Le suivi de la COP28 à Dubaï.
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Le président émirati de la COP28 répète "respecter la science"

- Près de 2500 lobbyistes des énergies fossiles ont obtenu une accréditation pour la COP28 à Dubaï, a fait savoir mardi une coalition d'ONG, alors que les négociations sur l'énergie fossile se poursuivent dans l'émirat.

- Le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, a réaffirmé lundi qu'il respectait les préconisations scientifiques sur le changement climatique et qu'il appelait à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43% d'ici à 2030, répondant à ses détracteurs au 5e jour de la conférence.

- "Voici des sites majeurs d'émissions": invité à faire une présentation en salle plénière de la COP28 à Dubaï, l'ex-vice-président américain Al Gore a pointé dimanche le bilan climatique des Emirats arabes unis, pays hôte, allant jusqu'à dénoncer l'empreinte carbone d'Adnoc, la compagnie pétrolière nationale dirigée par le président de la conférence, Sultan Al Jaber.

- Une vingtaine de pays, dont les États-Unis et la France, ont appelé dans une déclaration commune à tripler les capacités de l'énergie nucléaire dans le monde d'ici 2050, par rapport à 2020, pour réduire la dépendance au charbon et au gaz.

-  Des dizaines de dirigeants, chefs d'Etat et monarques se sont succédé à la tribune de la COP28 à Dubaï durant les premiers jours, mais le chemin vers un accord pour rompre la paralysie climatique semble loin d'être acquis. Si les discours ont souvent été enflammés, aucune avancée significative n'a été enregistrée.

RTSinfo

00h00

Le suivi de la COP dès le 5 décembre

19h30

Le paradoxe chinois: premier pollueur de la planète et leader des énergies renouvelables

Avec 80% de la production mondiale, la Chine est la superpuissance incontestée de l’énergie solaire. Cette année, la capacité de ses centrales photovoltaïques a dépassé l’intégralité du reste du monde.

La Chine est le premier producteur et exportateur grâce à une volonté politique et des investissements de plus de 40 milliards de francs en quinze ans, soit dix fois plus que l’Europe.

D'immenses stocks de charbon

Pékin veut atteindre la neutralité carbone en 2060, mais l’objectif est menacé par sa dépendance au charbon, car la Chine continue de développer son parc de centrales à charbon.

A tel point qu’elle peine aujourd’hui à écouler ses stocks. Les producteurs font désormais appel à des influenceuses pour vendre leur combustible sur les réseaux sociaux.

>> Voir le 19h30 sur la production photovoltaïque :

La Chine est devenue leader dans la production de panneaux solaires
La Chine est devenue leader dans la production de panneaux solaires / 19h30 / 2 min. / le 4 décembre 2023

18h30

"Le but de Sultan Al Jaber est de détruire les chances de la diplomatie climatique"

Le président de la COP28 Sultan Al Jaber, par ailleurs dirigeant d'un groupe pétrolier, est à nouveau au centre des critiques après avoir affirmé que "la sortie des énergies fossiles ramèneraient l'humanité à l'âge de pierre".

Pour Julia Steinberger, professeure en économie écologique à l'Université de Lausanne et coautrice du rapport du GIEC, "entendre le chef de la diplomatie climatique actuelle dire qu'agir sur le climat reviendrait à revenir à l'âge des cavernes est vraiment choquant".

>> L'interview de Julia Steinberger dans Forum :

Sultan Al Jaber, un président de la COP28 controversé: interview de Julia Steinberger
Sultan Al Jaber, un président de la COP28 controversé: interview de Julia Steinberger / Forum / 4 min. / le 4 décembre 2023

Le président de la COP28 dit que ses propos ont été sortis de leur contexte. Mais pour la spécialiste, la COP 28 a elle-même déstabilisé le processus de la diplomatie climatique.

Et Julia Steinberger de préciser: "Des journalistes d'investigations démontrent que Sultan Al Jaber voulait utiliser la COP pour faire des deals pétroliers, c'est donc son but de détruire les chances de la diplomatie climatique. Il faut espérer que ça ne réussisse pas et que les autres pays prennent leurs responsabilités pour sortir des énergies fossiles."

>> L'analyse de Pascal Jeannerat dans le 19h30 :

Les explications de Pascal Jeannerat, chef de la rubrique sciences et environnement de la RTS, sur le rôle de la présidence de la COP28 à Dubaï et les déclarations du Sultan Al Jaber
Les explications de Pascal Jeannerat, chef de la rubrique sciences et environnement de la RTS, sur le rôle de la présidence de la COP28 à Dubaï et les déclarations du Sultan Al Jaber / 19h30 / 1 min. / le 4 décembre 2023

16h30

Podcast - Cop 28, Cop 27, Cop 26 etc.. pourquoi cela n’avance pas?

Chaque année depuis 1995, les COP visent à enrayer le réchauffement climatique mais les mesures prises restent insuffisantes, selon les climatologues. Pourquoi la lutte n’avance-t-elle pas plus vite?

>> Ecouter l’épisode entier :

LPJ CLIMAT [EPA/KEYSTONE - SASCHA STEINBACH]EPA/KEYSTONE - SASCHA STEINBACH
Cop 28, Cop 27, Cop 26 etc.. pourquoi cela n’avance pas ? / Le Point J / 13 min. / le 4 décembre 2023

14h00

Les forêts sont primordiales au bon fonctionnement des écosystèmes, mais pas la panacée

Il y a deux ans, la COP26 avait fait apparaître les océans et les forêts dans les négociations. Les forêts qui sont à la fois puits de carbone et poumon de la planète sont l’un des piliers de la protection du climat. En ce sens, 145 États se sont d'ailleurs engagés à mettre fin à la déforestation d’ici à 2030.

A quelques pas du centre de Zurich, sur une colline qui surplombe la civilisation, une forêt trône majestueusement. "Cette forêt est magnifique grâce à sa complexité. Il y a toute sortes d’arbres et de plantes: des hêtres, des bouleaux, des pins, même un chêne. Il y a aussi du bois et des arbres morts qui sont le refuge pour des milliers d’insectes ou d’arachnides, indispensables eux aussi pour le bon fonctionnement de l’écosystème", explique Thomas Crowther, professeur des écosystèmes mondiaux à l'ETH Zurich, dans le 12h45.

