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Minarets: Berne attend une décision de Strasbourg

Pour Eveline Widmer-Schlumpf, il n'est pas question de rompre avec la Convention européenne des droits de l'homme.
Pour Eveline Widmer-Schlumpf, il n'est pas question de rompre avec la Convention européenne des droits de l'homme.
Le Conseil fédéral attend un éventuel verdict de Strasbourg sur l'interdiction des minarets pour évaluer concrètement la situation. Il n'est pas question de dénoncer la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH).

Si un recours aboutit devant elle, la Cour européenne des droits
de l'homme conclura très vraisemblablement que l'interdiction des
minarets constitue une violation de la liberté de religion inscrite
dans la CEDH, a déclaré lundi la ministre de justice et police
Eveline Widmer-Schlumpf lors de l'heure des questions au Conseil
national.



Tout en précisant que le gouvernement attendait un verdict concret
condamnant la Suisse pour décider comment réagir. Mais il n'y
«aucune raison» de dénoncer le CEDH. Il n'est pas possible non plus
d'apporter une réserve à l'application de cette convention, une
telle démarche n'étant possible qu'au moment de la signature ou de
la ratification du document, a précisé la conseillère fédérale.

Burqa pas d'actualité

Quant à une interdiction de la burqa, elle n'est pas non plus à
l'ordre du jour. Il n'y aucune raison de discuter dans le détail un
tel projet vu le petit nombre de femmes qui portent le voile
intégral en Suisse, a fait valoir la ministre. Ce sont surtout des
touristes.



En 2007, le Conseil fédéral avait jugé disproportionnée une telle
interdiction. Cet avis pourrait être réévalué au vu des nouveaux
développements mais «il ne faut pas le faire de manière
précipitée», a souligné Eveline Widmer-Schlumpf.

Image de la Suisse ternie

Chaque conseiller fédéral a eu droit à son lot de questions. La
ministre des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a ainsi été
interrogée sur l'impact de la votation du 29 novembre sur les bons
offices et autres médiations assurées par la Suisse, par exemple
entre l'Iran et les Etats-Unis ou entre la Turquie et
l'Arménie.



Ces conséquences sont très difficiles à évaluer. Jusqu'ici, aucune
réaction à l'interdiction des minarets ne s'est soldée par une
volonté de retrait de ces mandats à la Suisse, a-t-elle précisé.
Mais les résultats de la votation ne vont «certainement pas» créer
des conditions plus favorables pour ce genre de mission.



ats/sbo

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Sondages mis en cause

Le ministre de la communication Moritz Leuenberger a quant à lui fait part de l'étonnement du Conseil fédéral quant à l'écart entre le résultat du vote et les sondages réalisés par l'institut gfs.bern avant la votation. Et d'affirmer avoir déjà abordé cette «situation problématique» avec la SSR.

Ces trois dernières années, la SSR a commandé à gfs.bern 15 sondages pour huit dimanches de votation. Chaque sondage coûte entre 20'000 et 25'000 francs, a précisé le conseiller fédéral.

D'une manière générale, il a jugé opportun de discuter de l'importance que l'on donnait à de telles enquêtes.

Oskar Freysinger sur Al-Jazira mardi

Oskar Freysinger participera mardi soir en direct à un débat télévisé sur la chaîne Al-Jazira, diffusée à large échelle dans le monde arabe. Il participera à un débat sur le vote anti-minarets.

Le conseiller national UDC valaisan a confirmé lundi l'information publiée par «Le Matin» en ligne. L'émission d'une vingtaine de minutes sera diffusée en duplex depuis Berne, a précisé Oskar Freysinger.

Le débat l'opposera à une sommité du monde arabe, docteur en religion. Le Valaisan ignorait cependant lundi soir à qui exactement il fera face.