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Le chanvrier Bernard Rappaz débouté par la justice européenne

Le chanvrier Bernard Rappaz arrivant lundi au Tribunal de district de Martigny, où il était jugé pour violation grave de la loi sur les stupéfiants. [Jean-Christophe Bott]
Le cultivateur de chanvre valaisan purge actuellement une peine de de six ans et huit mois de prison. - [Jean-Christophe Bott]
Une requête du chanvrier Bernard Rappaz auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a été jugée irrecevable. Il reprochait à la Suisse d'avoir mis sa vie en danger en le maintenant en détention durant sa grève de la faim.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a jugé jeudi irrecevable le recours de Bernard Rappaz. Le détenu valaisan reprochait à la Suisse de l'avoir maintenu en détention malgré sa grève de la faim en 2010 et d'avoir voulu l'alimenter de force. Le rejet de la requête est une décision définitive.

Le cultivateur de chanvre valaisan purge actuellement une peine de de six ans et huit mois de prison. Il a été reconnu coupable de violation grave de la loi sur les stupéfiants, de blanchiment d'argent, de faux dans les titres et de diverses autres infractions.

120 jours de grève de la faim

Le 20 mars 2010, jour de son entrée en prison, il entame une grève de la faim. Il obtient une interruption de peine puis des arrêts domiciliaires. Hospitalisé aux Hôpitaux universitaires de Genève, il a toujours refusé d'être nourri de force.

Bernard Rappaz a recommencé à se nourrir le 24 décembre 2010, après 120 jours de grève de la faim. Il suivait ainsi la recommandation de la CEDH qui l'enjoint de cesser son mouvement dans l'attente de son jugement.

ats/afp/olhor

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Les griefs de Rappaz

Le requérant estime que les autorités ont mis sa vie en danger en le maintenant en détention.

Mais la Cour de Strasbourg a rejeté ce grief, soulignant que sa grève "n'était pas destinée à mettre fin à ses jours mais à faire pression sur les autorités nationales".

Les autorités ont par ailleurs pris les "dispositions nécessaires" pour pallier les risques, en garantissant par exemple l'assistance médicale dont le détenu avait besoin.

Quant à la décision de la justice suisse de le réalimenter de force, également contestée par le requérant, elle "répondait à une nécessité médicale" et "était entourée de garanties procédurales suffisantes", a estimé la Cour.

"Il n'est pas établi" que cette décision, prise alors que l'état de santé du détenu était devenu alarmant, a effectivement été appliquée, a-t-elle par ailleurs ajouté.