Lui et son équipe viennent de publier dans le journal Nature une étude qui démontre l’importance d’avoir des forêts très riches en biodiversité pour lutter simplement et efficacement contre les bouleversements climatiques.

"Nos résultats démontrent que si nous améliorons cette biodiversité au niveau mondial, la nature pourra nous aider avec nos objectifs climatiques en absorbant 226 milliards de tonnes de C02 dans l’air. Si nous laissons donc les forêts revivre naturellement", poursuit-il.

>> Regarder le sujet du 12h45 :

Les forêts sont primordiales au bon fonctionnement des écosystèmes et recèlent un important pouvoir de captation du CO2
Les forêts sont primordiales au bon fonctionnement des écosystèmes et recèlent un important pouvoir de captation du CO2 / 12h45 / 2 min. / le 4 décembre 2023

Pas la panacée

Mais à la question de savoir s'il suffit de sauver les forêts pour sauver la planète, l'économiste Jean-Pierre Danthine se montre plus réservé.

"Je crois que le problème climatique peut être comparé à une baignoire qui déborde. Le robinet, donc les émissions carbone, est trop gros. Il faut donc fermer ce robinet. Et simultanément il faudra ouvrir le siphon. Et miser sur les forêts, c'est un peu comme augmenter la taille de ce siphon. C'est très important, mais ça ne suffit pas. Il faut à tout prix diminuer nos émissions de CO2", image-t-il.

>> L'interview complète de Jean-Pierre Danthine dans le 12h45 :

Poumons de la planète, les forêts suffiront-elles à enrayer le réchauffement climatique ? Entretien avec Jean-Pierre Danthine, économiste à l’EPFL
Poumons de la planète, les forêts suffiront-elles à enrayer le réchauffement climatique ? Entretien avec Jean-Pierre Danthine, économiste à l’EPFL / 12h45 / 4 min. / le 4 décembre 2023

>> Les attentes de Jean-Pierre Danthine concernant la COP28 :

Rendez-vous Mutations: L’économiste Jean-Pierre Danthine livre son opinion sur les attentes à avoir concernant les négociations de la COP 28
Rendez-vous Mutations: L’économiste Jean-Pierre Danthine livre son opinion sur les attentes à avoir concernant les négociations de la COP 28 / 12h45 / 1 min. / le 4 décembre 2023

13h20

A la COP28, TotalEnergies signe un accord pour un projet éolien au Kazakhstan

Le PDG de TotalEnergies a signé en marge de la COP un accord d'investissement avec le Kazakhstan portant sur un projet géant éolien qui permettra d'alimenter en électricité un million d'habitants de ce pays.

Ce contrat d'investissement d'1,4 milliard de dollars a été signé par le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné et le ministre de l'Energie du Kazakhstan Almassadam Satkaliev, en présence du président de ce pays, Kassym-Jomart Tokaïev.

"La signature de cet accord va permettre de lancer le projet Mirny qui participera au triplement de notre production d'électricité de 33 TWh (en 2022, NDLR) à plus de 100 TWh d'ici 2030", a déclaré Patrick Pouyanné, dont l'entreprise produit de l'électricité à partir de parcs éoliens et solaires et de centrales au gaz.

"Plus grand projet éolien jamais initié au Kazakhstan"

Situé dans la région de Zhambyl (sud du Kazakhstan), le projet prévoit la construction d'un parc éolien terrestre d'une capacité de 1 GW comprenant 160 éoliennes associées à un système de stockage par batterie de 600 MWh, utilisé en complément pour gérer l'intermittence de cette énergie.

Il s'agit du "plus grand projet éolien jamais initié au Kazakhstan", selon TotalEnergies, qui prévoit de multiplier par 5, de 22 GW aujourd'hui à 100 GW en 2030 ses capacités renouvelables installées.

13h00

Premières manifestations très encadrées en marge de la COP28

Alors que la COP28 se poursuit à Dubaï, une manifestation très encadrée a eu lieu lundi matin sur la question du financement de l’action climatique.

Pour Fanny Petitbon, une des responsables de l’ONG "Care France", il est primordial que les pays historiquement émetteurs de gaz à effet de serre - à l'instar des Etats-Unis, de l'Union européenne ou de l'Australie - réalisent que les moyens mobilisés jusque-là ne suffisent pas.

"Cette COP a ouvert sur l'adoption d'un fonds pour les pertes et dommages en faveur des pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Dès que cette décision a été prise, il y a eu des annonces financières pour remplir ce fonds, mais ces annonces sont en centaines de millions de dollars alors qu'il en faudrait des centaines de milliards de dollars", déplore-t-elle au micro de La Matinale.

Et Fanny Petitbon d'ajouter que même si les manifestations sont scrutées de près, "et qu'elles n'ont pas le droit d'avoir lieu lors des segments des chef d'Etats", il y en aura d'autres.

"Il y en a eu une première dimanche sur la question de Gaza pour faire le lien entre changement climatique et droits humains. Et à partir de ce lundi, les actions vont se multiplier", assure-t-elle. "Il y en aura cinq-six par jour sur plein de sujets comme la sortie des énergies fossiles, les droits humains ou encore sur les peuples autochtones."

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Fanny Petitbon, responsable de l'ONG Care France. [habitableproject.org - DR]habitableproject.org - DR
Une manifestation d'ONG sur le financement de l’action climatique se tient à Dubaï / Le 12h30 / 1 min. / le 4 décembre 2023

11h30

Sur la défensive, le président émirati de la COP28 répète "respecter la science"

Le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, a réaffirmé lundi qu'il respectait les préconisations scientifiques sur le changement climatique et qu'il appelait à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43% d'ici à 2030, répondant à ses détracteurs au 5e jour de la conférence.

"Nous sommes ici parce que nous croyons et nous respectons la science", a-t-il dit. "Tout le travail de la présidence est focalisé et centré sur la science", a déclaré Sultan Al Jaber dans une conférence de presse, à laquelle il avait convié Jim Skea, le président du Giec, le groupe d'experts climatiques mandatés par l'ONU. "Tout le travail de la présidence est focalisé et centré sur la science", a-t-il dit.

