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Le canton de Vaud manque de gymnases, selon une commission

Relations prof-élève: les autorités vaudoises parlent de cas "exceptionnels". [Keystone - Dominic Favre]
Le canton de Vaud a besoin de nouveaux gymnases, selon la commission de gestion / Le 12h30 / 1 min. / le 1 mai 2019
Il faudrait construire deux voire trois gymnases en plus des 12 que compte actuellement le canton de Vaud, selon le rapport de la commission de gestion du Grand Conseil présenté mercredi. Des travaux dans les prisons sont aussi nécessaires.

Dans son rapport annuel présenté mercredi, la Commission de gestion du Grand Conseil vaudois adresse au gouvernement cantonal près d'une trentaine d'observations pour améliorer son action avec, comme leitmotiv, la nécessité de mieux faire circuler l'information entre les services.

Parmi ces recommandations, la commission souligne la nécessité de construire des gymnases. Actuellement, 4 jeunes Vaudois sur 10 poursuivent leur scolarité au gymnase, un attrait auquel vient s'ajouter la croissance démographique.

Pour la commission de gestion les 12 gymnases actuels ne suffisent plus, deux voire trois établissements de plus seraient nécessaires.

Nombreux obstacles

Mais plusieurs projets de construction ou d’extension d'établissements se heurtent "à divers écueils", indique le rapport.

Tout d'abord, à l'interne. La Direction générale de l'enseignement postobligatoire (DGEP) dit ne pas disposer des outils informatiques nécessaires pour planifier des bâtiments et fixer des délais. La DGEP est pourtant l'un des plus grands services du canton de Vaud, avec 3000 collaborateurs.

A cette lacune s'ajoutent des problèmes liés à l'aménagement qui ralentissent certains projets, comme celui du gymnase d'Echallens qui aurait dû ouvrir ses portes en 2021. La commission de gestion relève encore un manque de communication au sein des différents services de l'administration.

Retards de travaux dans les prisons

Au niveau pénitentiaire, le rapport de la commission de gestion pointe également plusieurs problèmes d’infrastructures non résolus, et des travaux d'entretien qui prennent du retard.

Le document évoque en particulier l'établissement de détention pour mineurs et jeunes adultes (EDM) des Léchaires à Palézieux et la prison de La Tuilière à Lonay, dont les bâtiments "vieillissent mal". Selon la commission, la nécessité de travaux importants et urgents a été signalée mais sans résultat.

Elle invite le Conseil d’Etat à fournir un calendrier de réalisation des travaux, et appelle là encore à améliorer la transmission d’informations entre les services demandeurs de travaux et le service chargé de traiter ces demandes.

Article web: Pauline Turuban

Sujet radio: Sarah Clément

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Les mesures prises au SPJ sous la loupe

Après l’affaire "du père abuseur" du Nord-vaudois et en lien avec le rapport de l'ancien juge Claude Rouiller rendu quelques mois plus tard, la commission de gestion a par ailleurs cherché à faire le point sur les mesures mises en place au Service vaudois de protection de la jeunesse (SPJ) pour éviter qu’une telle situation puisse se reproduire.

Parmi ses observations, la commission note qu'il est "absolument indispensable" que l’information circule "de manière transversale et transparente" au SPJ; la commission préconise aussi la mise en place d’un organigramme précis et l’instauration d’une politique d’archivage dans tous les offices.

Pour autant, la commission souligne que diverses mesures ont déjà été mises en œuvre et elle salue "la volonté et la motivation à (...) répondre aux recommandations (...) du rapport Rouiller".

La commission déplore l'attitude du gouvernement sur S3

La commission de gestion a par ailleurs fourni un rapport séparé sur Swiss Space Systems (S3), l'entreprise basée à Payerne (VD) qui voulait lancer des mini-satellites et organiser des vols en apesanteur et qui a fait faillite en décembre 2016. La commission s'est en particulier penchée sur le versement par le gouvernement de 500'000 francs, prélevés sur le fonds de lutte contre le chômage, pour des salaires.

"Le traitement du Conseil d'Etat a été pour le moins léger", a critiqué mercredi Denis Rubattel (UDC), vice-président de la commission. "On a accordé 500'000 francs sans se préoccuper des comptes de S3", a-t-il relevé, et le gouvernement a pu agir à sa guise puisqu'il n'y avait "pas de base légale".

La commission a donc émis plusieurs recommandations, en relevant que le Conseil d'Etat avait déjà réagi en donnant à l'utilisation du fonds de lutte contre le chômage "un cadre minimal".

Les présidents de la Commission des finances et de celle de gestion devraient être informés des décisions d'octroi du fonds, et des statistiques devraient être tenues sur l'utilisation de cet argent, préconise la commission. (ats/ptur)

Les explications jeudi dans La Matinale: