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Sucre, cacao ou jus d'orange, le prix du déjeuner a pris l'ascenseur

Les ingrédients du petit-déjeuner coûtent toujours plus cher. La faute aux aléas climatiques.
Les ingrédients du petit-déjeuner coûtent toujours plus cher. La faute aux aléas climatiques. / 19h30 / 2 min. / le 2 novembre 2023
Ce sont des incontournables du déjeuner, mais en un an, leurs prix se sont envolés: +47% pour le sucre, +63% pour le cacao et +96% pour le jus d’orange. Une succession d'événements climatiques défavorables en est la cause principale.

Les cafés font partie des établissements qui subissent de plein fouet l'inflation sur certains produits alimentaires. "C’est quelque chose qui nous a fait très mal, parce que le jus d’orange au petit-déjeuner est un des produits que l'on vend le plus", a confié jeudi dans le 19h30 de la RTS le manager d'un établissement genevois. "Et on en a souvent manqué [...] parce qu'en plus de l’augmentation, il y a une pénurie sur le produit."

La raison se trouve de l'autre côté du globe, au Brésil. En 2022, le premier producteur d’oranges dans le monde a connu des événements climatiques exceptionnels. "Des pluies torrentielles et également certains insectes ont réduit la production et contribué à faire augmenter les prix", explique Arthur Jurus, chef stratégiste au sein du groupe financier ODDO BHF. "Parce que le Brésil, c’est un tiers de la production mondiale actuellement", complète le spécialiste.

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L'impact d'El Nino

En Thaïlande et en Inde, c’est El Nino qui a bouleversé la production de sucre. Même chose en Côte d’Ivoire et au Ghana, où l’Organisation internationale du cacao prédit une baisse de la production de 100'000 tonnes pour la saison 2022-2023. Conséquence: dans les rayons, les prix du cacao et du sucre s'envolent comme ceux du jus d'orange.

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Cette hausse risque de se répercuter sur le consommateur, même si certains grands distributeurs disent ne pas reporter pour l'heure l'ensemble de la hausse sur le prix final.

"Des négociations sont toujours en cours. Mais si le prix des matières premières est en hausse, on a deux possibilités: répercuter directement et entièrement la hausse sur le consommateur ou en absorber une partie nous-mêmes. Nous avons fait le choix de prendre en charge une partie du surcoût pour ne pas faire payer le prix fort au client", a ainsi indiqué le porte-parole de Lidl Suisse Mathias Kaufmann.

Selon les spécialistes, ces événements climatiques auront un effet sur les prix du sucre, du cacao et du jus d'orange jusqu’au printemps 2024.

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Sujet TV: Charlotte Onfroy-Barrier

Rédaction web: Vincent Cherpillod

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L'inflation se stabilise en Suisse

L'inflation a fait du surplace en octobre, s'établissant à 1,7% sur un an, soit le même niveau qu'en septembre, selon l'indice des prix à la consommation (IPC) publié jeudi par l'Office fédéral de la statistique. Elle reste ainsi sous l'objectif de stabilité des prix (0 à 2%) défini par la Banque nationale suisse.

Sur un mois, les prix à la consommation ont cependant enregistré une légère reprise, notamment en raison d'une accélération des tarifs pour les vêtements et les chaussures. Comparé à octobre 2022, ce sont les produits pétroliers (-6%) qui ont enregistré le plus important repli. Le prix du mazout a ainsi chuté de 16,2% et celui du diesel de 6,3%, alors que le tarif de l'essence est resté inchangé.

Les plus importants contributeurs aux dépenses des ménages, l'alimentation et les boissons ainsi que le logement et l'énergie, ont par contre respectivement crû de 3,3% et de 2,6%. Les coûts des loisirs et de la culture (+3,1%) ainsi que des restaurants et hôtels (+2,8%) ont aussi enflé. Les prix dans le transport aérien ont bondi de 10,4%.

Hausse attendue à cause des loyers

Les prix devraient encore monter en fin d'année, notamment en raison des loyers qui ont recommencé à augmenter. Le coût du logement pourrait ainsi ajouter 0,4 point de pourcentage à l'inflation dès le mois prochain, a averti Arthur Jurus, directeur des investissements chez Oddo BHF Suisse.

Malgré cette accalmie en octobre, "depuis deux ans, la hausse des prix est de 2,4% en rythme annualisé, soit un niveau cinq fois supérieur à la moyenne des deux dernières décennies (+0,5% par an)", a rappelé Arthur Jurus. L'inflation en Suisse reste donc "importante" et "justifie" que la BNS maintienne son taux directeur à au moins 1,75% ces neuf prochains mois, estime-t-il.

La BNS, elle, s'attend à une inflation de 2,2% en moyenne annuelle en 2023 et en 2024, avant de ralentir à 1,9% l'année suivante. (ats)