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Le sort de l'initiative AVSPlus très incertain, selon un sondage SSR

Alors que la nouvelle loi sur le renseignement convainc les Suisses, l'initiative AVSPlus divise et se dirige vers un rejet, d'après le premier sondage SSR en vue des votations du 25 septembre. L'initiative pour une économie verte est soutenue.

Le sort de l'initiative "AVSPlus: pour une AVS forte", qui veut revaloriser le poids de l'AVS dans le système des retraites, est encore incertain: 49% des personnes interrogées par l'institut gfs.bern, mandaté par la SSR, s'y déclarent certainement ou plutôt favorables, contre 43% d'opposants et 8% d'indécis. Le texte lancé par l'Union syndicale suisse, qui demande une hausse de 10% des rentes, se dirige vers un rejet dans les urnes le 25 septembre, selon gfs.bern.

Cet objet est clairement marqué par le clivage entre gauche et droite. Les soutiens à l'initiative proviennent essentiellement du camp de la gauche: les Verts s'y déclarent favorables à 70% et les partisans du PS à 63%. En revanche, les sympathisants de l'UDC disent "non" à 52% (44% d'opinions favorables) et ceux du PLR rejettent AVSPlus à 59% (31% de "oui").

L'évolution de l'opinion au PDC (actuellement 54% de "oui" et 45% de "non") et des sans-parti sera déterminante lors du vote, selon l'institut de sondages.

L'âge des électeurs joue également un rôle. Alors que les retraités se déclarent favorables au texte à 56%, les sondés de moins de 40 ans y sont en majorité opposés.

Le revenu des ménages entre aussi en ligne de compte: plus celui-ci est élevé, plus le taux de rejet est haut.

Pour 59% des sondés, il est grand temps d'augmenter l'AVS et 56% pensent que les rentes des caisses de pension vont baisser. Mais l'argument des opposants, qui plaident pour une réforme globale de la prévoyance vieillesse plutôt que pour une mesure individuelle comme AVSPlus, séduit 67% des interrogés. Sans compter que 51% jugent que la proposition est impossible à financer.

Les Verts isolés contre la loi sur le renseignement

La nouvelle loi sur le renseignement démarre avec un avantage, puisqu'elle est soutenue à 58%, contre 35% d'opposants et 7% d'indécis. Le projet du Parlement propose un nouvel arsenal de mesures pour lutter contre le terrorisme, la prolifération d'armes et l'espionnage.

Selon gfs.bern, le climat de peur lié aux récents attentats dans les pays voisins de la Suisse ainsi que le rôle d'internet dans la planification de ces attaques a influencé la campagne: les électeurs sont 64% à juger que la nouvelle loi constitue une mesure de sécurité contre le terrorisme. Les sondés sont également 81% à penser que les médias numériques rendent la réforme nécessaire.

Une protection insuffisante de la vie privée est le principal argument avancé par le comité référendaire issu de la gauche et du Parti pirate, et 52% des sondés partagent ce point de vue.

Mais les partisans des Verts se trouvent isolés dans leur combat puisque c'est la seule formation à rejeter le texte à 59% (35% de "oui"). Même les sympathisants du PS soutiennent la loi à 61%, contre 29% d'opinions négatives.

La loi sur le renseignement relève aussi une différence générationnelle: les retraités sont clairement favorables au texte (62% de "oui" contre 22% de "non") alors que les 18-39 ans ont une opinion moins marquée (46% de "non" contre 45% de "oui").

L'économie verte pour l'instant soutenue

L'initiative "Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources" (ou économie verte), qui veut réduire l’impact écologique de la Suisse d'ici à 2050, serait acceptée par 61% des Suisses. Seuls 24% la refuseraient.

Gfs.bern souligne toutefois que la campagne des opposants était encore timide lorsque le sondage a été réalisé, et prédit une forte progression du "non" d'ici au 25 septembre. Le Conseil fédéral a notamment pris position contre le texte jeudi.

>> Lire : L'initiative "pour une économie verte" est inapplicable, selon le Conseil fédéral

Logiquement, le plus fort soutien provient du parti initiant, les Verts, qui se déclarent à 90% en faveur du texte (2% de "non"). Les sympathisants de toutes les formations et les non-affiliés soutiendraient aussi nettement le "oui", bien que la marge soit relative parmi les partisans de l'UDC (47% de "oui" contre 43% de "non").

L'argument le plus populaire en faveur de l'initiative, approuvé par 84% des sondés, est celui de la diminution de la consommation des ressources pour préserver les moyens de subsistance des générations futures. Ils sont également 74% à trouver que la logique du "tout jetable" doit être endiguée. En revanche, 54% des interrogés craignent la mise sous tutelle des consommateurs et 52% jugent qu'une réglementation supplémentaire serait néfaste pour l'économie.

Il est surprenant de remarquer que les retraités sont plus nombreux (67%) à se déclarer en faveur de l'initiative que les autres catégories d'âge (59% pour les 18-39 ans comme pour les 40-64 ans).

En outre, elle reçoit un appui particulier de la part des femmes, qui sont 70% à s'y déclarer favorables contre 52% d'hommes.

Jessica Vial

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La méthodologie

Le sondage a été réalisé entre le 2 et le 12 août pour le compte de la SSR par l'institut de recherche gfs.bern.

Un échantillon représentatif de la population suisse comptant 1212 individus a été interrogé.