Roger Federer en démonstration

Plus vif, plus précis, aérien, le Bâlois a joué de très loin son meilleur match du tournoi. Pour la quatrième fois consécutive cette année, Federer se mesurait au "déménageur de Tandil", et pour la quatrième fois, il s'est imposé sans concéder de set. Depuis ses deux succès contre Federer fin 2009, en finale à l'US Open et au Masters, Del Potro, malgré sa puissance brute en fond de court, ne trouve plus la solution face au "maître du jeu".

Les retrouvailles avec Nadal

Le Bâlois a remporté 37 de ses 39 matches de l'année et n'a plus perdu depuis sa défaite en Coupe Davis contre John Isner à Fribourg le mois dernier. Affaibli par une migraine en début de semaine en Californie, il monte en régime et est prêt à défier en demi-finale Rafael Nadal, tombeur de David Nalbandian 4-6 7-5 6-4 en 2h40' de jeu.

Comme lors des précédents matches face à Del Potro, la variété des coups nettement supérieure de Federer a fait la différence. Le numéro 3 mondial a souvent attiré l'Argentin, un peu lourd, au filet pour ensuite le déborder d'un petit coup croisé, par exemple. Il s'est appuyé encore une fois sur un service phénoménal, réalisant treize aces sur le match et marquant 85 % des points derrière son premier engagement lors du premier set.

Del Potro s'énerve

Del Potro ne s'est jamais remis d'un premier jeu litigieux et interminable. L'Argentin a été privé d'un point important par l'arbitre, qui devait du reste reconnaître plus tard son erreur. Il n'a pas pu concrétiser deux balles de break, et Federer, imperturbable a pu tenir son service et empocher ce jeu initial long de 11'. Del Potro s'est longtemps énervé et a galvaudé une volée de points sur les jeux suivants. Federer a fait le break dans le deuxième jeu pour ensuite enchaîner et ne plus être rejoint.

Le Bâlois s'est montré résolument offensif tout au long du match. Une performance de choix, qui a contrasté avec ses entames de matches laborieuses des deux tours précédents. Trois fois vainqueur du tournoi entre 2004 et 2006, Federer n'a plus dépassé le stade des demi-finales depuis lors (défaite notamment l'an dernier en demi-finale contre Novak Djokovic). Il semble avoir les armes en main à Indian Wells cette année pour gagner un troisième tournoi d'affilée en 2012, après Rotterdam et Dubaï.

Petite guéguerre entre Roger et Rafa

Rafael Nadal et Roger Federer vont croiser le fer pour la 28e fois samedi en demi-finale. "Contre Roger, c'est toujours un match spécial, a estimé Nadal. C'est toujours un match très important pour nous deux, même si ce n'est pas une finale. Jouer contre lui est toujours un peu plus significatif que contre d'autres adversaires car il s'agit probablement du meilleur joueur de l'histoire. J'ai peut-être joué les les matches les plus importants de ma carrière contre lui et vice versa", a-t-il ajouté.

 En écho, l'homme aux 16 titres du Grand Chelem a expliqué: "Nous avons joué de superbes matches l'un contre l'autre partout dans le monde depuis le temps. C'est un des plus grands joueurs de tous les temps, avec une éthique de travail exemplaire".

Avec 18 victoires en 27 matches, Nadal a historiquement dominé leurs affrontements mutuels. Pour le Bâlois, la surface utilisée dans le désert californien avantage le Majorquin par sa lenteur. "Indian Wells et Miami (la semaine prochaine) sont les courts en dur les plus favorables à Rafa parce qu'ils sont lents. Comme il se déplace super bien, ça lui convient bien. Il a été très constant ici ces dernières années".

"Moi je trouve que cette surface n'est pas plus lente que la plupart des autres courts en dur du circuit, a répondu Nadal. La balle vole et va vite. Peut-être que l'année prochaine, ça sera plus rapide ici, si Roger a dit ça. Cette semaine, j'ai eu plein d'avertissements pour dépassement de temps, c'est la vérité", a-t-il ensuite glissé candidement mais pas de façon anodine.

agences/lper