Unis
Le directeur de la Maison d'Ailleurs à Yverdon estime que cet épisode de la saga est "un condensé des Etats-Unis" qui débarque en Europe. Il présente un futur technologique, mais aussi où la consommation et les grandes marques sont très présentes. De très nombreux placements de produits interviennent d'ailleurs tout au long du film.
Marc Atallah relève toutefois que le film n'invente pas à partir de rien. Pour lui, "la science-fiction s'appuie sur des technologies qui existent déjà ou des imaginaires qui existent déjà et auxquels on donne le goût du futur".