Un an jour pour jour après la révolution avortée et réprimée dans le sang en Irak, des manifestants descendent à nouveau dans les rues du pays pour dénoncer un pouvoir incapable de se réformer et incapable de leur fournir les services de base.
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A Bagdad, sur le pont al-Joumhouriya, qui sépare Tahrir de la Zone verte où siègent les autorités irakiennes et l'ambassade américaine, des dizaines de jeunes ont tenté dimanche de prendre d'assaut les trois barrages de béton installés par les forces de l'ordre. Ils jetaient des pierres tandis que les policiers répondaient par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Des heurts qui se prolongent ce lundi.
Un peu partout dans le pays
Ailleurs dans le pays, comme dans la ville sainte chiite de Kerbala, où l'an dernier déjà le mouvement était nocturne, des heurts entre policiers et jeunes manifestants ont été observés jusque tôt lundi matin.
A Nassiriya (sud), bastion historique des révoltes en Irak, des centaines de manifestants rassemblées sur l'emblématique place Habboubi ont chanté jusqu'à tard dans la nuit l'hymne national et ont scandé des slogans appelant à maintenir un mouvement pacifique.
A Diwaniya (sud), de jeunes manifestants ont brièvement incendié dans la nuit des pneus dans les rues du centre-ville.
Un test pour le nouveau Premier ministre
Ces heurts sont un test pour le nouveau Premier ministre Moustafa al-Kazimi qui n'a cessé de répéter aux troupes de faire preuve de retenue alors que son prédécesseur est toujours conspué dans la rue pour la répression sanglante de l'an dernier.
La contestation, éclipsée par les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis puis par la pandémie de Covid-19, s'était soldée par près de 600 morts et 30'000 blessés.
fgn avec les agences