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En Suisse, le nombre de chiens d'avalanche fond comme neige au soleil

Les chiens d’avalanche sont de moins en moins nombreux en Suisse. Lumière sur un maillon pourtant important de la chaîne de sauvetage en montagne
Les chiens d’avalanche sont de moins en moins nombreux en Suisse. Lumière sur un maillon pourtant important de la chaîne de sauvetage en montagne / Couleurs locales / 3 min. / le 14 décembre 2021
Les chiens d'avalanche, maillon important des sauvetages en montagne, manquent cruellement en Suisse. En moins de vingt ans, leur nombre a diminué de deux tiers. Car les conditions pour les conducteurs de chien sont toujours plus contraignantes, estime le responsable de la formation valaisanne.

"On peut toujours avoir besoin du chien. Il reste important pour les interventions sur les pistes ou pour secourir des personnes équipées d'un DVA (détecteur de victimes d'avalanches, n.d.l.r.) qui ne fonctionne pas", assurait cette semaine l'instructeur Yvan Morath dans Couleurs Locales.

Le Valaisan bichonne quotidiennement sa chienne Bali, un berger allemand de 8 mois destiné à intervenir lors d'avalanches une fois sa formation terminée. Actuellement, il n'y a que 18 chiens opérationnels en Suisse romande, dont 14 en Valais.

En vingt ans, leur nombre a chuté de 300 à moins d'une centaine dans toute la Suisse. Car les conditions d'engagement sont de plus en plus contraignantes. "Il faut connaître le DVA et les gestes de premiers secours. Parce qu'il faut donner un coup de main au médecin, ainsi qu'au guide pour le sondage ou pour délimiter une avalanche. Il y a actuellement beaucoup de critères pour être un conducteur de chien d'avalanche", souligne Yvan Morath.

"Un couteau suisse du sauvetage"

A ces connaissances techniques s'ajoute encore une parfaite condition physique. "Le monde du ski a tellement évolué. Aujourd'hui, les gens skient n'importe où. Le conducteur du chien d'avalanche doit maintenant être un couteau suisse du sauvetage: être un randonneur actif, être souvent en montagne, avoir une facilité à se déplacer et être autonome sur le terrain", insiste le spécialiste.

Bergers belges, allemands ou australiens, la race des chiens utilisés est moins importante que la taille physique des animaux. "Entre 20 et 30 kilos, c'est le poids idéal. Il ne faut pas qu'ils soient trop lourds avec la machine pour qu'ils puissent se déplacer dans la neige. Et s'ils sont trop petits, ils ont de la peine à se mouvoir dans de la neige poudreuse en grande quantité ou de la neige trop dure pour gratter", décrit Yvan Morath.

Un manque de relève

L'activité de sauveteur demande une motivation sans faille, selon Yvan Morath. "Quand on est de piquet une semaine complète, c'est 24h sur 24. Il faut avoir son chien avec soi, son matériel et être prêt à partir dans les minutes qui suivent l'alarme. Ceci peut décourager plus d'un candidat et expliquer en partie le manque de relève.

Et ce d'autant plus que le système suisse repose principalement sur le bénévolat. "On est uniquement défrayé lors du cours cantonal, puis lors des interventions. Il ne faut pas croire qu'on peut arrêter de travailler pour vivre de cette activité."

Alexandre Bochatay/vajo

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