Publié

Bandes rivales: deux ans de prison pour le principal accusé dans le procès à La Chaux-de-Fonds

Le principal accusé dans le procès en lien avec les bandes rivales à La Chaux-de-Fonds (NE) est condamné à deux ans de prison ferme
Le principal accusé dans le procès en lien avec les bandes rivales à La Chaux-de-Fonds (NE) est condamné à deux ans de prison ferme / 12h45 / 1 min. / le 19 octobre 2023
Le principal accusé d'un enlèvement en lien avec des bandes rivales de Bienne et La Chaux-de-Fonds a été condamné jeudi à deux ans de prison. Un des six autres prévenus a écopé d'une peine plus sévère, soit 29 mois sans sursis.

Les sept prévenus, âgés entre 18 et 20 ans au moment des faits, ont été retenus coupables d'enlèvement/séquestration. Un seul a été retenu coupable d'avoir frappé la victime, celui le plus lourdement condamné.

Les peines octroyées par le Tribunal criminel des Montagnes et du Val-de-Ruz sont beaucoup plus légères que celles requises par le Ministère public. Il avait réclamé sept ans de prison sans sursis contre le principal accusé. Il "s'en sort" finalement avec deux ans de réclusion, car certains faits n'ont pas pu être retenus contre lui. La procureure ne sait pas encore si elle va recourir.

Pour les six autres prévenus, la procureure Ludivine Ferreira Broquet avait requis entre 2 ans de prison avec sursis et cinq ans et demi de prison. L'avocat du principal accusé réclamait lui une peine privative de prison de six mois, arguant que le Ministère public "imputait à son client des fautes qu'il n'a pas commises".

>> Plus de détails dans notre article : Sept ans requis pour le principal accusé lors du procès en lien avec les bandes rivales à La Chaux-de-Fonds

"On a dû s'en tenir aux faits démontrés"

Le président du tribunal Alain Rufener a expliqué que l'enquête avait été difficile au vu du nombre de personnes impliquées et de l'ampleur du dossier. "Même si les raisons d'agir étaient futiles et gratuites, on a dû s'en tenir aux faits démontrés", a-t-il ajouté.

Concernant le principal accusé, actuellement détenu à la prison de La Chaux-de-Fonds, la Cour a prononcé une peine de deux ans ferme, dont seront déduits les 210 jours de détention préventive. Elle a retenu la séquestration mais pas l'agression lors de la fameuse nuit du 20 au 21 mars 2021. Par contre, elle l'a jugé coupable de lésions corporelles pour une agression commise en février 2022 dans un bar.

Au sujet de l'agression d'un élève dans le complexe de l'école professionnelle CIFOM au Locle, le tribunal a déclaré avoir "suffisamment de doutes" pour ne pas retenir cette infraction. La Cour a estimé que le deuxième prévenu était par contre impliqué dans cette agression et se voit infliger une peine de 29 mois et demi de prison (soit presque deux ans et demi). Les 157 jours de préventive sont à déduire.

>> L'interview dans Forum de Daniel Favre, responsable de la prévention de la criminalité à la Police neuchâteloise :

Verdict dans le procès à La Chaux-de-Fonds des bandes rivales: interview de Daniel Favre
Verdict dans le procès à La Chaux-de-Fonds des bandes rivales: interview de Daniel Favre / Forum / 4 min. / le 19 octobre 2023

"Ils se sentaient invincibles"

La procureure Ludivine Ferreira Broquet avait déclaré mardi que cette escalade de violences était "profondément choquante". Les prévenus faisaient partie de la bande du 47, qui comptait une centaine de jeunes. "Avec l'effet de groupe, ils se sentaient invincibles", a ajouté la procureure, qui a estimé que les accusés ont voulu minimiser leur implication dans les événements.

Un jeune Biennois avait été agressé à la gare de Neuchâtel, puis placé de force dans le coffre d'une voiture jusqu'à La Chaux-de-Fonds. Sur un parking, il avait dû retirer son pull, sa veste et ses chaussures, alors qu'il neigeait. Menacée de mort, la victime a été déplacée dans une cave où se trouvait une vingtaine de jeunes. Elle a été contrainte de faire une vidéo à l'intention de la bande de Bienne et a été frappée à nouveau, avant d'être relâchée.

Un mort quelques mois plus tard

Les cinq autres prévenus ont été condamnés à des peines oscillant entre 16 mois et 10 mois de prison, avec un sursis allant de deux à trois ans. La sanction la plus légère revient au prévenu qui s'était dénoncé à la police.

Ce déferlement de violences entre bandes de différents cantons a occasionné quelques mois plus tard, en septembre 2021, la mort d'un jeune Loclois à Lausanne, qui aurait été prévenu dans cette affaire s'il n'était pas décédé. Ce drame fera l'objet d'un autre procès.

>> Lire à ce sujet : L'auteur présumé de la rixe mortelle du quartier du Flon a été arrêté

ats/ther/vic

Publié