Phrase polémique

Il a été interrogé lundi lors de sa conférence de presse sur une phrase rapportée la veille par le quotidien britannique The Guardian, issue d'un échange en ligne le 21 novembre avec Mary Robinson, présidente du groupe des Sages (de hauts responsables, militants pour la paix et défenseurs des droits humains).

"Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d'atteindre 1,5°C. 1,5°C est mon étoile du Nord. Et une réduction et une sortie des énergies fossiles sont, selon moi, inévitables. C'est essentiel. Mais il faut être sérieux et pragmatique", avait-t-il écrit.

Cette phrase semble remettre en cause ce que le Giec et d'autres scientifiques disent concernant le nécessaire déclin des énergies fossiles, responsables de deux tiers des émissions actuelles.

"La science dit qu'il faut atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et qu'il faut réduire les émissions de 43% d'ici 2030" pour limiter le réchauffement à +1,5°C, but fixé par l'accord de Paris, a-t-il répondu, ajoutant: "J'ai dit et redit que la réduction et la sortie des énergies fossiles étaient inévitables".

10h50

L'industrie fossile alimente la pollution aux Emirats, selon HRW

Les Emirats arabes unis souffrent de niveaux de pollution atmosphérique "alarmants" en partie à cause de leur industrie fossile, affirme l'ONG Human Right Watch (HRW). Elle accuse le pays hôte de la conférence de l'ONU sur les changements climatiques d'étouffer les débats sur la qualité de l'air.

Les émissions liées à la production d'hydrocarbures dans l'Etat du Golfe "contribuent à une pollution atmosphérique toxique qui a un impact dévastateur sur la santé humaine, alors même que le gouvernement émirati veut se positionner comme un leader mondial sur les questions de climat et de santé à la conférence de l'ONU" (COP28) à Dubaï, dénonce l'organisation de défense des droits humains dans un rapport publié lundi.

Selon elle, les données collectées en septembre dernier sur le territoire révèlent un niveau "alarmant" de concentration de micro-particules PM2.5, près de trois fois plus élevé en moyenne que les seuils quotidiens recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les autorités émiraties attribuent la mauvaise qualité de l'air aux tempêtes de poussières et de sables fréquentes dans la région, alors qu'une étude datant de 2022 montre que les émissions provenant notamment de l'industrie fossile contribuent "significativement" au phénomène, poursuit l'ONG.

Lundi 4 décembre

Totnes au Royaume-Uni, berceau des villes en transition

Comment les villes prennent-elle le taureau climatique par les cornes? Que ce soit pour se protéger des phénomènes climatiques extrêmes, ou pour faire leur part dans la transition écologique, ou les deux à la fois?

Du Royaume-Uni à Bali en passant par l'Espagne et le continent africain, c'est ce que va explorer cette semaine l'émission Tout un monde alors que se tient au même moment à Dubaï la COP28.

Le voyage commence à Totnes, petite bourgade de 9'000 habitants au Sud-Ouest de l’Angleterre, qui est devenue le fer de lance du mouvement des villes en transition, un mouvement présent aujourd'hui dans près de cinquante pays à travers le monde.

Le principe lancé en 2006 par l’activiste britannique Rob Hopkins consiste à agir à l’échelle locale pour faire face à la crise écologique en encourageant notamment les circuits courts et les projets communautaires.

Des potagers en libre-service

Parmi les initiatives lancées à Totnes, il y a par exemple des potagers en libre-service. Au milieu des épinards et des fleurs, un panneau invite les passants à se servir. Ces petites oasis de verdure sont entretenues depuis un an et demi par Paul Bradbury, jardinier de formation.

"J’adore l’idée de reconnecter les gens avec la culture potagère. Surtout en ville, où il est facile d’ignorer le lien entre la nourriture et la terre. Et j’adore le principe d’un potager gratuit pour les gens", se réjouit-il.

Outre ces jardins comestibles, le mouvement de la transition de Totnes est aussi connu pour ses ateliers énergétiques, son incubateur d’entreprises locales ou encore ses rues en transition.

>> Ecouter le sujet de Tout un monde :

Totnes est une ville d'Angleterre qui agit localement contre la crise écologique. [historic-uk.com - DR]historic-uk.com - DR
Série COP28 (1/3): Totnes, berceau des villes en transition / Tout un monde / 5 min. / le 4 décembre 2023

13h40

Le pape exhorte la COP à s'engager "sans délai" pour une "conversion écologique mondiale"

Le pape François a appelé dimanche les participants à la COP 28 à s'engager "sans délai pour une nécessaire conversion écologique mondiale", leur demandant de dépasser "nationalismes" et "modèles du passé" pour arriver à une "vision commune".

"Même si c'est à distance, je suis avec une grande attention les débats de la COP 28 à Dubaï (...) Je renouvelle mon appel à répondre au changement climatique par des changements politiques concrets", a affirmé le pape, convalescent d'une bronchite l'ayant contraint à renoncer à se rendre à Dubaï, dans un texte lu  par un assistant assis à ses côtés dans sa résidence privée à l'issue de la traditionnelle prière de l'Angélus.

Un appel à l’action

"Sortons des contraintes des particularismes et des nationalismes, des modèles du passé et adoptons une vision commune, en nous engageant tous maintenant et sans délai pour une nécessaire conversion écologique mondiale", a ajouté François.

Il avait déjà appelé samedi les participants à la COP 28 à "un tournant" en vue de parvenir "à une accélération décisive de la transition écologique", dans un discours lu par le numéro deux du Vatican, le cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin, qui le représentait à Dubaï.

11h30

Brouillard "malsain" sur Dubaï

La rutilante ligne d'horizon des gratte-ciels de Dubaï a été obscurcie par une couche de brouillard qualifiée de "malsaine" dimanche, alors que des milliers de délégués assistaient à une conférence de la 28e conférence des Nations unies sur le climat, la COP28, consacrée aux effets néfastes de la pollution atmosphérique.

L'indice de qualité de l'air a atteint 155 microgrammes par m3 de pollution PM2.5 - les particules fines les plus nocives car elles peuvent pénétrer dans la circulation sanguine - selon WAQI.info, un outil de suivi de la pollution en temps réel.

Conditions brumeuses

Lorsque la qualité de l'air est "malsaine", "tout le monde peut commencer à sentir des effets sur la santé, les personnes appartenant aux groupes les plus sensibles peuvent ressentir des effets plus graves sur leur santé", avertit le site.

