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Uni de Genève: démission en bloc du rectorat

L'Alma mater genevoise veut oublier l'affaire des notes de frais
L'Uni de Genève est secouée par l'affaire des notes de frais
Le rectorat de l'Université de Genève a annoncé mardi qu'il démissionnait "in corpore". Cette annonce fait suite à l'affaire de notes de frais abusives de certains professeurs qui a secoué l'alma mater genevoise.

Le rectorat veut «contribuer à l'apaisement des tensions»
suscitées depuis des mois par l'affaire des notes de frais abusives
présentées par certains professeurs. Le rectorat quittera sa
fonction dix mois avant la fin de son mandat de quatre ans. Cette
décision a été prise «après mûres réflexions», a communiqué
l'Université de Genève.

Avec cette démission surprise, le rectorat de l'Université de
Genève quittera sa fonction dix mois avant la fin de son mandat de
quatre ans. Ce retrait «in corpore» devra encore être avalisée le
26 juillet par le Conseil d'Etat genevois.

Retrait pas encore avalisé

C'est le deuxième fois que le recteur André Hurst présente sa
démission au gouvernement. La première avait été refusée par le
Conseil d'Etat, seul compétent pour accepter ou refuser une
démission.



Dans un communiqué, le Département de l'instruction publique rend
toutefois une forme d'hommage à André Hurst. Il souligne l'»action
déterminée» conduite par ce dernier depuis le 15 juillet 2003 et
affirme vouloir porter une attention particulière à la «continuité»
de la direction stratégique de l'institution.

Notes de frais abusives

La crise que traverse l'Université a débuté par la publication
d'un audit mentionnant des abus dans les notes de frais de certains
professeurs. La découverte d'un second rapport, contenant d'autres
éléments «plus inquiétants» selon le gouvernement genevois, a
ensuite mis le feu aux poudres.



Certains universitaires sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds
privés pour racheter des prestations de prévoyance. Le règlement
concernant la restitution des gains relatifs aux activités
accessoires des enseignants aurait également été contourné à de
nombreuses reprises.



Dans un rapport intermédiaire, Thierry Béguin, ex-procureur
général du canton de Neuchâtel mandaté pour mener une enquête
générale sur l'Université de Genève, a mis en évidence un
«important problème de gouvernance». Il relevait notamment que la
collaboration entre le rectorat, les doyens, l'administration et le
gouvernement devait être révisée.



Le mandat de l'ancien conseiller d'Etat neuchâtelois a été
prolongé jusqu'à la fin de l'année. Le rapport définitif de l'audit
sur les comptes 2005 de l'Université, qui sera rendu d'ici la fin
du mois, lui sera transmis, ainsi qu'au Conseil d'Etat et au
procureur général Daniel Zappelli.



ats/hof/cab

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Un nouveau cas grave en cause

«De tout évidence, c'est la découverte récente d'un nouveau cas d'abus qui a conduit le rectorat à démissionner», a indiqué à l'ATS Charles Beer, le chef du Département de l'instruction publique (DIP).

Ce cas a été découvert dans le cadre d'un audit sur les comptes de l'Uni 2005 demandé par le conseiller d'Etat lui-même, dans un courrier daté du 20 avril, a précisé le magistrat.

«Ce nouveau cas est considéré comme incompatible avec le maintien de la sérénité indispensable à la poursuite de la direction de l'Université par le rectorat», a poursuivi Charles Beer.

Le procureur général Daniel Zappelli a été informé de cet abus en matière de note de frais, qualifié d'«important» par le magistrat.

Invoquant le respect de la sphère privée et la présomption d'innocence, le conseiller d'Etat socialiste n'a pas souhaité en dire davantage sur l'auteur de cet abus ni sur la faculté concernée. Il n'a pas dévoilé non plus le montant de l'abus.