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Les bénéfices des groupes pétroliers relancent le débat sur leurs profits

Le siège du groupe énergétique français TotalEnergie dans le quartier de la Défense à Paris. [Hans Lucas/AFP - Xose Bouzas]
Les bénéfices des groupes pétroliers relancent le débat sur les "superprofits" / Le Journal horaire / 36 sec. / le 28 juillet 2022
Les prix des hydrocarbures, qui flambent depuis l'invasion russe de l'Ukraine, propulsent les bénéfices des géants pétroliers sur les sommets. Ils ont triplé pour TotalEnergies et quintuplé pour Shell au 2e trimestre, alimentant les critiques sur l'utilisation de cette manne.

Le français TotalEnergies a vu ses profits s'envoler à 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre 2022, tandis que l'anglo-néerlandais Shell a publié jeudi un énorme bénéfice net de 18 milliards de dollars pour la même période.

Shell avait déjà dévoilé un bénéfice record au premier trimestre, à 7,1 milliards de dollars, en dépit d'une lourde charge liée au retrait progressif de ses activités de pétrole et de gaz en Russie.

Taxe exceptionnelle au Royaume-Uni

Face aux profits des majors pétrolières, Londres avait annoncé en mai une taxe exceptionnelle sur le secteur de l'énergie, pour aider en partie à financer les aides gouvernementales aux ménages les plus modestes face à la crise du coût de la vie.

La mesure était réclamée à cor et à cri par des ONG et l'opposition travailliste, mais la majorité conservatrice a longtemps freiné des quatre fers, craignant de décourager l'investissement des entreprises du secteur, avant de céder.

En France aussi, ces énormes bénéfices pétroliers ont alimenté le débat autour d'une taxe sur les "superprofits" des grandes multinationales. Mais l'idée a finalement été rejetée de peu samedi dernier par l'Assemblée nationale, malgré les protestations de la gauche et de l'extrême droite.

Remise sur le prix de l'essence chez TotalEnergies

A la place, TotalEnergies a annoncé une remise de 20 centimes d'euros par litre de carburant à la pompe entre septembre et novembre dans toutes ses stations-service, puis de 10 centimes par litre sur le reste de l'année.

L'ONG environnementale 350.org a dénoncé jeudi le bénéfice "stupéfiant" du groupe français alors que ce "géant pétrolier est responsable de certains des projets de combustibles fossiles les plus destructeurs de la planète", citant notamment un projet d'oléoduc controversé en Afrique de l'Est.

Shell avait été chahuté lors de son assemblée générale, en mai, avec l'irruption de militants écologistes et des questions d'actionnaires demandant au groupe d'aller plus loin dans sa stratégie climat, finalement validée à près de 80%.

Procédure judiciaire en Écosse

L'organisation environnementale Greenpeace a aussi lancé mardi une action devant la justice écossaise contre un permis accordé en juin à Shell par le gouvernement britannique pour l'exploitation du champ gazier controversé de Jackdaw.

afp/oang

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Gisements découverts par ENI en Côte d'Ivoire

La Côte d'Ivoire, qui ambitionne de devenir un important producteur de pétrole dès 2023, annonce une nouvelle découverte d'or noir et de gaz naturel.

Ces nouveaux gisements ont été trouvés par le groupe italien ENI. Le pays africain augmente du même coup d'un quart les réserves nationales annoncées l'an dernier.

En septembre 2021, la Côte d'Ivoire avait annoncé la "découverte majeure" par ENI et son partenaire ivoirien Petroci Holding, d'un gisement au potentiel de 2 milliards de barils de pétrole brut et 2400 milliards de pieds cubes de gaz naturel.

Demande pétrolière à nouveau en forte hausse

Après un recul historique en 2020, la demande pétrolière a bondi l'année dernière de 6%, un rebond inégalé depuis les années 1970. C'est ce que montrent les chiffres publiés récemment par le groupe britannique BP.

Les Etats-Unis sont en tête du classement, tant pour la production que pour la consommation, suivis de la Russie et l'Arabie saoudite, deuxième et troisième producteurs mondiaux, et de la Chine, deuxième consommatrice mondiale.

La consommation mondiale de pétrole reste cependant encore un peu inférieure au niveau de 2019.