Des conditions atmosphériques brumeuses ont été observées les premiers jours de la COP28, où les négociateurs tentent d'élaborer un accord mondial pour réduire les émissions carbone et freiner un changement climatique accéléré par les activités humaines.

10h15

Al Gore épingle les Emirats, hôtes de la COP28, pour leur bilan carbone

"Voici des sites majeurs d'émissions": invité à faire une présentation en salle plénière de la COP28 à Dubaï, l'ex vice-président américain Al Gore a pointé dimanche le bilan climatique des Emirats arabes unis, pays hôte, allant jusqu'à dénoncer l'empreinte carbone d'Adnoc, la compagnie pétrolière nationale dirigée par le président de la conférence, Sultan Al Jaber.

Al Gore, grand militant climatique, avait été invité à présenter les dernières données du site Climate TRACE, le premier à estimer, à partir d'un réseau de 300 satellites aidés par l'intelligence artificielle, les véritables émissions de plus de 352 millions de sites à travers le monde, dans dix secteurs: industrie lourde, énergie, agriculture, transports, déchets...

Progression de 7,54%

Alors que les données de gaz à effet de serre habituellement citées pour les pays sont d'ordre statistiques, Climate TRACE "voit" littéralement le CO2 ou le méthane s'échapper, ce dernier souvent par des fuites de gazoducs ou de puits.

Ces nouvelles données, publiées dimanche pour l'année 2022, montrent d'ailleurs que les émissions de gaz à effet de serre des Emirats arabes unis ont progressé de 7,54% par rapport à 2021.

Emissions de méthane

"L'Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) prétend toujours n'avoir aucune émission de méthane ou autre émanant de son transport de pétrole et de gaz", a poursuivi l'ancien vice-président de Bill Clinton.

"Mais en fait il y en a! On peut les voir depuis l'espace", avance-t-il devant l'image d'une tâche bleue au-dessus d'un champ d'hydrocarbures, projetée sur l'écran géant de la salle.

Al Gore a toutefois aussi félicité la présidence de la COP28 pour l'engagement samedi pris par 50 grandes compagnies pétrogazières, de réduire leurs fuites de méthane.

DIMANCHE 3 DECEMBRE

Le Brésil peut préserver sa forêt et augmenter sa production agricole, assure Lula

Le Brésil peut à la fois préserver ses forêts et augmenter sa production agricole, a déclaré dimanche le président Luiz Inacio Lula da Silva à Dubaï, avant de quitter la COP28, la conférence de l'ONU sur le climat.

"J'ai voulu démontrer qu'il est tout à fait possible de conserver la forêt intacte. Et que nous pouvons planter ce que nous voulons", a déclaré le dirigeant brésilien à la presse avant de partir pour Berlin, où il doit poursuivre sa tournée internationale.

Une expansion sans déforestation

Ce plan d'expansion des terres cultivables "sans déforestation" doit passer par la conversion de terres de pâturage. Un investissement de 120 milliards de dollars sur dix ans est prévu dans ce pays dont le secteur agricole est un des principaux moteurs de croissance, avec des exportations massives de produits comme la viande ou le soja.

"Nous voulons convaincre, nous ne voulons pas nous disputer", a déclaré le président de gauche.

13h45

50 groupes pétroliers s'engagent a minima sur la décarbonation

Cinquante compagnies de l'industrie du pétrole et du gaz, représentant 40% de la production mondiale, se sont engagées à décarboner leurs opérations de production d'ici à 2050, a annoncé samedi la présidence émiratie de la COP28, un engagement a minima puisqu'il n'englobe pas le pétrole qu'elles vendent.

Ces entreprises, dont 29 compagnies nationales parmi lesquelles la saoudienne Aramco et l'émiratie Adnoc, ont signé une charte fixant comme objectifs "la neutralité carbone en 2050 ou avant", des émissions de méthane "proche de zéro" et "aucun torchage de routine" d'ici 2030.

Les émissions liées à l'utilisation en sont exclues

Cette "Charte de décarbonation du pétrole et du gaz" (Oil and Gas Decarbonization Charter - OGDC), portée conjointement par les Emirats et l'Arabie saoudite, concerne toutefois seulement les émissions de gaz à effet de serre produites par les opérations d'extraction et de production de ces entreprises.

Elle ne prend pas en compte le CO2 émis lors de l'utilisation du pétrole et du gaz qu'elles vendent - par le transport routier, la construction, pour le chauffage, la fabrication de plastique etc...- et qui représente l'écrasante majorité du bilan carbone du secteur.

Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, lors d'une session du Sommet des Nations Unies à Dubaï. [Keystone - Kamran Jebreili]
Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, lors d'une session du Sommet des Nations Unies à Dubaï. [Keystone - Kamran Jebreili]

Conflit d'intérêts autour de la Charte

Cette charte a été établie sous l'impulsion de Sultan al-Jaber, à la fois président d'Adnoc et de la COP28, une double casquette qui lui vaut de fortes accusations de conflit d'intérêts.

"C'est le plus grand nombre de compagnies nationales à s'engager dans une initiative de décarbonation", se félicite la présidence de la COP28 dans un communiqué.

13h15

118 pays s'engagent à tripler les capacités d'énergies renouvelables dans le monde d'ici 2030

Ces pays se sont engagés à "travailler ensemble" en vue de porter les capacités mondiales d'énergies renouvelables (éoliennes, solaires, hydroélectricité...) à 11'000 gigawatts (GW) à cet horizon, contre environ 3400 GW aujourd'hui, en prenant en compte "les différents points de départ et circonstances nationales" des différentes nations.

Fin 2022, les capacités mondiales étaient de 3372 GW, selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), dominées par l'hydraulique (37%) et le solaire (31%).

Un engagement non contraignant

Les pays ont également promis de doubler le rythme annuel de progression de l'efficacité énergétique jusqu'en 2030, de 2% à 4%. Ces engagements n'ont toutefois pas de valeur contraignante.

L'Union européenne avait lancé un appel en ce sens au printemps, soutenu par la présidence émiratie de la COP28 puis successivement par les pays du G7 et du G20 (80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).

