Publié

Des coachs personnels spécialisés en "digital detox" pour aider à se déconnecter

Des spécialistes en "digital detox" proposent un accompagnement personnalisé pour progressivement décrocher de son téléphone
Des spécialistes en "digital detox" proposent un accompagnement personnalisé pour progressivement décrocher de son téléphone / 19h30 / 2 min. / le 6 août 2023
Les vacances d'été sont souvent propices à la déconnexion numérique. Mais prolonger ses effets bénéfiques n'est pas toujours chose aisée. Des spécialistes en "digital detox" proposent alors un accompagnement personnalisé pour décrocher progressivement de son téléphone.

En Suisse, 7,4% des 15-19 ans sont diagnostiqués comme dépendants à leur smartphone. Une addiction dont les mécanismes sont similaires à ceux des autres dépendances comme les drogues, le tabac ou l'alcool.

Mais les adolescents ne sont pas les seuls à être touchés. De nombreuses personnes qui utilisent les outils numériques pour raisons professionnelles ou personnelles se sentent happées par les algorithmes et, de leur propre aveu, consacrent beaucoup trop de temps à ces activités.

"J’avais constamment besoin de consulter mes mails, de rester connectée pour ne pas passer à côté d’une opportunité, ou pour développer ma clientèle", explique par exemple dans le 19h30 de dimanche Nathalie, une entrepreneure vaudoise.

Lucide, elle fait vite le constat de cette addiction naissante: "J’ai toujours eu une difficulté: il fallait que je lutte contre ce désir de toujours vérifier mon téléphone, répondre aux courriels, tout de suite."

Pour éviter de s’enfoncer dans une réelle dépendance, elle entame un travail sur elle-même, avec une démarche pragmatique, basée sur des changements très concrets. Ainsi, elle s’astreint à ne consulter sa boîte mail qu’à des horaires fixes, afin de concentrer cette activité sur une plage horaire déterminée.

"Aller par petits pas"

Pour l'accompagner, Nathalie fait appel à Ellen Kocher, une coach personnelle spécialisée en "digital detox" selon laquelle une approche progressive serait la bonne solution.

Le numérique fait partie de nos vies. Il faut apprendre à composer avec leurs travers et trouver des solutions pour éviter les impacts négatifs.

Ellen Kocher, coach personnelle spécialisée en "digital detox"

"Il faut aller par petits pas, tout petits pas. Une détox où on ne mange plus rien, où on n’est plus du tout sur la technologie, ça ne peut pas fonctionner. Petit à petit. C’est comme avec la nutrition jusqu’à ce que ça devienne une habitude", confie alors Ellen Kocher.

Mais il est illusoire, selon elle, de croire que l'on peut se passer totalement du numérique: "Cela fait partie de nos vies. Il faut apprendre à composer avec leurs travers et trouver des solutions pour éviter les impacts négatifs."

Diverses solutions

Les solutions peuvent varier non seulement d'un coach à un autre, mais également d’un participant à un autre. Egalement coach, Barbara Reibel insiste par exemple sur la dimension très personnelle de chaque parcours: "Il serait bon de couper les écrans une heure avant l’heure du coucher à cause de la lumière bleue, et de penser aussi à sortir le smartphone de la chambre. Mais à chacun de trouver ce qui va être juste pour lui ou elle."

L’accompagnement collectif peut faire naître des solutions auxquelles on n’aurait pas pensé tout seul.

Barbara Reibel, coach personnelle spécialisée en "digital detox"

A côté du coaching personnalisé, elle anime également des ateliers sur ce thème. Et pour elle, l’effet de groupe pourrait être bénéfique pour aider certaines personnes à déconnecter : "L’accompagnement collectif peut faire naître des solutions auxquelles on n’aurait pas pensé tout seul."

Le numérique lui-même comme solution

Dans l’éventail des solutions, le numérique lui-même peut aussi se révéler une option. Ces dernières années, de nombreuses applications ont fleuri avec comme objectif de réduire la dépendance aux réseaux sociaux et autres écrans.

Le développeur allemand Frederik Riedel a mis au point One Sec, une application dont l’objectif est de freiner la connexion aux programmes qui nous prennent trop de temps et d’attention.

Le principe est simple. L’utilisateur définit à l’avance sur quelles applications il souhaite ajouter One Sec. Et au moment d’ouvrir l’application en question, il est invité à prendre une respiration de quelques secondes avant d'être interrogé sur sa réelle volonté de se connecter.

"A travers cette respiration, on a les idées plus claires et on sait si on a besoin de poster une publication sur Instagram ou si on ouvre l’app par réflexe, par ennui, et qu’on peut alors laisser le smartphone dans sa poche", explique Frederik Riedel.

Matthieu Hoffstetter

Publié

L’été, période propice

La période estivale peut s’avérer particulièrement propice pour entamer un changement d’habitude dans les usages numériques. En vacances, les sollicitations sont souvent moins nombreuses et la volonté de couper pour se ressourcer invite à laisser smartphones, tablettes et ordinateurs de côté.

"On ne va pas changer radicalement ses habitudes en deux semaines. Mais en se rendant compte des bienfaits en termes de sérénité, de sommeil, de stress, on peut trouver la motivation pour engager durablement un changement. Je vois énormément de personnes qui viennent me consulter après leurs vacances", constate Ellen Kocher.

Et le retour au travail après les congés, souvent dans une reprise progressive des activités, favorise ce changement par petits pas au sortir des vacances d’été.