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Les Romands sont plus nombreux à être hospitalisés pour des addictions

Les Romands sont plus souvent hospitalisés à cause de l'alcool. [Keystone - Ueli Christoffel]
Les Romands plus nombreux à l'hôpital que les Alémaniques à cause de l'alcool / Forum / 3 min. / le 21 octobre 2018
Les Romands seraient plus nombreux que la moyenne à être hospitalisés à cause de substances addictives comme l'alcool. Un médecin en alcoologie du CHUV réagit dans Forum à la publication de ces données.

Bâlois mis à part, les Romands sont les Suisses les plus souvent hospitalisés pour leur consommation de substances illégales ou légales, comme le cannabis ou l'alcool, révèle une nouvelle évaluation de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan), mise en avant par le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.

Les valeurs recensées en Suisse romande sont au-dessus de la moyenne, qui se situe à 8,9 hospitalisations pour 1000 habitants. Les cantons du Jura, Valais, Genève et Vaud en comptent dix et Neuchâtel neuf. Seul Fribourg est en dessous, avec huit hospitalisations.

>>Voir les données 2016 de l'Obsan:

Le nombre d'hospitalisations en 2016 liées à des substances addictives. [Observatoire suisse de la santé (obsan)]
Le nombre d'hospitalisations en 2016 liées à des substances addictives. [Observatoire suisse de la santé (obsan)]

Un rapport différent à l'alcool?

Cette différence pourrait s'expliquer, entre autres, par le rapport culturel à l'alcool en Suisse romande, avance Nicolas Bertholet, médecin-adjoint au service d'alcoologie du CHUV à Lausanne: "On est ici dans un canton qui produit du vin, cela fait partie du patrimoine."

Mais le médecin, invité de Forum dimanche, rappelle qu'il y a d'autres éléments structurels qui peuvent aussi contribuer à ces résultats. "Lausanne, par exemple, est une ville connue pour sa vie nocturne, ce qui draine un nombre important de personnes venues faire la fête le week-end."

La pointe de l'iceberg

Mais ces statistiques ne représentent "que la pointe de l'iceberg", puisqu'elles ne comptabilisent que les personnes hospitalisées pendant plus d'un jour, souligne Nicolas Bertholet.

Les séjours de moins de 24 heures ne sont ainsi pas inclus dans ces données, ce qui écarte "un nombre considérable de cas". Sans compter les personnes qui souffrent sans hospitalisation.

>> Lire aussi : Au total, 4,5% des décès en Suisse sont dus à l'abus d'alcool

Face à cet "important problème de santé publique", des mesures concrètes doivent être prises, et pas seulement individuelles, estime le médecin-adjoint au service d'alcoologie du CHUV.

"Il faut aussi réagir avec des mesures structurelles, comme l'organisation du système de soin mais aussi de la vente et des taxations."

Mouna Hussain avec ats

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Les Bâlois en tête de classement

Bâle-Ville arrive largement en tête du classement. Dix-sept hospitalisations pour 1000 habitants y ont été enregistrées en 2016.

Le canton explique ce résultat par des pratiques différentes en matière de codage des traitements.