La Section de la probation et de l'exécution des sanctions pénales du canton de Berne avait formulé cette demande en estimant que la poursuite des mesures thérapeutiques institutionnelles prises à l'égard du détenu était vouée à l'échec. Celui que l'on avait surnommé le "forcené de Bienne" refuse en effet toute thérapie psychiatrique ou traitement médical.
Refus de comparaître
Le septuagénaire n'a pas comparu à l'audience, qui avait débuté jeudi. Il a préféré rester dans sa cellule de la prison régionale de Thoune (BE) pour protester contre la justice. Par la voix de son avocat, le retraité biennois a fait savoir qu'il s'opposait à cet internement et souhaitait la levée de sa détention pour motif de sécurité.
Le représentant du Ministère public, de son côté, a plaidé en faveur de l'internement ordinaire.
Des troubles délirants aigus
En 2013, la justice bernoise avait déclaré cet homme irresponsable, relevant qu'il souffrait de troubles délirants aigus. L'accusé avait été condamné à des mesures thérapeutiques institutionnelles. Le verdict de première instance avait été confirmé par la Cour suprême du canton de Berne puis par le Tribunal fédéral (TF) en 2014.
>> Lire : Echec du dernier recours du "forcené de Bienne" au Tribunal fédéral
Cavale de plus d'une semaine
Agé aujourd'hui de 76 ans, le Biennois s'était opposé avec violence à la vente forcée de sa maison en automne 2010. Retranché chez lui, il avait grièvement blessé un policier avec une arme à feu. Les forces de l'ordre avaient bouclé une partie du quartier des Tilleuls et entrepris le siège de sa maison.
Mais l'homme avait réussi à échapper aux forces de l'ordre pourtant déployées en grand nombre. Il était arrêté après plus d'une semaine de fuite. Jamais il n'a dévoilé les circonstances de sa cavale ou l'endroit où il s'était caché.
ats/oang
Mesure pour protéger la population
L'internement ordinaire peut être prononcé s'il est "sérieusement" à craindre - en raison d'un grave trouble mental chronique ou récurrent en relation avec l'infraction - que l'auteur ne commette d'autres infractions et que les mesures thérapeutiques institutionnelles ne débouchent sur aucun résultat.
L'objectif de cette mesure est de protéger la population d'un risque de récidive. Selon les experts, cet homme vit dans son propre monde et n'a pas conscience d'être malade. Lors de son procès en 2013, il avait dit être victime d'un Etat policier.