Peluches, empaillés, tschäggättä et guggen de sortie à l'occasion du carnaval
Des créatures inquiétantes revêtues de peaux de bête et de masques effrayants ou de bruyantes guggenmusiks envahissant les rues, pas de doute le carnaval est bien lancé. En Valais, les célèbres peluches d'Evolène ont rejoint samedi leurs cousins du Lötschental, les Tschäggättä, le temps d'une rencontre inédite.
Dans le Lötschental, les Tschäggättä désignent les sorciers et les êtres surnaturels. Ces monstres habitent le folklore de la vallée depuis plus de deux siècles et de leur cortège émane un côté mystique et effrayant. Aujourd’hui encore, lorsqu’ils s’approchent, ils imposent le respect.
A Evolène, les Peluches ne sont pas en reste avec leur peau d'animaux et leur visage dissimulé par un effrayant masque en bois. Les Hérensards ont rejoint leurs compagnons du Lötschental dans la commune de Wiler samedi pour un inquiétant défilé et une rare réunion entre ces personnages redoutés.
La visite des Evolénards a aussi été l'occasion d'organiser un échange culturel entre des représentants de ces deux traditions. Le programme a aussi comporté une visite du musée du carnaval du Lötschental et une présentation de collections de masques.
Des similitudes et des différences
Il faut dire que les Peluches et les Tschäggättä partagent beaucoup de similitudes. "Mais nos deux traditions ont aussi des différences qu'un oeil d'expert peut repérer dans l'esthétique des costumes et les accessoires. Par exemple, les Tschäggättä portent leurs cloches à la ceinture, alors que nous agitons nos sonnettes à la main", a relevé Kylian Maître, président de l'association du carnaval d'Evolène.
Les Tschäggättä font leur apparition entre la fête de la Chandeleur et le Mardi gras. Ils ont pour habitude de sortir le soir et de parcourir la vallée pour effrayer les personnes qui se trouvent dans les rues. De leur côté, les Peluches d'Evolène font aussi leur apparition avant la semaine de carnaval et restent maîtres du village jusqu'au Mardi gras à minuit. Leur mission consiste à chasser les mauvais esprits, responsables des avalanches et des maladies, en faisant autant de bruit que possible.
D'autres personnages étranges
Durant le week-end de carnaval, d'autres personnages déambulent dans les rues d'Evolène. C'est le cas des Maries. Entrés plus récemment dans la coutume, ces personnages joués par des hommes en habits traditionnels féminins sont inspirés d'une femme au caractère et au parler très particulier, qui a réellement vécu au village des Haudères au siècle dernier.
Enfin, les Empaillés, vêtus d'un costume en toile rembourrée de paille, défileront notamment pendant la journée de dimanche. Ils représentent les esprits des ancêtres. Et l'un d'eux est désigné chaque année pour être la Poutratze, le bonhomme hiver.
"On veut que les prochaines générations puissent vivre la même chose que nous, que la tradition reste vivante, libre et sauvage", a affirmé Kylian Maître. "Au vu de l'engouement des parents et des jeunes enfants de la commune, on est bon pour les trente prochaines années", a-t-il affirmé.
Une guggen atypique à Sion
A Sion aussi, on défile, mais ce sont les guggenmusik qui tiennent la vedette, et notamment celle des Chouettes, un groupement de quarante membres un peu particuliers, plutôt musiciens dans l’âme que dans les mains. Cette guggen ne répète jamais et la maîtrise d'un instrument n'est pas un pré-requis pour y entrer, d'où des sonorités qui feraient tressaillir Mozart ou Beethoven.
“La première année, on avait un seul musicien et on était douze ou quinze hockeyeurs. Certains sont arrivés avec un tam-tam marocain, d’autres avec une musique à bouche. Et on ne jouait que deux morceaux", a confié l'un des mélomanes de carnaval dans le 19h30.
>> Le reportage du 19h30 à Sion :
Reportages TV: Jost von Reding, Romain Boisset et SRF
Adaptation web: boi avec ats
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