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Les écoles en soins infirmiers battent des records d'inscriptions

La pandémie a fonctionné comme révélateur de l'importance de cette profession. [Keystone - EPA/Caroline Blumberg]
Les Ecoles en soins infirmiers battent des records d'inscription pour la rentrée de septembre / La Matinale / 1 min. / le 13 juillet 2021
Les futurs infirmiers et infirmières se bousculent au portillon des écoles spécialisées, qui enregistrent un nombre record d'inscriptions pour la rentrée de septembre. Les mois de pandémie semblent avoir eu un grand impact sur les candidatures.

L'Institut et Haute Ecole de la Santé La Source à Lausanne, la Haute école de santé Vaud (HESAV) et la Haute école de santé Fribourg (HEdS-FR) enregistrent une hausse des inscriptions d'environ 20% en année propédeutique et pour la première volée de Bachelor. A la Haute école de santé de Genève (HEdS), l'augmentation culmine même à 40% en année préparatoire.

Profession saluée pendant la pandémie

Le fait que la profession de soignant ait été jugée essentielle et applaudie pendant la première vague du Covid n'est pas étranger à cet engouement, selon les écoles.

Pour Nataly Viens-Python, directrice de la Haute Ecole fribourgeoise, c'est aussi l'assurance d'un avenir sûr. "C'est un métier où il y a une garantie de l'emploi", a-t-elle relevé mardi dans La Matinale de la RTS.

"La pandémie et ses conséquences ont façonné la société pour les années à venir, elles vont laisser des traces dans certains milieux économiques, de l'emploi", a-t-elle poursuivi. "Et on se dit que travailler dans le milieu de la santé est 'moins à risque', parce qu'il y a des besoins et il y en aura toujours".

Mais ces effectifs en hausse exigent des aménagements de la part de certaines écoles. Ainsi la Haute école de Santé de Genève a dû créer de nouvelles salles de pratique pour accueillir 35 élèves de plus en Bachelor et l'enseignement à distance va se poursuivre en partie.

Capacités de salles limitées

"Avec la pandémie, nous avons appris à faire des cours hybrides, à distance, a expliqué sa directrice Marie Laure Kaiser. "Nous allons jouer sur ces aspects-là, parce que nos capacités de salles s'arrêtent à 200. Nos enseignants ont aussi développé des compétences, notamment dans l'innovation pédagogique numérique".

Malgré tout, la Haute école genevoise arrive à la limite de ses capacités. En projet, la construction d'un nouveau bâtiment devient aujourd'hui indispensable.

Céline Fontannaz/oang

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Encore beaucoup de clichés sur la profession

Interrogé également mardi dans La Matinale de la RTS, le directeur de l'Institut et Haute Ecole de la Santé La Source à Lausanne, Jacques Chapuis, a confirmé que l'établissement formait de plus en plus d'étudiants et d'étudiantes. Mais il n'a pas fallu le Covid pour qu'on se rende compte de l'état de cette profession et de ses conditions de travail, même si la pandémie a fonctionné comme révélateur. "Il y a un petit effet 'Urgences' où on a mis en lumière cette profession", a-t-il illustré en évoquant la célèbre série télévisée.

Et "si les candidatures sont plus nombreuses cette année, il y a aussi de plus en plus de postes à repourvoir", a rappelé le directeur de la Haute école. "Cela veut dire que, même si nous en formons plus, nous en perdons aussi un certain nombre. On doit faire un effort majeur pour retenir ces professionnels".

Pas de santé sans infirmiers et infirmières

Il y a aussi encore beaucoup de clichés sur cette profession à majorité féminine (85%) qui est encore souvent associée à des tâches annexes, a constaté Jacques Chapuis.

"C'est dans notre société patriarcale et machiste que l'on pense comme ceci. Et cette profession souffre un peu de cette situation, du regard social qui lui est associé. Alors qu'en fait, elle a fait d'énormes bonds, d'énormes progrès, et le système de santé tel que nous le prévoyons pour demain ne pourra pas fonctionner sans cette profession".

>> L'interview de Jacques Chapuis dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Jacques Chapuis, directeur de l’institut et HES La Source à Lausanne
L'invité de La Matinale (vidéo) - Jacques Chapuis, directeur de l’institut et HES La Source à Lausanne / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 13 min. / le 13 juillet 2021