Cette nouvelle mobilisation ouvre tous les possibles dans un pays où la colère des jeunes a été réprimée dans le sang en 2019, avec près de 600 manifestants tués, 30'000 blessés et des centaines d'arrestations.
La répression des forces de l'ordre a été accompagnée d'une campagne d'assassinats et de rapts de figures de la révolte, menée selon l'ONU par des "milices".
Barrages militaires
En prévision des défilés, des barrages militaires ont quadrillé le centre de Bagdad, empêchant tout véhicule d'approcher de la place Tahrir et des ponts menant à la Zone verte, un quartier ultra-sécurisé où siègent le Parlement et le gouvernement irakiens mais aussi l'ambassade des Etats-Unis.
Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, nommé en avril pour tenter de sortir le pays du marasme, n'a cessé de répéter avoir donné l'ordre aux forces de sécurité de ne recourir ni aux armes ni à la force létale.
Mais dans un pays allé de conflit en conflit depuis des décennies et où les groupes armés n'ont cessé d'étendre leur influence, les armes sont partout, comme le reconnaît l'élu, qui n'a pu faire cesser tirs de roquettes, assassinats et menaces de factions armées.
Rien n'a changé, selon les manifestants
Les manifestants veulent marquer l'anniversaire de leur révolte car ils estiment que rien n'a changé. Eux qui réclamaient des emplois pour les jeunes (60% de la population), assurent même que leurs conditions se sont dégradées.
Jusqu'ici, le Premier ministre n'a présenté aucune réforme et le Parlement dominé par les pro-Iran n'a toujours pas voté la carte électorale ou le budget 2020, les deux projets majeurs du gouvernement accusé par les plus radicaux des pro-Iran d'être "l'agent" des Américains.
afp/boi