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Le procès de l'attentat de Nice, qui avait fait 86 morts en 2016, est ouvert

Début du procès à Paris de l'attentat qui avait fait 86 victimes le 14 juillet 2016 à Nice.
Début du procès à Paris de l'attentat qui avait fait 86 victimes le 14 juillet 2016 à Nice. / 19h30 / 3 min. / le 5 septembre 2022
Six ans après l'horreur, le procès de l'attentat de Nice s'est ouvert lundi à Paris. Le 14 juillet 2016, un terroriste au volant d'un camion avait foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais, tuant 86 personnes, dont trois Suisses, et en blessant 458. Le terroriste avait été abattu par la police.

En ce soir de fête nationale 2016, de nombreux touristes étaient présents sur la célèbre Promenade des Anglais à Nice pour assister au feu d'artifice sur le littoral quand un camion avait foncé sur la foule. Au volant, Mohamed L. avait pu parcourir des centaines de mètres avant d'être tué par la police. L'attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Très attendu, ce nouveau méga-procès pour terrorisme risque d'être frustrant pour les victimes parce que l'auteur des faits est mort et qu'il n'y a pas de complices, car cette qualification n’a pas été retenue par les juges d’instruction. Le procès va ainsi se concentrer sur la préparation de l'attentat.

L'audience, qui doit durer jusqu'au 16 décembre, a lieu devant la cour d'assises spéciale de Paris, dans une salle spécialement construite pour le procès du 13 Novembre. La première journée est consacrée à l'interrogatoire d'identité des accusés et à l'actualisation des constitutions de partie civile. Elles étaient d'ores et déjà 865 avant le procès.

>> Revivre le fil tragique de la soirée du 14 juillet 2016 : La France sous le choc après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts

Entre 20 ans de prison et la perpétuité

Sept hommes et une femme de nationalité franco-tunisienne, tunisienne ou albanaise sont jugés pour leur rôle dans la préparation de ce carnage. Trois d'entre eux doivent répondre du délit d'association de malfaiteurs terroristes. Ils sont soupçonnés d’avoir été témoins de la radicalisation de Mohamed L. et de l'avoir aidé à se procurer une arme.

Les cinq autres sont poursuivis en lien avec le trafic d'armes. Les trois accusés principaux encourent entre 20 ans de prison et la perpétuité. Leur défense essaiera donc de démontrer qu'ils n’avaient aucune connaissance précise du projet monstrueux.

Comme pour celui des attentats de Paris du 13 novembre 2015, le procès de Nice accordera une grande place aux témoignages des victimes avec cinq semaines d'audience consacrées uniquement à celles-ci.

>> Le témoignage dans La Matinale d'une femme qui a perdu sa fille à Nice :

Les hommages se multiplient à Nice après le drame. [Keystone - AP Photo/Francois Mori]Keystone - AP Photo/Francois Mori
Le procès de l’attentat de Nice s’ouvre à Paris: témoignage d'une mère qui perdu sa fille / Le Journal horaire / 1 min. / le 5 septembre 2022

Qui était l'auteur de l'attaque?

Le procès va tenter de comprendre pourquoi le massacre a eu lieu et quel était le rôle de Daesh, dont la revendication semble opportuniste. Les proches de Mohamed L. seront appelés à la barre pour témoigner. Il faudra tenter de comprendre les motivations du Tunisien de 31 ans qui n'a laissé aucune explication à son geste.

Au cours de l’enquête, ce chauffeur-livreur de profession a été décrit comme bizarre et inquiétant. Un mari violent, dépeint comme un obsédé sexuel. Un danseur de salsa sans aucune inclinaison religieuse mais fasciné par le propagande morbide des djihadistes.

Un homme dont la radicalité s’est manifestée peu de temps avant l’attentat mais qui avait préparé son coup depuis des mois, selon les enquêteurs. Sans la vérité de l’assassin, une énigme risque de planer sur le procès.

Comme celui du 13 Novembre, le procès de l'attentat de Nice sera filmé et enregistré pour les archives historiques. Parmi les témoins attendus à la barre dans les prochaines semaines figurent l'ex-président François Hollande ou le ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve.

>> Réécouter le témoignage dans La Matinale d'une Vaudoise qui perdu sa fille et sa petite-fille dans l'attentat :

Inès Gyger, une Vaudoise parente de victimes de l'attentat de Nice. [RTS - Martine Clerc]RTS - Martine Clerc
Le procès de l’attentat de Nice de 2016 s’ouvrira le 5 septembre / La Matinale / 4 min. / le 2 septembre 2022

>> Lire aussi : Avant le procès de l'attentat de Nice, une Vaudoise témoigne: "Je n'ai qu'une question, pourquoi?"

Sujet radio: Alexandre Habay

Adaptation web: aps avec afp

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