Vendredi soir, des assaillants ont attaqué un immense parking à étages de Bagdad pour en déloger des manifestants anti-pouvoir qui l'occupaient depuis plusieurs semaines. Des tirs se sont poursuivis au cours de la nuit dans les rues alentour.
Les protestataires, mobilisés depuis plus de deux mois, notamment sur la place Tahrir, coeur de la contestation dans la capitale irakienne, ont alors lancé sur les réseaux sociaux des appels à venir nombreux samedi les soutenir.
Des protecteurs des manifestants?
Dès l'aube, des centaines d'entre eux avaient déjà répondu à l'appel. Mais de nombreuses personnes arrivées dans la nuit sur la place après les violences sont suspectées, elles, d'être des membres des Brigades de la paix, bras armé du leader chiite Moqtada Sadr. Ce dernier avait réclamé la démission du gouvernement et assuré que ses hommes protégeraient les manifestants.
Une source au sein des Brigades de la paix a déclaré à l'AFP que l'un de ses membres avait été tué vendredi soir lors des violences et affirmé que des militants non armés des Brigades avaient été envoyés sur la place "pour protéger les protestataires".
Manifestations dans d'autres villes
Des manifestations de solidarité ont également eu lieu samedi dans le sud de l'Irak. A Nassiriyah, les rassemblements quotidiens de protestation ont vu le nombre de personnes présentes augmenter, en dépit d'une répression qui a fait une vingtaine de morts la semaine dernière.
Des milliers de personnes se sont également rassemblées dans une autre ville du sud, Diwaniyah. Là encore, les forces de sécurité étaient massivement présentes.
La tuerie de la nuit à Bagdad a confirmé les craintes des protestataires, qui s'attendaient à une explosion de violence après le déferlement sur la place Tahrir de milliers de partisans des paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, une coalition de factions désormais intégrée à l'Etat.
afp/oang
La maison de Moqtada Sadr visée par un tir
Un drone a tiré samedi un obus de mortier sur la maison du leader chiite irakien Moqtada Sadr, dont les combattants se sont déployés pour "protéger" les manifestants antigouvernementaux lors d'une tuerie dans la nuit à Bagdad, selon une source de son mouvement.
Le versatile et turbulent politicien se trouve actuellement en Iran, selon plusieurs sources, et non à Najaf, ville sainte chiite où est située sa maison, dont seul le mur extérieur a été atteint, a indiqué cette source.