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Le reporter Pierre Barbancey témoigne de la résistance kurde à Kobané

Pierre Barbancey. [humanite.fr]
Un journaliste français au cœur des affrontements à Kobané / Forum / 8 min. / le 3 décembre 2014
Envoyé spécial de L'Humanité à Kobané en Syrie, le journaliste Pierre Barbancey témoigne dans une interview à la RTS de la résistance des combattants et des civils kurdes pris en étau par les djihadistes.

En reportage à Kobané depuis vendredi dernier en compagnie du photographe Frédéric Lafargue, le journaliste du quotidien français L'Humanité Pierre Barbancey a témoigné jeudi soir dans l'émission Forum de la RTS de ces quelques jours passés aux côtés des combattants kurdes qui résistent malgré d'intenses bombardements des djihadistes du groupe Etat islamique.

Ville syrienne défendue par les Kurdes à la frontière avec la Turquie, Kobané est assiégée depuis la mi-septembre par le groupe Etat islamique. Ce qui est perceptible sur place depuis vendredi dernier, raconte le grand reporter, "c'est cette attaque qui est venue du front nord, de la frontière turque, ce qui était nouveau. Les djihadistes ont tenté de percer les lignes des combattants kurdes de Kobané mais n'y sont pas parvenus".

Attaques à la voiture piégée

Pierre Barbancey. [humanite.fr]
Pierre Barbancey. [humanite.fr]

Il évoque également, dans la nuit de lundi à mardi, d'intenses combats quand les djihadistes ont essayé de pénétrer les lignes kurdes en envoyant cinq voitures piégées. "Mais là aussi, ils se sont heurtés à une résistance très efficace de mitrailleuses et de mortiers (…), les combats ont duré toute la nuit jusqu'au matin et là encore ils ont été repoussés."

La menace n'est pas pour autant écartée, précise-t-il, "tous les combattants et les responsables que nous rencontrons nous le disent, parce que des djihadistes de l'Etat islamique possèdent des armes lourdes, beaucoup de mortiers, des tanks et des canons, et donc peuvent encore faire beaucoup de dégâts et tuer beaucoup de monde ici à Kobané".

Des civils dans la terreur des tirs de mortier

Beaucoup de civils sont encore présents en ville. "Ils essaient de survivre tant bien que mal", sans électricité, avec très peu eau et de nourriture, "d'autant plus que l'hiver est en train de s'avancer, que les enfants n'ont pas les vêtements adéquats, que beaucoup sont en sandales dans les rues. Et surtout, ils ne mangent pas tous les jours", précise Pierre Barbancey. "Mais surtout, ce qu'ils disent, c'est qu'ils craignent énormément les obus de mortier des djihadistes" sur les quartiers tenus par les combattants kurdes.

Sobre sur les dangers de son travail de journaliste dans de telles conditions, Pierre Barbancey précise tout de même que "c'est une véritable zone de guerre et pour en rendre compte, c'est très compliqué".

oang

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