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De nouvelles technologies en soutien aux recherches à Chamoson

Les spécialistes sondent le lit de la rivière avec un appareil qui mesure le champ magnétique terrestre. [RTS]
Chamoson: voiture recherchée au magnétomètre / 19h30 / 2 min. / le 23 août 2019
Les recherches se poursuivent dans la région de Chamoson, presque deux semaines après qu’une lave torrentielle a emporté deux véhicules. Elles sont appuyées notamment par un magnétomètre, technologie inédite sur un tel événement.

Le ratissage de la zone de recherches est quasi terminé, sans succès. Les pluies du début de la semaine ont déblayé une partie de la boue qui recouvrait les berges de la Losentse, mais l'adulte et l'enfant emportés restent introuvables.

Les urgentistes ont laissé place aux spécialistes, équipés d’un appareil utilisé pour détecter les mines anti-personnel ou des particularités géologiques profondes. C'est une première dans un tel cas.

Ce magnétomètre mesure le champ magnétique terrestre. "On se sert des variations de ce champ magnétique créées par la masse métallique", explique le Dr Ludovic Baron, chercheur en géophysique à l'Université de Lausanne, dans le 19h30. "L’intérêt de cet instrument est que l’on peut vraiment avoir une idée de la taille de la masse métallique enfouie."

Pas de signe de la carcasse

Mais rien de particulier n'a été détecté pour l’instant, à part quelques débris du véhicule. La carcasse n’a pas été retrouvée. "On a vraiment pu explorer en profondeur toute la zone où les gros débris pouvaient se déposer et cela nous donne quand même une conviction que la carcasse n’est pas là", souligne le président de la commune de Chamoson Claude Crittin.

Le véhicule a pu soit exploser - puisque de nombreuses petites pièces ont été retrouvées - soit rejoindre le Rhône. Quand les eaux boueuses seront à nouveau éclaircies, les plongeurs pourront explorer les embouchures - que ce soit celle de la Losentse dans le Rhône ou celle du Rhône dans le Léman. Une décision devrait être prise mardi sur la suite à donner aux recherches.

Un laser-scanner monté sur drone

En parallèle, l’Université de Lausanne a lancé d’autres analyses sur cette lave torrentielle exceptionnelle à l'aide d'un laser-scanner monté sur un drone.

"L’objectif est d’obtenir une topographie à très haute résolution du lit de la rivière et des alentours", détaille Marc-Henri Derron, maître d’enseignement et de recherches à l'UNIL (Groupe d'analyse des risques.) "Et cette topographie va être utilisée après pour pouvoir estimer les volumes de laves qui sont tombés ces derniers jours à Chamoson."

Un autre but est de pouvoir prédire et sécuriser au mieux ce type d’événements, un défi à long terme.

Rafael Poncioni/oang

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