Un signal important

"Avec cet objectif mondial, on envoie un message très fort en direction des investisseurs et des marchés financiers. On montre le sens de la marche. Et c'est pour eux une façon de +dérisquer+ leurs investissements parce qu'ils savent que le monde entier se dirige vers cet objectif", a dit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Il y a des arguments très convaincants en faveur des renouvelables, parce qu'une fois installées, elles peuvent produire une énergie propre et locale. Donc cela vous rend indépendant et elles sont moins chères que les énergies fossiles", a-t-elle appuyé.

11h30

Trois milliards promis par les Etats-Unis pour le Fonds vert pour le climat

La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a annoncé samedi à la COP28 à Dubaï une contribution de trois milliards de dollars au Fonds vert pour le climat, rattrapant des années de non-contribution de la part du pays le plus riche du monde.

"Je suis fière d'annoncer un nouvel engagement de 3 milliards de dollars au Fonds vert pour le climat", a déclaré Kamala Harris, dépêchée à la 28e conférence de l'ONU sur le changement climatique à la place du président Joe Biden.

La dernière annonce de contribution de Washington datait de Barack Obama, en 2014 (pour 3 milliards de dollars), alors que de nombreux autres pays ont renouvelé leurs contributions entre-temps.

COP 28 UAE. [AFP - ©Beata Zawrzel / NurPhoto]AFP - ©Beata Zawrzel / NurPhoto
À la COP28, les Etats-Unis annoncent un don de 3 milliards de dollars au Fonds Vert pour le climat / Le 12h30 / 26 sec. / le 2 décembre 2023

Une annonce très attendue

"Nous sommes à un moment charnière. Notre action collective ou, pire, notre inaction, aura des conséquences pour des milliards de gens pendant des décennies", a déclaré la vice-présidente, arrivée le jour-même aux Émirats arabes unis pour la conférence.

Cette annonce, même si elle est conditionnée à l'approbation périlleuse du Congrès américain, était un signal très attendu pour espérer apaiser les tensions entre le Nord et le Sud sur la finance internationale, qui constituent un noeud majeur des négociations onusiennes sur la lutte contre le changement climatique.

09h30

Le pape appelle à "un tournant" pour accélérer "la transition écologique"

Le discours du pape, qui a dû renoncer à venir en personne à Dubaï à cause d'une bronchite, a été lu par le numéro deux du Vatican, le cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin.

"Que cette COP soit un tournant : qu'elle manifeste une volonté politique claire et tangible, conduisant à une accélération décisive de la transition écologique", a-t-il estimé.

Appel à des mesures efficaces

Et ce "à travers des formes qui aient trois caractéristiques : qu'elles soient efficaces, contraignantes et facilement contrôlables. Qu'elles soient mises en oeuvre dans quatre domaines : l'efficacité énergétique, les sources renouvelables, l'élimination des combustibles fossiles et l'éducation à des modes de vie moins dépendants de ces derniers".

Qualifiant la destruction de l'environnement "d'offense à Dieu", le pape a exhorté à aller de l'avant et à ne pas revenir en arrière.

09h25

Les Etats-Unis annoncent leur plan contre les émissions de méthane

Après plus de deux ans de travail, l'administration de Joe Biden a annoncé samedi sa réglementation finale visant à réduire les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière, une étape cruciale pour atteindre ses engagements concernant ce puissant gaz à effet de serre.

L'annonce a été faite par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) à Dubaï, où se tient la COP28, le grand sommet annuel des Nations unies sur le climat. La question du méthane, plus gros contributeur au changement climatique après le CO2, y tient cette année une place importante.

Chiffres clés

Les Etats-Unis avaient déjà annoncé en 2021 et 2022 des propositions de réglementations sur le sujet. L'EPA a ensuite reçu "plus d'un million" de commentaires publics, et dit avoir consulté un grand nombre d'acteurs.

La réglementation finale doit permettre d'empêcher 58 millions de tonnes d'émissions de méthane entre 2024 et 2038, selon l'agence américaine. Cela représente l'équivalent de 1,5 milliard de tonnes de CO2, soit "quasiment autant" que le CO2 émis par le secteur énergétique américain en 2021.

Mesures concrètes

Concrètement, ces réductions sont atteintes par exemple en éliminant le torchage de gaz sur de nouvelles installations, ou en imposant aux entreprises de surveiller les fuites de méthane, à l'aide de technologies "à bas coût et innovantes".

L'EPA encourage aussi l'utilisation de technologies comme la détection de fuites grâce à des observations satellites.

La réglementation inclut un programme concernant les "super émetteurs", qui selon des études représentent près de la moitié des émissions de méthane du secteur. Des tiers approuvés seront chargés de notifier l'EPA d'émissions anormales, et l'agence demandera alors à l'entreprise responsable d'y remédier.

SAMEDI 02 DÉCEMBRE

Une vingtaine de pays appellent à tripler le nucléaire d'ici 2050

Les États-Unis, la France et notamment les Émirats arabes unis ont appelé samedi, dans une déclaration commune à la COP28, à tripler les capacités de l'énergie nucléaire dans le monde d'ici 2050, par rapport à 2020, pour réduire la dépendance au charbon et au gaz, grand enjeu de cette COP.

L'annonce a été faite par John Kerry, l'émissaire américain pour le climat, à Dubaï, en compagnie de plusieurs dirigeants dont le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre belge Alexander de Croo.

Une vingtaine de pays appellent à tripler le nucléaire d'ici 2050. [Keystone - Peter Dejong]
Une vingtaine de pays appellent à tripler le nucléaire d'ici 2050. [Keystone - Peter Dejong]

Mais la Chine et la Russie, importants constructeurs de centrales nucléaires dans le monde aujourd'hui, ne comptent pas parmi les signataires.

Parmi ceux-ci figurent encore la Bulgarie, le Canada, la Finlande, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la Corée du Sud, la Moldavie, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l'Ukraine, la République Tchèque et le Royaume-Uni.

>> Voir le 19h30 :

A la COP28, une vingtaine de pays appellent à tripler le nucléaire dans le monde d'ici 2050
A la COP28, une vingtaine de pays appellent à tripler le nucléaire dans le monde d'ici 2050 / 19h30 / 1 min. / le 2 décembre 2023

La solution du nucléaire

"La déclaration reconnaît le rôle clef de l'énergie nucléaire dans l'atteinte de la neutralité carbone d'ici 2050 et pour conserver l'objectif de (limiter le réchauffement à) 1,5°C à portée de main", indique le texte.

"Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu'on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sans nucléaire", a affirmé John Kerry lors de l'événement à Dubaï.

Le président roumain Klaus Iohannis a expliqué que le nucléaire représentait pour son pays "une source stable d'énergie contribuant à la sécurité énergétique et la décarbonisation".

Les pays signataires appellent également les actionnaires des institutions financières internationales - comme la Banque mondiale -  à inclure le nucléaire dans leurs financements.

20h00

Des discours enflammés, mais pas d'avancée significative

Derrière les sourires de la photo de famille, à Dubaï, les désaccords sur le pétrole restent profonds: après des dizaines de discours de dirigeants à la COP28 vendredi, le chemin vers un accord pour rompre la paralysie climatique semble loin d'être acquis.

Les uns après les autres, présidents et monarques ont pris acte du climat extrême en train de conquérir la Terre et de l'apathie collective face au réchauffement.

Mais la plupart se sont contentés de répéter leurs engagements existants sur le climat, dont presque aucun n'est en ligne avec l'accord de Paris, sans que les opposants à une sortie des énergies fossiles n'annoncent de volte-face.

Le Premier ministre Narendra Modi, rappelant que l'Inde représentait "17% de la population de la planète" pour "4% des émissions mondiales", s'est ainsi lancé dans un plaidoyer des efforts de son pays d'1,4 milliard d'habitants, un "modèle pour le monde" dans l'équilibre trouvé "entre écologie et économie".

Lui vise la neutralité carbone en 2070, 20 ans après la plupart des pays riches, sommés par ailleurs par les experts de dépenser plus pour remplacer les hydrocarbures par de l'électricité propre et avancer encore cette date.

Emmanuel Macron a lui enjoint les pays riches du G7 à donner l'exemple et à cesser de brûler du charbon d'ici 2030, rappelant que la France fermerait ses dernières centrales au charbon, maintenues en activité avec la crise énergétique, avant 2027.

Comme un avertissement aux négociateurs pour les deux prochaines semaines, le président polonais, Andrzej Duda, a lancé à la tribune: "Sortir des énergies fossiles trop vite engendre une charge trop lourde pour la société".

>> Les explications du 19h30 :

Cop 28 à Dubaï. 170 chefs d'Etat à la tribune dont le président de la Confédération.
Cop 28 à Dubaï. 170 chefs d'Etat à la tribune dont le président de la Confédération. / 19h30 / 1 min. / le 1 décembre 2023

18h10

France et Kenya veulent créer une taxe internationale d'ici la COP30

La France et le Kenya vont lancer à la COP28 une coalition qui doit regrouper les pays souhaitant créer d'ici deux ans une taxation internationale capable de lever les milliards de dollars dont les pays en développement ont besoin face au changement climatique.

"Avec la Barbade, le Kenya et plusieurs autres, nous lançons officiellement lors de cette COP une task force internationale qui devra rendre ses conclusions au G20 de Rio pour mettre en place une taxation internationale lors de la COP 30" au Brésil en 2025, a déclaré le président français Emmanuel Macron à Dubaï.

"C'est une nécessité si on veut un vrai résultat, parce qu'on a besoin de lever plus d'argent pour financer notre lutte contre les inégalités et pour le climat", a-t-il ajouté lors de son discours à la tribune de la COP28

16h30

Plus de 110 pays soutiennent le triplement des renouvelables d'ici 2030

Plus de 110 pays veulent voir la COP28 adopter l'objectif de tripler les énergies renouvelables et de doubler l'efficacité énergétique d'ici 2030, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'Union européenne avait lancé un appel au printemps en ce sens, soutenu par la présidence émiratie de la COP28 puis successivement assumé par les pays du G7 et ceux du G20 (80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).

"Aujourd'hui, notre appel s'est transformé en un puissant mouvement. Plus de 110 pays l'ont déjà rejoint", a déclaré Ursula von der Leyen à la tribune.

"Je vous invite tous à inclure ces objectifs dans la décision finale de la COP", "nous enverrons ainsi un message fort aux investisseurs et aux consommateurs", a-t-elle ajouté.

Cet objectif est un point de négociation à la fois parallèle et étroitement lié aux discussions, bien plus difficiles, sur la réduction voire la sortie des énergies fossiles.

Illustration de cette tension: quand le G20 s'est engagé en septembre à "encourager les efforts" pour parvenir à cet objectif, sa déclaration finale était restée silencieuse sur le sort des énergies fossiles.

15h25

Un engagement à ne pas oublier l'agriculture

Plus de 130 pays se sont engagés à donner la priorité à l'alimentation et à l'agriculture dans leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique, a annoncé la présidence de la COP.

Moins débattus que l'énergie, les systèmes alimentaires sont responsables d'environ un tiers des gaz à effet de serre produits par l'être humain, mais ils sont aussi de plus en plus menacés par le réchauffement et la perte de biodiversité.

Au total, 134 pays qui produisent 70% de la nourriture consommée dans le monde ont signé cette déclaration. Y figurent notamment les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine et le Brésil.

Ces pays s'engagent à renforcer leurs efforts pour intégrer les systèmes alimentaires dans leurs plans de réduction des émissions dans le cadre de leurs "contributions déterminées au niveau national" auprès de l'ONU.

Elles soutiendront les agriculteurs et les autres producteurs de denrées alimentaires vulnérables, notamment en augmentant les financements, en renforçant les infrastructures et en développant des systèmes d'alerte précoce, ajoute la déclaration, qui met en avant l'importance de la restauration des terres, de l'abandon des pratiques agricoles émettrices de gaz à effet de serre et de la réduction des pertes de denrées alimentaires.

14h15

Les Emirats lancent un fonds privé géant de 30 milliards de dollars pour la transition

Le président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, a annoncé la création d'un fonds privé en partenariat avec le géant de la gestion d'actifs BlackRock, dédié aux "solutions" face au changement climatique, au deuxième jour de la COP28.

"Je suis heureux d'annoncer la création d'un fonds doté de 30 milliards de dollars dédié aux solutions pour le climat", a déclaré le souverain à l'ouverture du sommet des dirigeants mondiaux de la 28e conférence des Nations Unies sur le climat, ajoutant que l'objectif était d'atteindre les 250 milliards de dollars d'ici 2030.

