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Université de Genève: fautes "peu graves"

Thierry Béguin a livré un rapport intermédiaire sur l'Uni de Genève
Le Neuchâtelois Thierry Béguin a mené l'enquête durant six mois
Le rapport de l'ex-conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Béguin sur l'Université de Genève relativise la gravité des irrégularités commises au sein de l'alma mater. Celles-ci sont «en grande majorité d'ordre administratif».

Les irrégularités relèvent chez nombre de professeurs de la
négligence, de l'indiscipline ou de la désinvolture. La volonté
d'enrichissement illégitime n'est apparue que «très rarement».
Certains professeurs, qui réussissent à drainer des fonds privés
importants, «acceptent mal le contrôle», précise .

La fin de l'affaire

L'Université de Genève a été au coeur de la tourmente l'an
dernier, lorsque des anomalies financières y ont été découvertes.
Des professeurs ont notamment été accusés d'avoir abusé des notes
de frais. L'alma mater s'est aussi écartée de l'orthodoxie
comptable dans la gestion des gains accessoires des
enseignants.



Par ailleurs, des contributions ont été versées à certains
professeurs pour leur permettre de racheter des annuités de caisse
de pension. Une pratique qui ne doit plus être tolérée, estime
Thierry Béguin, même si elle relève plus du système D que du désir
de s'enrichir sur le dos de l'institution.

Six mois d'enquête

Devant l'ampleur de la crise qui a secoué l'Université de
Genève, le Conseil d'Etat a fait appel à Thierry Béguin pour faire
la lumière sur ces pratiques. L'ancien procureur général du canton
de Neuchâtel a mené l'enquête durant six mois, interrogeant les
différents acteurs.



Dans son rapport de 50 pages, Thierry Béguin insiste sur la
nécessité d'une refonte de la gouvernance de l'Université. L'ancien
magistrat a constaté que l'administration centrale, le rectorat et
les doyens avaient énormément de peine à travailler ensemble,
privant du même coup l'institution d'une vision stratégique
claire.

A Ruth Dreifuss de jouer

Selon le rapport, il appartient à la commission de l'ancienne
conseillère fédérale Ruth Dreifuss de repenser la gouvernance de
l'alma mater. Une autonomie de gestion plus grande ne pourra
toutefois être accordée à l'institution «qu'à la condition expresse
qu'un contrôle interne efficace soit mis en place».



ats/tac

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Volet pénal toujours pendant

L'ancien conseiller d'Etat Thierry Béguin n'est pas le seul à s'être penché sur les pratiques douteuses qui ont eu cours à l'Université de Genève. La justice a aussi été activée dans ce dossier. Mais à ce jour, personne n'a encore été inculpé.

Le procureur général du canton de Genève Daniel Zappelli avait été saisi de neuf plaintes concernant des professeurs ou employés de l'institution. Le juge d'instruction Stéphane Esposito, chargé de l'enquête, a rappelé mercredi avoir renvoyé six de ces procédures au Parquet sans inculper personne.

Trois dossiers restent encore en suspens. Ils font l'objet d'investigations approfondies, le juge d'instruction manquant encore d'éléments pour se faire une idée claire.

Par ailleurs, une ou deux enquêtes préliminaires sont en cours. Elles sont pour le moment gérées par le Ministère public.

Le procureur général devra prendre une décision concernant les six dossiers qui lui ont été retournés. Le responsable du Parquet pourra soit classer les plaintes, soit les renvoyer à l'instruction en demandant un complément d'enquête.