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Le mouvement de grève chez TotalEnergie et ExxonMobil reconduit dans les raffineries

TotalEnergies prêt à négocier dès octobre sur les salaires si les blocages cessent [AFP - Sébastien Bozon]
Une grève dans les raffineries paralyse la distribution de carburant en France / La Matinale / 1 min. / le 10 octobre 2022
Le mouvement de grève dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant français initié il y a une dizaine de jours a été reconduit dimanche chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, a indiqué la CGT (Confédération Générale du Travail).

Alors que de nombreuses stations-service connaissent toujours des ruptures d'approvisionnement, le syndicat CGT du géant de l'énergie avait proposé, pour entamer des négociations dès lundi, de limiter ses revendications à la question d'une hausse des salaires.

"Le mouvement a été reconduit partout", a expliqué Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies, "en l'absence de réponse de la direction générale" à la lettre ouverte adressée samedi au PDG du groupe Patrick Pouyanné. Depuis, "c'est le silence radio", a commenté Eric Sellini.

En conséquence, la plus grande raffinerie du groupe, basée en Normandie, celle de Feyzin (Rhône), la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône) et le dépôt de carburants de Flandres près de Dunkerque (Nord) sont "toujours totalement à l'arrêt", a-t-il indiqué.

10% d'augmentation sur les salaires

"Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications: on demande 10% d'augmentation sur les salaires", et que ce soit "appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l'année 2022", a-t-il par ailleurs précisé.

Les deux sites de l'américain Esso-ExxonMobil en Normandie et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhone) sont "toujours à l'arrêt total dimanche", a aussi indiqué l'élu CGT Christophe Aubert, qui assure que "rien ne sort des raffineries" dimanche.

La CGT a réclamé vendredi des revalorisations salariales plus conséquentes que celles proposées par la direction, qui selon Christophe Aubert suggérait "5,5% de hausse en moyenne avec une prime de 3000 euros pour 2023". Une augmentation "qui n'est pas suffisante pour couvrir l'inflation galopante, qui plus est dans un contexte de superprofits", a-t-il estimé.

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TotalEnergies avance les négociations pour octobre

Le groupe TotalEnergies a finalement proposé d'avancer au mois d'octobre ses négociations annuelles sur les salaires, à condition que les grèves dans plusieurs raffineries et dépôts de carburants, qui génèrent des ruptures d'approvisionnement, prennent fin.

En effet, ces blocages ont entraîné une baisse des livraisons de carburant, générant des ruptures de stocks d'essence ou de diesel en particulier dans les Hauts-de-France et l'Ile-de-France.

"Sous réserve de la fin des blocages des dépôts et de l'accord de l'ensemble des partenaires sociaux, la Compagnie propose d'anticiper au mois d'octobre la Négociation Annuelle Obligatoire qui était prévue en novembre", a annoncé le groupe dimanche dans un communiqué.

Ces négociations "permettront de définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l'année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l'inflation de l'année 2022", assure le groupe français, qui a engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2022.

afp/aps

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