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Faut-il se méfier des logiciels antivirus de l'entreprise russe Kaspersky?

Plusieurs pays mettent en garde contre les logiciels antivirus du russe Kaspersky
Plusieurs pays mettent en garde contre les logiciels antivirus du russe Kaspersky / 19h30 / 2 min. / le 30 avril 2022
L'Allemagne recommande de se méfier des produits de l’entreprise russe Kaspersky, notamment de ses antivirus. D'autres pays avaient déjà tiré la sonnette d'alarme. Mais la firme peut compter sur la fidélité de certains professionnels de l'informatique.

L'Office fédéral de la sécurité informatique allemand conseille "de remplacer les logiciels de protection antivirus de Kaspersky par des produits alternatifs".

Avant l’Allemagne, la France et l’Italie s'étaient déjà alignées sur les Etats-Unis, les premiers à déconseiller les produits informatiques de la firme. "Ces avertissements ne se fondent pas sur des évaluations techniques", estime René Bodmer, le responsable Kaspersky pour l’Autriche et la Suisse. "De notre point de vue, ce sont des considérations purement politiques."

Services appréciés

La RTS est entrée en contact avec une quinzaine d'entreprises informatiques clientes de Kaspersky. Aucune n'a résilié son contrat avec l'entreprise moscovite ou n'envisageait de le faire.

Ces clients romands ont mis en avant la qualité des produits, la réactivité et la compétence du service après-vente, mais aussi la sécurité. Les centres de données se trouvent en Suisse et le traitement de ces données s’effectuent également dans notre pays.

De plus, Kaspersky est le seul géant de l'informatique qui laisse des experts externes accéder à ses codes sources pour en vérifier la fiabilité. Le mois passé, le Centre national pour la cybersécurité (NCSC) à Berne a d'ailleurs passé en revue certains produits de l’entreprise russe. Aucune porte dérobée, cheval de Troie ou anomalie n’a été détecté.

Discrétion de rigueur

Les clients de Kaspersky sont loquaces sur la qualité des antivirus russes. Mais ils ne souhaitent pas afficher leur opinion publiquement. "Aujourd'hui défendre un produit ou une entreprise russe fait de vous la cible à abattre", a déclaré à la RTS un responsable informatique. "Nous préférons rester discrets."

Sur une quinzaine d'entreprises sollicitées, seule EvoLink à Daillens (VD) a accepté d’expliquer face à la caméra pourquoi elle fait confiance à l’antivirus russe. "Sauf erreur, il a participé à 72 tests: 57 fois en première position. Dans 84% des cas de figure, il se trouvait dans le top trois", détaille Sylvain Porchet, responsable du département sécurité d'EvoLink. "Au fil des années, je suis resté avec Kaspersky, qui était en pole position au niveau des besoins auxquels je devais répondre", explique-t-il. Sylvain Porchet indique par ailleurs ne pas avoir perdu de clients.

Importance de la souveraineté

Solange Ghernaouti, experte en cybersécurité à l’Université de Lausanne, relativise elle aussi les risques liés à l'utilisation d'un logiciel russe. "Le problème est identique avec un fournisseur d’origine américaine ou d’origine chinoise. C’est le problème de la souveraineté. Être souverain, c’est ne pas dépendre d’un acteur tiers pour sa sécurité."

Kaspersky compte une clientèle de 400 millions de personnes et de 270’000 entreprises dans le monde. Ses principaux concurrents sont américains.

Sujet TV: Nicolas Rossé

Adaptation web: ami

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