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Rappaz écope finalement de 6 ans et 8 mois

Le chanvrier Bernard Rappaz arrivant lundi au Tribunal de district de Martigny, où il était jugé pour violation grave de la loi sur les stupéfiants. [Jean-Christophe Bott]
Le chanvrier Bernard Rappaz arrivant lundi au Tribunal de district de Martigny, où il était jugé pour violation grave de la loi sur les stupéfiants. - [Jean-Christophe Bott]
Bernard Rappaz devra passer un an de plus en prison. Le tribunal de Martigny (VS) a prononcé une peine complémentaire de 12 mois à celle de cinq ans et huit mois qu'il purge actuellement. Le chanvrier fera recours.

Au terme de son procès qui s'est déroulé lundi, le chanvrier de Saxon (VS) a été reconnu coupable de violation grave de la loi sur les stupéfiants, de blanchiment d'argent, de faux dans les titres et de diverses autres infractions.

Le procureur avait requis un complément de peine de 28 mois.

Recours annoncé

Le chanvrier fera recours, a annoncé son avocat Aba Neeman après le verdict. "J'ai le sentiment que le ministère public a été désavoué. Les juges n'ont pas été au bout de leur réflexion", a déclaré l'avocat. Dans ces circonstances il y a matière à motiver un recours.

Le procureur Jean-Pierre Gross se laisse encore quelques jours de réflexion avant de prendre une décision quant à un éventuel recours. Il a estimé que la peine prononcée restait encore dans la marge de manoeuvre des juges qui l'ont suivi sur presque tous les faits et qualifications juridiques, a-t-il relevé.

Avis divergents

La défense persiste à dire que les juges devaient examiner l'ensemble des faits, y compris ceux du premier procès, pour établir une peine globale. Selon Maître Neeman, la peine de cinq ans et huit mois infligée au premier procès n'aurait pas été plus lourde en incluant les faits reprochés lors de ce second procès.

Les juges ne sont pas de cet avis. Le président de la cour a précisé que si un seul procès avait eu lieu incluant tous les faits reprochés, ceux du procès de 2006 et ceux du procès de lundi, la cour aurait prononcé une peine de six ans et huit mois de prison.

Difficile calcul

Le chanvrier devra donc purger une peine totale de six ans et huit mois dont il a effectué plus d'une année. Il est entré en prison le 20 mars 2010. L'avocat a fait une demande pour obtenir le plan de peine qu'il n'a pas obtenu. L'administration lui a répondu que le calcul du nombre de jours restant était difficile à faire, at-il précisé.

Bernard Rappaz a eu droit à des interruptions de peine durant sa grève de la faim et a déjà été condamné par le passé. En novembre 2006, il a été condamné en pour violation grave de la loi sur les stupéfiants, blanchiment d'argent et d'autres infractions pour des délits datant des années 1996 à 2001. La peine complémentaire prononcée mardi concerne des faits similaires commis entre 2002 et 2006.

Il avait fait parlé de lui l'an dernier avec une grève de la faim entamée dès son entrée en prison et qu'il a menée jusqu'au 24 décembre avec deux interruptions en mai et en août. Une nouvelle grève de la faim à l'issue de ce verdict n'est pas à l'ordre du jour. Avant d'en arriver à une telle extrémité, Bernard Rappaz épuisera d'abord toutes les voies judiciaires, a estimé son avocat.

agences/cmen/mre

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Complice condamné

Le chanvrier a comparu en compagnie d'un co-accusé qui s'occupait de la comptabilité de la société Valchanvre fondée et dirigée par Bernard Rappaz. Il a écopé de 240 jours-amende avec un sursis de deux ans pour faux dans les titres et blanchiment d'argent.

Le procureur avait requis douze mois de prison contre le comptable. La défense avait plaidé l'acquittement, arguant que l'accusé engagé en 2003 ne savait pas que son patron faisait l'objet d'une enquête et n'a donc pas pu avoir une quelconque volonté de tromper.