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Gucci finalise son retrait du Tessin en laissant son vaste site à l'abandon

Plusieurs marques prestigieuses de vêtements de luxe quittent le Tessin pour retourner en Italie
Plusieurs marques prestigieuses de vêtements de luxe quittent le Tessin pour retourner en Italie / 19h30 / 2 min. / le 19 février 2022
Plusieurs marques de luxe, dont celles du groupe Kering, sont en train de quitter le Tessin pour le Piémont. Annoncé en 2019 et finalisé cette année, le départ de Gucci signifie une énorme perte fiscale et de gigantesques bâtiments laissés à l'abandon.

Le Tessin a été ces dernières années la base logistique de plusieurs marques prestigieuses de vêtements de luxe. Gucci, Armani ou Versace, notamment, avaient installé leurs bases logistiques dans le canton, attirées par des allègements fiscaux très intéressants.

Nouveau centre pour la mode italienne

Mais des scandales et une réforme fiscale sont passés par là. Et surtout, l'Italie a décidé de récupérer ces entreprises. Elles partent donc les unes après les autres à Novare, près de Milan, nouveau centre logistique de la mode italienne.

"On a des effets négatifs en ce qui concerne les recettes fiscales du canton et des communes touchées", déplore le conseiller d'Etat tessinois en charge des Finances, samedi dans le 19h30 de la RTS. Christian Vitta a également insisté sur les conséquences pour toutes des activités qui bénéficiaient de la présence de Gucci.

Le plus gros contribuable du canton

Entrepreneur le plus influent du Tessin, Silvio Tarchini avait fait venir Gucci il y a vingt ans. Mais le contribuable le plus important du canton sera parti d'ici fin 2022, et "ce sont plusieurs dizaines de millions de francs que Gucci payait", souligne-t-il. "Pour le Tessin, c'est une perte très grave".

Avec le retour dans le Piémont, 800 personnes vont être délocalisées. Il s'agit pour la plupart de travailleurs frontaliers italiens.

Ces centres logistiques basés au Tessin sont constitués d'énormes bâtiments. Gucci en compte une vingtaine, dont le plus grand fait 330'000 m2, soit l’équivalent de trois terrains de football.

Les Verts tessinois s'en inquiètent: "Le bâtiment est là. Alors qu'est-ce qu'on en fait? On le redonne à l'agriculture? On le redonne à d'autres occupations?", s'interroge la députée Verte au Grand Conseil Samantha Bourgoin.

Attirer d'autres types d'entreprises

Et pour pallier ces départs, le canton va devoir se réinventer. "Ce que le Tessin doit faire, c'est de devenir encore plus agressif pour attirer des entreprises comme les high tech, l'intelligence artificielle", estime l'entrepreneur Silvio Tarchini.

Il faut absolument attirer des nouveaux contribuables, mais la tâche s'annonce colossale.

Nicole della Pietra/Delphine Gianora/oang

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