Il s'agit de la principale annonce vendredi du pays hôte de la COP28, juste avant que le roi Charles III et le secrétaire général de l'ONU ne s'expriment à la même tribune, alors que de multiples mécanismes et réformes sont en chantier dans le monde pour augmenter le financement d'énergies renouvelables dans les pays en développement.

Le nouveau fonds émirati, nommé Altérra, sera présidé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats, selon un communiqué.

14h00

La COP28, le dernier moment pour agir, selon Alain Berset

A Dubai, Alain Berset a estimé que la COP28 est le dernier moment pour agir et atteindre l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré. La Suisse promet quelque 170 millions de francs en faveur des pays les plus touchés par le changement climatique.

La Suisse attend des mesures pour pallier les lacunes en matière de réduction des émissions de CO2, d'adaptation aux changements climatiques et de financement, a déclaré vendredi Alain Berset, selon un communiqué du DFI. Elle escompte aussi des décisions en vue de sortir du charbon d’ici 2040 et du pétrole et du gaz d’ici 2050.

135 millions sur quatre ans

La Suisse allouera sur quatre ans 135 millions de francs au Fonds vert pour le climat, 15 millions au Fonds d'adaptation au changement climatique, autant au volet climat de la Banque africaine de développement, 5 millions au Fonds pour l'Amazonie et 1 million au réseau Santiago.

Le président de la Confédération participe jusqu’à samedi aux discussions. Le conseiller fédéral Albert Rösti est lui aussi attendu à la 28e conférence de l'ONU sur le climat (COP28).

Le président de la Confédération Alain Berset à la COP28 sur le climat à Dubai. [AP/Keystone]
Le président de la Confédération Alain Berset à la COP28 sur le climat à Dubai. [AP/Keystone]

11h15

La délégation iranienne quitte la COP28 en raison de la présence d'Israël

Des représentants iraniens ont quitté les négociations de la conférence de l'ONU pour le climat à Dubaï, aux Emirats arabes unis, pour protester contre la présence d'une délégation d'Israéliens, a rapporté un média d'Etat.

Les Iraniens considèrent la présence d'Israël à la COP28 "comme contraire aux objectifs et aux lignes directrices de la conférence et, en signe de protestation, ils quittent le lieu de la conférence", a déclaré le chef de la délégation iranienne, le ministre de l'Energie, Ali Akbar Mehrabian, cité par l'agence officielle iranienne Irna.

09h45

Le roi Charles III "prie de tout son coeur" pour que la COP28 soit un "tournant décisif"

Le roi Charles III a appelé vendredi les dirigeants réunis à la COP28 à Dubaï à faire de cette 28e conférence de l'ONU sur le climat un tournant digne de l'accord de Paris pour accélérer l'action climatique, alors que les pays commencent deux semaines de négociations féroces sur le pétrole, le gaz et le charbon.

Le roi Charles s'exprimant au pupitre du sommet de la COP28. [EPA/Keystone - Christophe Visieux]
Le roi Charles s'exprimant au pupitre du sommet de la COP28. [EPA/Keystone - Christophe Visieux]

"Les records sont brisés si souvent que nous devenons insensibles à ce qu'ils nous disent", a déclaré Charles, dont c'est la première présence à une COP en tant que souverain, et qui a rappelé sa participation à la COP21, où naquit il y a huit ans l'accord de Paris qui peine encore à produire des résultats suffisants.

"Je prie de tout mon coeur pour que la COP28 soit un autre tournant décisif en faveur d'une transformation réelle", a-t-il dit. Il a énuméré les cyclones ayant dévasté les îles vulnérables dont Vanuatu, les inondations en Inde, au Bangladesh et au Pakistan, ou les incendies record des Etats-Unis à la Grèce.

"Nous menons une expérience effrayante de changement de l'ensemble des conditions écologiques en même temps, à un rythme qui dépasse les capacités de la nature", a-t-il ajouté, avant d'appeler à une réforme de la finance mondiale en faveur de la transition énergétique.

"La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre", a conclu le roi.

09h30

Plus de 80'000 participants à la COP28, un record

La COP28 est officiellement la plus grande COP organisée avec 80'000 participants inscrits sur une liste provisoire qui dévoile pour la première fois leurs fonctions précises, une tentative de l'ONU Climat de répondre aux critiques face au risque de conflits d'intérêts.

En comptant le personnel technique et sécuritaire, 104'000 personnes peuvent accéder à la "zone bleue" dédiée aux négociations et aux pavillons des Etats ou d'organisations, soit deux fois plus qu'à la COP27 qui détenait jusqu'alors le record avec 49'000 accréditations. Ces chiffres d'accréditations ne correspondent pas forcément aux personnes effectivement présentes à Dubaï.

Délégations nationales parfois très nombreuses

Près de 23'500 personnes font partie des délégations nationales, avec 1336 délégués du Brésil, habitué aux délégations COP record, environ 620 pour les Emirats arabes unis qui organisent l'événement, 265 pour la France ou encore 158 pour les Etats-Unis.

Viennent ensuite les 27'208 "overflow" (débordements) des délégations nationales qui emmènent avec elles des chefs d'entreprise, des experts, des représentants d'organisation professionnels, des universitaires mais aussi leur personnel technique. Ceux-ci n'ont toutefois pas accès aux négociations dans la même mesure que les délégués officiels.

>> Le récit dans le 12h30 sur le début des négociations de la COP28 :

Une photo officielle de la COP 28, une manifestation onusienne sur le changement climatique organisée à Dubaï par un homme accusé de corruption et d'intérêts économiques climaticides. [Keystone/EPA - Mahmoud Khaled]Keystone/EPA - Mahmoud Khaled
En direct de l’ouverture des négociations à la COP 28 de Dubaï / Le 12h30 / 1 min. / le 1 décembre 2023

08h50

Une étude de l'Université de Genève fait le point sur la désinformation autour du climat

Alors qu'un consensus scientifique s'est formé sur le caractère anthropique de la dérive climatique actuelle, les informations indiquant le contraire continuent d'exercer un fort pouvoir sur l'esprit des gens. Ce constat a été dressé par l'Université de Genève (UNIGE) dans une étude publiée jeudi et parue dans le journal "Nature Human Behavior".

