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Rangoon « recrute » des enfants soldats

L'armée birmane doit faire face à de nombreuses défections
L'armée birmane doit faire face à de nombreuses défections
La Birmanie tente d'étoffer les rangs de ses forces armées en enrôlant des enfants n'ayant parfois que dix ans, affirme mardi Human Rights Watch.
La Birmanie tenterait ainsi de compenser les désertions qui frappent ses rangs.

La Birmanie est, selon l'ONG, tellement pressée de gonfler les
effectifs de son armée, frappée par des désertions notamment, que
des enfants sont achetés et vendus par des recruteurs
militaires.



Ils sont battus et détenus quasiment comme des prisonniers tandis
que le gouvernement nie les faits, poursuit le rapport .

La junte nie en bloc

La junte militaire au pouvoir au Myanmar, observée de près par
la communauté internationale depuis qu'elle a violemment réprimé
les plus grandes manifestations pro-démocratie que le pays ait
connues depuis 20 ans, soutient que ses forces armées sont
composées de volontaires âgés de plus de 18 ans, peut-on lire
encore dans ce document publié par l'organisation de défense des
droits de l'homme.



Il ajoute que sur 20 anciens soldats interrogés par Human Rights
Watch, 19 pensent qu'au moins 30% des nouvelles recrues formées en
même temps qu'eux avaient moins de 18 ans. En 2005, on pouvait
acheter et vendre des recrues pour 25.000 à 50.000 kyats, soit 20 à
40 dollars, ce qui représente une fois et demie à trois fois le
salaire mensuel d'un soldat de base dans l'armée.

Les soldats découragés désertent

"Le déploiement par le gouvernement de l'armée en septembre 2007
pour attaquer des moines bouddhistes et d'autres manifestants
pacifiques pourrait encore accroître la vulnérabilité des enfants
face au recrutement", peut-on lire dans le rapport.







"Avant la répression déjà, les jeunes gens étaient souvent
réticents à rejoindre l'armée (...). L'utilisation de l'armée dans
des attaques, des meurtres et des arrestations de manifestants
pourrait décourager davantage l'enrôlement volontaire, et pousser
les recruteurs à chercher plus de recrues parmi les enfants."



De nombreux pays occidentaux ont décrété des sanctions économiques
et militaires contre le Myanmar. Human Rights Watch a appelé le
Conseil de sécurité de l'ONU à renforcer ces sanctions, afin
qu'elles comportent notamment un embargo sur les armes.







Reuters/fm

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Témoignages accablants

"Ils ont rempli les formulaires et m'ont demandé mon âge, et quand j'ai répondu 16 ans, ils m'ont giflé et m'ont dit: "tu as 18 ans, réponds 18", a raconté Maung Zaw Oo à HRW, relatant la deuxième fois qu'il avait été embrigadé.

"Les bataillons versent des pots-de-vin aux officiers chargés du recrutement pour grossir les effectifs", explique un autre enfant-soldat, Than Myint Oo.

"Les officiers sont corrompus et les bataillons doivent obtenir des recrues, donc c'est un business", a-t-il dit.

Un autre enfant explique comment il a été enrôlé de force dans l'armée à l'âge de 11 ans, avec une taille d'à peine 1,30 mètre et un poids de moins de 31 kilos.

Le récent mouvement de protestation populaire en Birmanie, réprimé par l'armée, pourrait rendre les enfants encore plus vulnérables, l'armée risquant de "trouver encore plus difficilement des volontaires", ajoute HRW.