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Le forcené de Bienne a été jugé irresponsable

Peter-Hans Kneubuehl accompagné de deux policiers devant la salle du tribunal d'arrondissement de Biel Bienne. [Sandro Campardo]
Peter-Hans Kneubühl accompagné de deux policiers devant la salle du tribunal d'arrondissement de Biel Bienne. - [Sandro Campardo]
La justice bernoise a estimé que le retraité n'était pas responsable de ses actes et a réclamé sa prise en charge psychiatrique.

Le retraité biennois qui s'était joué durant une dizaine de jours de la police en automne 2010 a été déclaré irresponsable vendredi par le tribunal. Celui que l'on a surnommé le "forcené" de Bienne sera placé dans une institution psychiatrique fermée.

Peter Hans Kneubühl est resté impassible au moment de l'énoncé du verdict. Durant la lecture du jugement, il a comme durant tout le procès pris des notes sur une feuille. A la sortie de la salle, le retraité a brièvement regardé le public et la presse, mais son regard ne trahissait aucune émotion.

Graves troubles délirants

Les juges du Tribunal régional Jura bernois-Seeland ont donc suivi l'avis de l'experte psychiatre, estimant à leur tour que Peter Hans Kneubühl souffrait de graves troubles délirants quand il a tiré sur des policiers venus l'arrêter.

Le président du tribunal Markus Gross a longuement lu des passages des carnets de notes du presque septuagénaire afin d'illustrer son état mental et l'apparition au début des années 90 de ses premiers troubles délirants. Peter Hans Kneubühl y évoque avec une grande régularité un Etat fasciste qui n'aura de cesse de le surveiller.

Fort risque de récidive

A la lecture de ses écrits, on devine un homme qui vit en marge de la société et se sent persécuté. Il a assimilé l'intervention de la police le 8 septembre 2010 comme une "guerre" à laquelle il s'était préparé.

Pour la justice, il s'est rendu coupable à cinq reprises de tentatives de meurtre pour avoir tiré sur des policiers. Face au risque de récidive évoqué par l'expertise, le tribunal a ordonné un traitement thérapeutique stationnaire, dans un milieu fermé tant qu'il y a lieu de craindre que l'accusé ne commette de nouvelles infractions.

ats/ptur

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