Publié

Olivier Botteron: "Très vite on sort les couteaux aujourd'hui"

Olivier Botteron, commandant de la police municipale lausannoise.
L'invité de La Matinale (vidéo) - Olivier Botteron, le nouveau président de la Conférence des chefs de police des villes de Suisse / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 10 min. / le 2 décembre 2021
Nouveau président de la Conférence des chef.fe.s de police des villes de Suisse (CCPVS), le Lausannois Olivier Botteron est revenu dans une interview à la RTS sur les violences entre bandes cet automne dans la capitale vaudoise. Il reconnaît notamment que les couteaux sortent beaucoup plus vite qu'avant.

Ancien commandant de la gendarmerie vaudoise notamment, Olivier Botteron est commandant de la police municipale de Lausanne depuis 2018.

Invité jeudi de La Matinale de la RTS, il a livré son analyse des violences entre bandes de jeunes cet automne. Elle se sont produites dans le quartier de la Bourdonnette et surtout au Flon, où une rixe entre bandes venues de La Chaux-de-Fonds et de Bienne a causé la mort d'un jeune homme de vingt ans.

"Lausanne n'est pas une ville dangereuse"

"On constate que les jeunes souhaitent s'identifier à certains groupuscules", relève Olivier Botteron qui fait un parallèle avec ce que l'on voit dans certains quartiers difficiles en France. "Ils essaient de s'identifier à ces phénomènes-là, même si on est loin de cette réalité-là (…) Mais je n'en tire pas un parallèle en disant que Lausanne est une ville dangereuse, loin de là", précise-t-il.

"Malheureusement, cela s'est passé à Lausanne", poursuit le commandant de la police municipale, "mais ça aurait pu se passer dans une autre ville". Il relève cependant au passage que la capitale vaudoise attire particulièrement "par les nombreux établissements publics proposés pour s'amuser".

Les violences de l'automne comme "épiphénomène"

Pour Olivier Botteron, il n'y a aucun laxisme de la part des forces de police. "On a, au travers de notre brigade de la jeunesse de la police judiciaire municipale notamment, vraiment une bonne relation dans l'ensemble des quartiers avec les jeunes", assure-t-il. "Ils connaissent les inspecteurs, les inspecteurs connaissent ces jeunes."

Et pour le commandant, qui appelle à garder une vision d'ensemble, la situation qui a prévalu à Lausanne en un espace-temps très réduit est un "épiphénomène".

Les jeunes s'auto-allument sur les réseaux

Olivier Botteron souligne en outre le rôle négatif des réseaux sociaux. "Ils ne nous aident pas", dit-il. "C'est une manière pour les jeunes de s'alimenter en s'auto-allumant entre eux (…), ce qu'on ne vivait pas il y a quelques années quand les réseaux sociaux n'étaient pas présents."

Face à ce phénomène, le président de la CCPVS estime qu'il faut agir sur le plan de la prévention, "sur tout ce qui est l'alimentation des réseaux sociaux et comment agir au plus vite pour se prémunir". Il relève encore "l'interaction continue à Lausanne avec les jeunes pour éviter les débordements".

Et si, globalement, la criminalité est en recul en Suisse selon les statistiques, Olivier Botteron reconnaît que certains comportements "déviants" sont en augmentation. "Très vite, on sort les couteaux aujourd'hui pour régler les problèmes, ce qu'on voyait très peu auparavant", souligne-t-il. "Ce sont des éléments qui nous inquiètent clairement et qu'il s'agit de prendre en compte ces prochaines années, agir plus vite". Pour cela, il privilégie le dialogue, "c'est ce qui permet de désamorcer".

Propos recueillis par David Berger/oang

Publié

Jeune blessé au couteau à Montreux

Un jeune de 14 ans a été blessé par un couteau mercredi après-midi dans un centre commercial de Montreux (VD). Il a été touché à une jambe lors d'une altercation avec un autre adolescent, qui a été interpellé sur les lieux.

Tous deux se connaissaient et étaient arrivés ensemble au centre commercial, indique jeudi la police cantonale vaudoise dans un communiqué.

L'adolescent blessé, domicilié dans l'Est vaudois, a été conduit en ambulance à l'hôpital de Rennaz. Ses jours ne sont pas en danger. Une enquête a été ouverte par la Présidente du Tribunal des mineurs.