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L'hérédité ne se résume pas aux gènes, selon des chercheurs genevois

Des chercheurs genevois ont découvert une protéine capable de transmettre des informations à la génération suivante. [Image prétexte] [Pixabay]
L'hérédité ne se résume pas aux gènes et à l'ADN, selon des chercheurs de l'Université de Genève / La Matinale / 1 min. / le 7 juillet 2021
Des chercheurs de l'Université de Genève ont découvert une protéine capable de transmettre des informations à la génération suivante sans passer par l'ADN. Il s'agit d'un phénomène épigénétique qui fonctionne sur une génération uniquement.

Les organismes vivants, de l’homme jusqu’au ver microscopique, héritent des traits physiques et parfois comportementaux de leurs parents. Cette transmission de caractères biologiques passe en général par les molécules d’ADN qui sont répliquées à chaque division cellulaire et qui contiennent les gènes.

Des caractéristiques peuvent cependant être transmises d’une génération à l’autre sans l'intermédiaire des gènes: il s’agit des phénomènes épigénétiques, a indiqué mardi l'Université de Genève (UNIGE) dans un communiqué.

Un organisme transparent

L’équipe de Florian Steiner, professeur au Département de biologie moléculaire de l’UNIGE et dernier auteur de ces travaux, étudie les centromères chez le ver nématode Caenorhabditis elegans.

Ces structures particulières au niveau des chromosomes servent de points d’ancrage à la machinerie responsable de la distribution correcte des chromosomes lors de la division cellulaire: un défaut dans cette répartition et les cellules-filles meurent ou deviennent cancéreuses.

"Étudier ces processus est grandement facilité chez Caenorhabditis elegans, puisque ce petit ver est transparent et permet d’observer en direct les divisions cellulaires et le destin des chromosomes d’une génération à l’autre", explique Reinier Prosée, chercheur à l’UNIGE et premier auteur de l’étude, cité dans le communiqué.

Le temps d'une génération

Il s’avère qu’une fois que les sites centromériques sont correctement définis chez la mère, cette information est transmise à la génération suivante grâce aux cellules qui se souviennent de l’emplacement correct de ces sites, même en l’absence de la partie du gène qui code la région guide de la protéine.

En revanche, la descendance du ver mutant est incapable d’assurer les divisions cellulaires et ne survit pas. Les vers issus du mutant n’ont pas hérité de leur mère des informations concernant la position correcte des sites centromériques. Cette mémoire épigénétique particulière ne dure donc que le temps d’une génération et n’est pas transmise aux suivantes.

"A présent, nous allons vérifier nos hypothèses pour expliquer le mécanisme épigénétique par lequel cette mémoire est établie et persiste au cours du développement", conclut Florian Steiner.

ats/asch

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