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Suspense dans les cantons romands pour la course au Conseil des Etats

En Suisse romande, seuls Neuchâtel et le Jura connaissent déjà leurs deux représentants au Conseil des Etats. Le Valais, Vaud, Genève, Fribourg et Berne doivent encore se prononcer lors de deuxièmes tours à l'issue parfois très incertaine. Tour d'horizon.

VALAIS - Le deuxième siège PDC attaqué par la gauche et l’UDC

Le premier duel du second tour au Conseil des Etats aura lieu le 3 novembre, en Valais. Le sortant PDC Beat Rieder ne devrait pas être inquiété. Le Haut-Valaisan, dont le siège n’est pas attaqué, a obtenu les faveurs de 45'678 voix lors du premier tour. Son parti n'est toutefois pas assuré de conserver son second mandat. Marianne Maret est arrivée en deuxième position (39'660 voix), mais le socialiste Mathias Reynard la talonne avec un peu plus de 3000 voix de retard. (>> Les résultats du 1er tour)

2e tour aux Etats, le dilemme femme en Valais
2e tour aux Etats, le dilemme femme en Valais / 19h30 / 2 min. / le 22 octobre 2019

La décision du PLR Philippe Nantermod, arrivé quatrième, de retirer sa candidature ouvre un peu le jeu. Le parti n’a d’ailleurs pas donné de recommandation de vote pour la suite. Néanmoins, l'ancien conseiller fédéral libéral-radical Pascal Couchepin a annoncé son soutien à Mathias Reynard.

Le retrait de Philippe Nantermod, qui habite le Val-d'Illiez tout comme Marianne Maret, devrait toutefois bénéficier à la démocrate-chrétienne. En outre, l'absence de femmes élues du canton au National pourrait aussi jouer en faveur de la Bas-Valaisanne. Quant à l'UDC Cyrille Fauchère, largement distancé lors du premier tour, son retard semble impossible à rattraper.

VAUD - Le sortant Olivier Français face à deux femmes de gauche

Il y a quatre ans, le PLR Olivier Français - pourtant largement devancé au terme du premier tour - avait créé la sensation en ravissant à la gauche l'un des deux sièges vaudois au Conseil des Etats. Cette année, la tâche semble encore plus ardue face au ticket 100% féminin du camp rose-vert. Il accuse un retard de 19'000 suffrages sur Adèle Thorens Goumaz (Les Verts) et Ada Marra (PS). (>> Les résultats du 1er tour)

Les deux femmes de gauche partent donc favorites du 2e tour qui se tiendra le 10 novembre. Toutefois, leur excellent score du premier tour laisse peu de place à une progression électorale, les électeurs écologistes et socialistes ayant voté de manière très disciplinée lors du premier tour. De plus, le réservoir de voix venues de l'extrême gauche est relativement limité.

Adèle Thorens Goumaz dispose d'un léger avantage sur sa colistière. Le 20 octobre, elle a recueilli quelques centaines de voix de plus que sa colistière. Elle a par ailleurs reçu le soutien des Vert'libéraux en vue du second tour, tout comme... Olivier Français. Le conseiller aux Etats sortant bénéficie également du soutien, certes du bout des lèvres, de l'UDC. Suffisant pour se maintenir? Suspense.

GENÈVE - L'Entente et l'UDC à l'assaut du ticket Mazzone-Sommaruga

A Genève, le premier tour de l'élection au Conseil des Etats a été dominé de la tête et des épaules par Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga. Réunis sur une même liste, la conseillère nationale écologiste et son collègue socialiste possèdent respectivement 18'000 et 15'000 voix d'avance sur leur principal rival, le libéral-radical Hugues Hiltpold, élu sous la Coupole fédérale depuis 2007. (>> Les résultats du 1er tour)

La droite genevoise risque donc de rater son pari. Absente de la Chambre haute depuis le départ de la radicale Françoise Saudan il y a 12 ans, elle misait sur le vice-président du groupe PLR aux Chambres fédérales et sur la démocrate-chrétienne Béatrice Hirsch pour reconquérir l’un des sièges laissés vacants par Liliane Maury Pasquier (PS) et Robert Cramer (Les Verts).

L’Entente devrait souffrir de la concurrence de Céline Amaudruz. La vice-présidente de l’UDC Suisse, arrivée en cinquième position le 20 octobre, reste dans la course. Elle bénéficie du soutien du MCG, qui a retiré son candidat François Bärtschi. Le "prophète" Paul Aymon, pourtant bon dernier du premier tour, a lui aussi maintenu sa candidature.

FRIBOURG - La PLR Johanna Gapany fait durer le suspense

Dans le canton de Fribourg, les deux sortants Christian Levrat (PS) et Beat Vonlanthen (PDC) n'ont pas atteint la majorité absolue. Ils devront affronter, le 10 novembre, la PLR Johanna Gapany qui se maintient dans la course. (>> Les résultats du 1er tour)

La jeune femme de 31 ans, députée au Grand Conseil et conseillère communale à Bulle, était arrivée troisième lors du premier tour, avec un retard de moins de 4000 suffrages sur Beat Vonlanthen (23'316 voix). Quant à Christian Levrat, arrivé loin devant ses adversaires, avec près de 37'000 bulletins en sa faveur, il devrait être réélu sans difficulté.

Occupant la quatrième place, l’UDC Pierre-André Page (18'497) a décidé de jeter l’éponge, se contentant de son élection au Conseil national.

BERNE - Un duel gauche-droite à l'issue très incertaine

Dans le canton de Berne, le premier tour de l'élection au Conseil des Etats débouche sur un ballottage général. Quatre candidats - deux de gauche et deux de droite - sont en lice pour le second tour qui se tiendra le 17 novembre. La conseillère d'Etat Beatrice Simon, largement distancée le 20 octobre, a jeté l'éponge, faisant perdre tout espoir au PBD de conserver le siège laissé vacant par Werner Luginbühl. (>> Les résultats du 1er tour)

Arrivé en tête, le sénateur sortant Hans Stöckli (PS) n'aura pourtant pas la tâche facile pour conserver son fauteuil. Il est talonné par l'écologiste Regula Rytz, qui a créé la surprise dimanche dernier en se classant au deuxième rang, juste devant l'UDC Werner Salzmann. L'ancien maire de Bienne, futur président désigné de la Chambre des cantons, et la présidente des Verts font ticket commun pour faire barrage à la droite.

Face à eux se dresse un duo bourgeois composé de Werner Salzmann et de la PLR Christa Markwalder. Le conseiller national UDC compte sur l'électorat de droite pour redonner à son parti un siège à la Chambre des cantons, après les échecs des ténors Adrian Amstutz en 2011 et Albert Rösti il y a quatre ans. La gauche, elle, espère obtenir le soutien des Vert'libéraux pour remporter les deux mandats.

Didier Kottelat et Mathieu Henderson

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