Le Conseil fédéral regrette que Christoph Blocher ait lancé la discussion sur une possible révision de la norme antiraciste à l'étranger. Cela donne l'impression que la Suisse légifère sous la pression des circonstances.
C'est donc sur la forme que Christoph Blocher a été sermonné et
non sur le fond de ses propos tenus début octobre en Turquie. «Il
est légitime de réfléchir à des modifications de loi», a affirmé le
président de la Confédération Moritz Leuenberger en lisant une
déclaration du gouvernement mercredi devant la presse. Mais ce
travail de réflexion doit se faire au sein des instances suisses
comme cela est prévu.
Le Département de justice et police (DFJP) est libre de proposer
une révision de la norme antiraciste. Il a d'ailleurs déjà depuis
longtemps mis sur pied un groupe de travail chargé de cette
mission, a indiqué Christoph Blocher à ses collègues. La Commission
contre le racisme pourra participer à la phase préparatoire.
Pas de suppression
«Le Conseil fédéral reste opposé à une suppression pure et
simple de la norme antiraciste», a ajouté Moritz Leuenberger. «Ce
texte est en vigueur et continuera à être utilisé».
Christoph Blocher avait provoqué une polémique en critiquant le 4
octobre à Ankara l'article 261 bis du code pénal suisse. Cet
article a conduit à des enquêtes en Suisse contre un historien et
un politicien turcs pour négation du génocide arménien.
ats/ant
Publié
Moritz Leuenberger peu loquace
Malgré l'avalanche de questions des journalistes, M. Leuenberger n'a rien voulu dire de plus. Estimant que les discussions au sein du Conseil fédéral devaient rester confidentielles, il n'a rien dévoilé sur l'ambiance au moment de rédiger la déclaration commune.
Une heure plus tard, Christoph Blocher a été à peine plus bavard devant la presse. Il a simplement dit qu'il attendait de son groupe de travail qu'il lui dessine d'ici la fin de l'année les grandes lignes du projet. «Il s'agit de rendre la norme antiraciste plus claire, plus sûre et univoque».