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Le trio principal d'accusés écope de 12 à 18 ans de prison pour l'attentat de Nice

Le procès de l'attentat de Nice s'est déroulé devant une cour d'assises spéciale à Paris. [AFP - Benoît Peyrucq]
Le trio principal écope de 12 à 18 ans de prison pour l'attentat de Nice / Le Journal horaire / 22 sec. / le 13 décembre 2022
Les trois principaux accusés dans le procès de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice ont été condamnés mardi à des peines de réclusion allant de 12 ans à 18 ans. Huit personnes comparaissaient devant la cour d'assises spéciale à Paris.

Les peines les plus lourdes de dix-huit années de réclusion criminelle ont été prononcées contre Chokri C. et Mohamed G., reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste (AMT).

Leurs avocats ont aussitôt annoncé leur intention de faire appel de ce verdict. "C'est une peine monstrueuse parce qu'elle est déconnectée du dossier", a réagi William Bourdon, avocat du segond, qui a déploré que la cour ait répondu à "l'émotion nationale".

Lors de leurs plaidoiries, ces deux avocats avaient demandé l'acquittement de leurs clients, alors que le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis quinze ans de réclusion à leur encontre.

L'intime conviction de la cour

Mais "la cour a eu l'intime conviction que l'auteur de l'attentat [abattu par la police, ndlr] avait été associé dans la détermination puis la réalisation de son projet criminel, tant à Mohamed G. qu'à Chokri C.", a estimé la cour dans son verdict lu par le président Laurent Raviot.

Le troisième accusé principal, Ramzi A., a été condamné à douze ans de réclusion pour association de malfaiteurs, sans qualification terroriste, et trafic d'armes. Il a déjà effectué six ans et demi de détention provisoire. Le Pnat avait également réclamé quinze ans de réclusion à son encontre.

>> Les précisions de Raphaël Grand dans le 19h30 :

Les accusés dans le procès de l'attentat de Nice ont été condamnés mardi à des peines de réclusion allant de 2 ans à 18 ans. Les précisions de Raphaël Grand.
Les accusés dans le procès de l'attentat de Nice ont été condamnés mardi à des peines de réclusion allant de 2 ans à 18 ans. Les précisions de Raphaël Grand. / 19h30 / 1 min. / le 13 décembre 2022

Les huit accusés condamnés

Au total, huit personnes, sept hommes et une femme, comparaissaient depuis le 5 septembre dernier à Paris pour leur implication dans l'attaque qui avait fait 86 morts et quelque 450 blessés le soir du feu d'artifice à Nice le 14 juillet 2016.

>> Lire : Le bilan de l'attentat de Nice porté à 86 morts après le décès d'un blessé

Des peines d'emprisonnement de deux à huit ans ont été prononcées à l'encontre des cinq autres prévenus, dont trois sont frappés d'une interdiction définitive du territoire français.

Aucune d'entre eux n'était accusé d'avoir joué un rôle de premier plan dans l'attaque menée par Mohamed L., Tunisien de 31 ans qui a semé la mort sur la Promenade des Anglais au volant d'un camion de 19 tonnes.

La salle d'audience bondée pour le verdict

Souvent clairsemée depuis le début des débats le 5 septembre, la salle d'audience "grands procès" du Palais de justice de Paris était pour la première fois bondée mardi. Plusieurs parties civiles portaient un t-shirt sur lequel figurait un coeur composé des noms des victimes.

Des applaudissements ont retenti après l'annonce de la peine infligée à Chokri C., avant le recadrage du président Raviot. "Pas de manifestations s'il vous plaît, on est dans un salle d'audience, ce n'est pas admissible. La justice a besoin de sérénité", a-t-il souligné.

"Content de voir que la justice a été rendue"

La plupart des parties civiles, crispées avant l'annonce du verdict, affichaient un large sourire en sortant de la salle d'audience. "Dix-huit ans, c'est rien pour ceux qui ont perdu quelqu'un, mais je suis quand même contente. Je pensais pas qu'ils prendraient autant", a réagi en larmes une victime, Laurence Bray.

"Je suis content de voir que la justice a été rendue", a indiqué Ali Charrihi, qui a perdu sa mère, "arrachée par la haine de celui qui a foncé sur tous les citoyens quelle que soit leur couleur de peau, leur religion".

Plus de 2500 parties civiles s'étaient constituées au procès.

agences/oang

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