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Explosion de violence en Irak après un accord pour étouffer la contestation

Le centre-ville de Bagdad a été le théâtre de violents affrontements, samedi 09.11.2019. [Reuters - Alaa al-Marjani]
Explosion de violence en Irak après un accord pour étouffer la contestation / Le Journal horaire / 24 sec. / le 9 novembre 2019
Le centre de Bagdad s'est transformé samedi en champ de bataille meurtrier entre forces antiémeutes et manifestants. La violence a redoublé après un accord politique destiné à en finir avec la contestation "par tous les moyens" en Irak.

Quatre manifestants ont été tués dans la capitale - trois par balles et le dernier atteint au visage par une grenade lacrymogène - alors que les forces irakiennes dispersaient les manifestants antigouvernementaux aux abords de la place Tahrir, selon des sources médicales et sécuritaires. Les protestataires ont également été chassés de trois ponts proches de la place, où ils campaient jour et nuit.

En finir avec la contestation

L'intervention plus musclée des forces de sécurité survient à la suite d'un accord conclu entre les principales forces politiques. Ces dernières, qui discutaient depuis plusieurs jours, se sont mises d'accord pour des réformes - bien loin des espoirs des manifestants qui veulent une nouvelle Constitution. Mais surtout, elles ont convenu d'en finir avec la contestation "par tous les moyens" y compris par la force, le maintien du pouvoir en place et un "retour à la vie normale", selon de hauts responsables.

Trois morts à Bassorah

A Bassorah, trois manifestants ont également péri dans une dispersion à balles réelles par les forces de sécurité qui ont chassé de plusieurs campements les protestataires dans cette cité et dans d'autres villes du sud du pays. Les forces de sécurité ont arrêté tous ceux qui tentaient de sortir dans les rues de la ville pétrolière, selon des témoins.

Pour chasser du pouvoir la classe politique

Déclenché le 1er octobre, le mouvement de contestation réclame le départ de l'ensemble de la classe politique, inchangée depuis des années et jugée corrompue et incompétente. Un mouvement de désobéissance civile bloque depuis plusieurs jours écoles, administrations et infrastructures.

Près de 300 personnes, en majorité des manifestants, ont été tuées et plus de 12'000 blessées, selon un bilan compilé par l'agence de presse AFP.

afp/oang

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