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Dix-sept cantons veulent plus d'argent pour développer le rail

Les choix du Conseil fédéral quant aux projets ferroviaires font débat auprès de quinze cantons alémaniques. [Salvatore Di Nolfi]
Les choix du Conseil fédéral quant aux projets ferroviaires font débat auprès de quinze cantons alémaniques. - [Salvatore Di Nolfi]
Dix-sept cantons, dont Vaud et Genève, font pression sur le Conseil fédéral pour qu'il alloue un financement plus important pour les infrastructures ferroviaires.

Quinze cantons alémaniques dont Zurich, Argovie ainsi que ceux de Suisse centrale et orientale demandent au Conseil fédéral de modifier son projet d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire. Ils s'allient pour défendre les chantiers renvoyés au-delà de 2025 par le gouvernement.

Seul un sixième (663 millions) des 3,5 milliards de francs alloués au projet FAIF (Financement et aménagement de l'infrastructure ferroviaire) va à la Suisse centrale et orientale ainsi qu'à Zurich et Argovie. La moitié de la population suisse vit dans ces régions, soit 3,8 millions d'habitants, a rappelé jeudi à Zurich l'"Allianz Bahnausbau" ("Alliance Extension ferroviaire") nouvellement formée.

Renvoyés à des jours meilleurs, la construction du tunnel de Brütten (ZH), près de Winterthour, d'un second tube au Zimmerberg, entre Zurich et Zoug, et du tunnel du Chestenberg, en Argovie, doivent au contraire être réalisés d'ici 2025, exige l'alliance. Et de réclamer que le budget du FAIF passe de 3,5 à 6 milliards de francs.

Trois projets "oubliés"

Si le Conseil fédéral ne modifie pas son projet en ce sens, les goulets d'étranglement mettront en danger le développement de la moitié est de la Suisse, dénonce l'alliance. Les trois projets "oubliés" par le FAIF "ne peuvent souffrir d'aucun report supplémentaire", a déclaré le ministre st-gallois des transports Beni Würth.

Pour son homologue zurichois Ernst Stocker, le gouvernement doit "donner la préférence aux projets qui présentent le plus grand avantage macroéconomique". Or les tunnels du Zimmerberg et de Brütten en font partie. Quant au tunnel du Chestenberg, son percement est urgent pour décharger le tronçon le plus utilisé par le trafic mixte, a soutenu le ministre argovien Peter Beyeler.

"Allianz Bahnausbau" défend les intérêts des Conférences des transports publics de Suisse centrale, orientale et de Zurich. Présenté en 2011 par le Conseil fédéral en guise de contre-projet à l'initiative de l'ATE "Pour les transports publics", le FAIF est en cours d'examen aux Chambres fédérales.

ats/vtom

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Vaud et Genève se mobilisent

La Métropole lémanique monte également au front pour demander au Conseil fédéral d'allouer un financement plus important pour les infrastructures ferroviaires.

Dans un souci de rééquilibrage régional, Genève et Vaud veulent notamment augmenter les capacités de la gare Cornavin. L'extension de la gare ne figure pas dans la variante à 3,5 milliards proposées par le Conseil fédéral, alors même qu'elle est jugée prioritaire, souligne la Métropole lémanique.

La réalisation de deux voies supplémentaires devisée à 790 millions de franc est jugée indispensable par Genève et Vaud. Il en va de même à moyen terme pour la gare de l'aéroport. Son agrandissement, estimé à 200 millions de francs, est jugé nécessaire pour garantir l'accès au deuxième aéroport de Suisse.

Les deux cantons rappellent que ces trente dernière années seulement 20% des sommes engagées par la Confédération pour le rail ont profité à la Suisse occidentale. Or, la région représente près de 40% de la population. Ils militent ainsi pour un rééquilibrage régional.

La première étape prévoit toutefois des améliorations importantes en Suisse occidentale, en particulier sur l'axe Genève-Lausanne et sur la ligne du Pied du Jura, reconnaissent Vaud et Genève.

170 millions pour le tunnel du Simplon

Les travaux d'assainissement du tunnel du Simplon dureront jusqu'en 2015. Il s'agit d'adapter les tubes aux nouvelles normes de sécurité, ont indiqué vendredi les CFF. Coût de l'opération: 170 millions de francs.

Dans chaque tunnel, des trottoirs, des mains courantes, un éclairage de secours et une signalisation des chemins de fuite seront installés. Des liaisons entre les deux tunnels seront aménagées tous les 500 à 600 mètres et équipées de portes et d'un éclairage, détaillent les CFF.

Les travaux nécessitent la fermeture de la moitié d'un tube pour toute la durée du chantier. A certaines périodes, un tube entier devra être fermé et l'exploitation entre Brigue et Iselle (I) se fera alors sur une voie. Les horaires des trains sont adaptés et le transport des passagers est assuré durant les travaux, précisent les CFF.