Actuellement, le Centre hospitalier universitaire vaudois n'est qu'un simple service de l'Etat. Il dépend directement du ministre de la santé. Un cas unique en Suisse que le PLR voulait corriger pour donner plus d'autonomie à l'établissement, réaliser des économies et assurer plus d'équité entre le CHUV et les autres hôpitaux.
Du côté de la Fédération suisse des patients, on craint pour la qualité des soins. "Il n'y a aucune preuve que cette transformation du CHUV apporte une meilleure gouvernance ou une meilleure efficience. Tous les indices de qualité sont comparables entre le CHUV et d'autres établissements qui connaissent un système différent", affirme Simon Zurich, vice-président de la section romande.
Quant au Parti socialiste, il crie au démantèlement du service public et brandit la menace du référendum. Le débat, qui s'annonçait houleux, a été un baptême du feu pour Rebecca Ruiz, la nouvelle conseillère d'Etat en charge de la santé.
"Pas de séparation des pouvoirs"
Pauline de Vos Bolay, présidente du Conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois (HNE), se dit pour sa part favorable à un modèle qui offre plus d'indépendance vis-à-vis de l'Etat.
"La séparation des pouvoirs permet à l'hôpital de fonctionner de façon autonome, de réfléchir en s'entourant de compétences cliniques et de gestion, pour décider de la meilleure manière d'évoluer. Dans le canton de Vaud il y a un manque de séparation de ces pouvoirs puisque le conseiller d'Etat prend des décisions sur le CHUV tout en étant juge sur des questions de planification et de contrôle de l'établissement qu'il dirige lui-même", explique-t-elle mardi dans La Matinale de la RTS.
Si le CHUV fonctionne bien et s'est même classé à la neuvième place d'un classement mondial des hôpitaux, le débat n'est pas là, selon Pauline de Vos Bolay. "Tout ce qui a trait à la question clinique va rester exactement pareil", avance-t-elle.
Martine Clerc/gma