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Une Vaudoise à la barre dans le cadre du procès de l'attentat de Nice

Le procès des attentats de Nice se tient dans l’ancien Palais de Justice de Paris. [Martine Clerc - RTS]
Une Vaudoise a témoigné dans le cadre du procès de l'attentat de Nice / La Matinale / 2 min. / le 5 octobre 2022
Le procès fleuve de l'attentat terroriste de Nice se tient en ce moment à la Cour d'assises spéciale de Paris. Mardi, la Vaudoise Inès Gyger est allée témoigner à la barre aux côtés d'autres parties civiles, après la perte de sa fille et de sa petite-fille ce 14 juillet 2016.

Inès Gyger attend ce moment depuis six ans. La Vaudoise du Nord vaudois est montée à la barre du tribunal logé dans l'ancien Palais de Justice de Paris. Pour l'occasion, elle a mis un t-shirt avec les photos de sa fille Cristina et de sa petite-fille Kayla, qui ont toutes deux péri sous les roues du camion qui a foncé dans la foule rassemblée sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016.

Quelques heures avant de raconter son histoire à la barre, Inès Gyger témoigne au micro de La Matinale: "C'est un moment unique. Il y a l'adrénaline qui commence à monter. J'attends que la justice soit faite, pas seulement pour mes filles, mais aussi pour les autres victimes".

Contrairement aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, ce procès "est particulier" en raison de ses ramifications internationales, estime Gérard Chemla, avocat de plusieurs parties civiles. Sur les 86 personnes tuées dans la foule, 33 étaient étrangères.

>> Lire aussi: Le procès de l'attentat de Nice, qui avait fait 86 morts en 2016, est ouvert

"Il s'en est bien sorti"

Après son carnage, le meurtrier de 31 ans a été abattu par la police. "Malheureusement, il s'en est bien sorti parce qu'il est mort. C'était mon souhait de faire un tête-à-tête avec lui et de lui demander 'pourquoi il a fait ça?', 'pourquoi sur des innocents?'", explique la grand-mère meurtrie.

Mais alors, que peuvent attendre les parties civiles de ce procès? "Ces proches viennent déposer un bagage qu'ils portent, qui est trop lourd pour eux depuis six ans. Cela permet d'avoir une idée plus précise de la terreur et de l'onde de choc que ça a pu être", précise Me Arthur Sigrist, avocat de la Vaudoise et d'autres parties civiles.

"Maintenant, je peux poursuivre ma route"

Depuis trois semaines, des dizaines de victimes racontent leur douleur à la barre. C'est finalement au tour d'Inès Gyger. Très calme, sans pleurer, elle parle de son coeur brisé, de ses jambes qui la lâchent parfois. Elle est là pour rendre hommage aux défuntes: sa fille Cristina, 31 ans, et sa petite-fille Kayla, 6 ans au moment des faits.

Inès Gyger à sa sortie du tribunal, sur les marches de la Cour d'assises spéciale de Paris. [Martine Clerc - Keystone]Inès Gyger à sa sortie du tribunal, sur les marches de la Cour d'assises spéciale de Paris. [Martine Clerc - Keystone]

A la sortie du tribunal, une avocate affirme avoir pleuré à l'écoute des propos de la Vaudoise, relevant le déchirement familial décrit par Inès Gyger et cette impossibilité de deuil.

Inès Gyger se dit elle soulagée: "Maintenant, je peux poursuivre ma route. On va pouvoir avancer et, j'espère, faire notre deuil."

A défaut du tueur, la Cour d'assises spéciale de Paris jugera huit personnes soupçonnées de l'avoir aidé. Les auditions des parties civiles se poursuivront jusqu'au 21 octobre. Le verdict de ce procès hors norme est prévu le 16 décembre.

Martine Clerc/jfe

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