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Des dysfonctionnements relevés dans les institutions vaudoises, selon une commission

La "situation dramatique" dans les prisons vaudoises préoccupe le Parlement. [Keystone]
Un rapport de la commission de gestion émet 24 recommandations au Conseil d'Etat vaudois / Le Journal horaire / 24 sec. / le 25 avril 2024
Après plusieurs crises institutionnelles cantonales, le rapport 2023 de la Commission de gestion du Grand Conseil vaudois (Coges) émet 24 observations au Conseil d'Etat. Il pointe notamment des problèmes de traitement du personnel, de sous-effectifs dans les écoles et de manque de places dans les EMS et les prisons.

Jeudi devant la presse, la présidente de la commission Monique Ryf a rappelé les crises traversées ces derniers mois par la Haute école de musique (HEMU), la Haute école pédagogique (HEP) et l'Ecole romande d'arts et communication (Eracom), ainsi que d'autres entités comme le groupe Impact, chargé d'enquêter sur les conflits de travail et le harcèlement au sein de l'administration.

Dans ce rapport, "les problématiques RH reviennent très régulièrement", a souligné la députée socialiste. Et si chaque cas est spécifique, les problèmes se situent "le plus souvent au niveau des directions", a complété Nathalie Jaccard, vice-présidente de la Coges.

Sous-effectifs dans certains secteurs

L'écologiste a estimé que si le Conseil d'Etat avait eu le mérite de "ne pas laisser pourrir" ces affaires, il lui revenait désormais de veiller à ce que la situation s'améliore. Mais sa marge de manoeuvre reste "limitée", a-t-elle ajouté, rappelant que les hautes écoles, notamment, sont chapeautées par un conseil de fondation.

La Coges questionne aussi "l'adéquation des moyens utiles au bon fonctionnement de l'administration". Pour Monique Ryf, alors que certains députés du Grand Conseil jugent le nombre de fonctionnaires "trop élevé", des secteurs demeurent en sous-effectifs.

Selon le rapport, c'est le cas des secrétariats des établissements scolaires ou des tutelles et curatelles professionnelles.

Surcharge des prisons et des EMS

Comme chaque année, le rapport de la Coges mentionne aussi des prisons surchargées. Monique Ryf a notamment exigé "une réponse urgente" du Conseil d'Etat au sujet du retard des travaux de la prison pour femmes de la Tuilière, à Lonay. Les conditions actuelles de détention et de sécurité y restent "problématiques".

En février, c'est la Commission des visiteurs du Grand Conseil (CVGC) qui avait dénoncé une "situation dramatique" dans les prisons vaudoises liée à la surpopulation carcérale. La prison lausannoise du Bois-Mermet, notamment, est occupée à 170%, ce qui signifie que deux, voire trois personnes occupent la plupart des cellules prévues pour une seule.

La commission dénonce aussi le manque de places en EMS, le programme d'investissements 2017-2021 ayant été "sous-estimé". Le programme 2022-2027 vise en partie à combler cette pénurie, mais la Coges déplore qu'il n'englobe pas les EMS non reconnus d'intérêt public.

Réponses attendues fin mai

L'Etat de Vaud doit aussi améliorer l'accessibilité à certaines de ses prestations. Sur ce volet, un autre commissionnaire a cité le moyen d'identification électronique (MIE), qui sert notamment à remplir une déclaration d'impôt et qui devrait "être mieux expliqué et valorisé" auprès de la population.

Le rapport de 106 pages compile au total 24 observations et plusieurs remarques sur lesquelles le Conseil d'Etat devra se positionner d'ici fin mai. Les réponses seront discutées et votées par le Parlement avant fin juin.

ats/jop

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