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L'humoriste français Guillaume Meurice licencié par Radio France

Guillaume Meurice, licencié de France Inter après sa blague sur Benjamin Netanyahu
Guillaume Meurice, licencié de France Inter après sa blague sur Benjamin Netanyahu / Forum / 2 min. / le 11 juin 2024
L'humoriste de France Inter Guillaume Meurice a été licencié par sa direction pour "déloyauté répétée", a-t-on appris mardi. Il avait déjà été suspendu de l'antenne en raison d'une blague sur le Premier ministre israélien, que certains ont jugé polémique.

La radio publique française a notifié par courrier à Guillaume Meurice la rupture anticipée de son contrat "pour faute grave", a-t-il indiqué mardi à l'AFP.

"Cette décision, je l'ai prise pour déloyauté répétée à l'égard de l'entreprise", a justifié la présidente de Radio France, Sibyle Veil, dans un mail envoyé au personnel. "Ni la liberté d'expression, ni l'humour, n'ont jamais été menacés à Radio France", a-t-elle assuré, en reprochant à son désormais ex-chroniqueur d'avoir "envenimé la polémique des mois durant".

C'est la "fin d'un faux suspense", a commenté Guillaume Meurice. Sur les réseaux sociaux, il a également estimé que cela représentait la "victoire" pour une campagne qu'il attribue principalement à des personnalités d'extrême droite.

>> Lire également : Guillaume Meurice: "Ma blague sur Netanyahu a été instrumentalisée par l'extrême droite et le pouvoir"

Une affaire qui date d'octobre

Début mai, l'humoriste français avait annoncé sur ses réseaux sociaux qu'il avait été convoqué par sa direction et qu'il risquait une "éventuelle sanction disciplinaire". Il était depuis suspendu d'antenne.

Cette décision faisait suite à l'introduction d'une chronique en direct diffusée le dimanche 28 avril, dans laquelle il faisait référence au classement sans suite d'une plainte à son encontre l'accusant d'antisémitisme pour une blague sur Benjamin Netanyahu faite en octobre, qui avait fait vivement réagir l'extrême droite, puis la droite.

>> Lire sur ce sujet : L'humoriste Guillaume Meurice suspendu par Radio France pour avoir répété une blague provocatrice

"Obstination"

Ces propos avaient également valu à Radio France une "mise en garde" de l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel. L'humoriste avait alors écopé d'un "avertissement" de la direction de France Inter. Mais sa suspension avait provoqué une grève à France Inter le dimanche 12 mai.

Fin mai, les syndicats de Radio France et la rédaction de France Inter avaient demandé à leur direction de renoncer "à une décision de licenciement" de l'humoriste, estimant que cela "créerait un précédent grave" pour "la liberté d'expression". Certains participants dénonçaient un "virage éditorial" de France Inter. 

"En réitérant finalement ses propos à l'antenne en avril, Guillaume Meurice a ignoré l'avertissement qu'il avait reçu, la mise en garde de l'Arcom et détourné la décision du procureur" de classer la plainte, a toutefois argumenté Sibyle Veil. "Il ne nous a pas laissé d'autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de sa déloyauté répétée", a-t-elle jugé.

afp/jop

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Plusieurs démissions dans la foulée

Dans la foulée de l'annonce du licenciement de Guillaume Meurice, trois chroniqueurs de la même émission, le "Grand dimanche soir" ont annoncé ou laissé entendre leur départ, en solidarité avec leur collègue.

Sur Instagram et X, l'humoriste Aymeric Lompret a publié une photo en peignoir, accompagnée d'un message évocateur: "Plus Guillaume = plus Aymeric. Merci pour tout France Inter."

L'humoriste et compositrice GiedRé, qui a explicitement annoncé sa démission pour "des raisons qui semblent évidentes". Idem pour la chercheuse en linguistique Laélia Véron, qui intervient dans l'émission depuis 2021. Elle a posté sur X un court message annonçant son départ.