La responsabilité humaine dans le dérèglement climatique a été réaffirmée dans le sixième rapport du GIEC. Pourtant, un tiers de la population continue d'en douter ou de la contester. Un phénomène qui s'explique, relève l'UNIGE dans un communiqué, "par la désinformation diffusée par certaines entreprises et lobbies".

Des chercheurs de la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'UNIGE tentent de trouver une parade afin de combattre cette désinformation. Ils ont notamment construit un cadre théorique qui vise à identifier les points d'entrée de la désinformation dans la psyché d'une personne.

"En tant qu'individus, nous traitons les messages scientifiques non pas comme des récepteurs d'informations neutres, mais en les mettant en balance avec nos convictions antérieures, les résultats souhaités, nos liens affectifs, notre bagage socioculturel et idéologique", explique Tobia Spampatti, auteur de l'étude.

>> Les précisions dans La Matinale :

Inondations Pakistan, changement, réchauffement climatique, environnement.
Une équipe de l'Université de Genève fait le point sur la désinformation sur le changement climatique / La Matinale / 1 min. / le 1 décembre 2023

Sur cette base, l'équipe de chercheurs de l'UNIGE a élaboré six stratégies d'intervention psychologique visant à prévenir les effets de la désinformation climatique sur les croyances et les comportements des gens. Ces stratégies ont été testées sur 6916 participants, qui ont été répartis en plusieurs groupes.

Par exemple, le groupe "confiance dans les scientifiques du climat" a reçu de l'information vérifiée démontrant la fiabilité des scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Un autre groupe s'est vu présenter les avantages et les inconvénients des actions vis-à-vis du climat.

Après cela, chaque groupe a été exposé à une série d'informations fausses ou biaisées sur le climat. "Nous avons constaté que l'effet protecteur de nos stratégies est faible et qu'il disparaît dès la seconde exposition à la désinformation", souligne le professeur Tobias Brosch.

Plus préoccupant encore. La désinformation climatique qui a été utilisée par les chercheurs genevois a influencé négativement la croyance des participants dans la réalité du changement climatique. "La désinformation est donc extrêmement persuasive, davantage que l'information scientifique", en conclut le professeur Brosch.

08h30

Les énergies fossiles apparaissent dans le projet d'accord en négociation

Le monde doit réduire voire sortir des énergies fossiles, propose une première version publiée vendredi d'un projet d'accord qui va maintenant être débattu puis adopté par les négociateurs de près de 200 pays pendant la COP28 de Dubaï.

Les pays doivent préparer une "réduction/sortie des énergies fossiles", selon les termes de ce document préparé par le Royaume-Uni et Singapour, qui servira de base de discussion en vue d'une adoption d'ici la fin de la COP, prévue officiellement le 12 décembre.

Un enjeu essentiel pour les pays sera de s'accorder sur le choix du terme "réduction" (phase-down, en anglais) ou celui, beaucoup plus ambitieux, de "sortie" (phase-out).

"Bilan mondial" de l'accord de Paris

Ce texte clef, qui pourrait faire office de texte final adopté à la COP28, est en réalité un "bilan mondial" de l'accord de Paris de 2015 sur le climat.

Un rapport technique sur ce bilan de l'action internationale a été publié début septembre, faisant sans surprise le constat d'une action insuffisante pour limiter l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2°C et si possible à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Il doit désormais faire l'objet d'une décision politique durant la COP28, une gageure tant la communauté internationale reste divisée sur nombre de sujets, à commencer par l'avenir des énergies fossiles.

VENDREDI 1er DÉCEMBRE

Le lourd impact en CO2 du secteur pharmaceutique

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la crise climatique pèse lourd sur un système de santé mondial déjà surchargé et met en péril l'accès aux soins de santé de base.

L'ironie, c'est que le secteur pharmaceutique, qui s'efforce de maintenir les gens en bonne santé, contribue également au problème, puisqu'il est responsable de près de 5% des émissions nettes de CO2 dans le monde. L'ONU appelle a un sursaut du secteur.

Pour l'agence mondiale Unitaid, qui a mené une étude sur la question, tout le secteur pharmaceutique va devoir s'adapter rapidement.

"On vient, dans notre rapport, d'évaluer une dizaine de produits utilisés dans la santé publique, comme des traitements VIH, anti-tuberculeux, anti-paludéen, etc.", explique Vincent Bretin, responsable de sujet santé climat pour Unitaid. "Et sur l'ensemble de ces dix produits, qui ne représente qu'un tout petit segment du secteur pharmaceutique, on a identifié des émissions carbone de 3,5 millions de tonnes. En comparaison, la ville de Genève produit 2,6 millions de tonnes par an."

>> Les précisions dans La Matinale :

L'industrie pharmaceutique suisse a versé 218 millions aux médecins et aux hôpitaux en 2022. [Keystone]Keystone
L'ONU appelle à un sursaut du secteur de la pharma, responsable de près de 5% des émissions nettes de CO2 dans le monde / La Matinale / 2 min. / le 1 décembre 2023

La hausse des températures, elle, menace directement l'efficacité de nombreux produits de santé et la disponibilité d'ingrédients actifs clés pour des médicaments qui sauvent des vies.

"On a pris l'exemple d'un traitement anti-paludéen, dont le prinicipe actif, l'artémisinine, vient d'une plante cultivée en Chine. Et cette plante elle-même va être soumise à des stress climatiques, et son rendement en terme de principe actif pourrait diminuer dans le futur. De plus, ce traitement est fabriqué en Inde: la plupart des fabricants se trouvent dans deux régions soumises à des risques d'inondations déjà aujourd'hui, risques qui vont s'accroître avec le changement climatique dans le futur. Troisième risque, le traitement est sensible à la chaleur, il ne peut pas être conservé dans des températures trop fortes. Or, les pays qui ont besoin de ces traitements, comme le Nigeria qui recense 30% des cas de paludisme aujourd'hui, connaissent déjà de fortes chaleurs, et ces températures vont augmenter encore avec le changement climatique", énumère Vincent Bretin.

Pour la toute première fois, une journée, le 3 décembre, sera entièrement consacrée au lien entre santé et changement climatique à la COP28 à Dubai.