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Ignazio Cassis: "Il faudra d'une manière ou d'une autre inclure la Russie" dans le plan de paix

Les représentants de 80 pays sont réunis à Davos pour définir les principes d’une paix durable en Ukraine
Les représentants de plus de 80 pays sont réunis à Davos pour évoquer les principes d’une paix durable en Ukraine / 19h30 / 2 min. / le 14 janvier 2024
Plus de 80 pays ont entamé dimanche à Davos (GR) une réunion à l'invitation de la Suisse et de l'Ukraine pour discuter du plan de paix du président Volodymyr Zelensky. L'objectif est d'aboutir à des pistes pour un futur accord avec Moscou, comme l'a souligné Ignazio Cassis à la tribune de la réunion.

Le plan de paix ukrainien n'est qu'un "fondement" vers une discussion pour mettre un terme au conflit avec Moscou, selon Ignazio Cassis. "Il faudra d'une manière ou d'une autre inclure la Russie", a affirmé dimanche le conseiller fédéral à Davos (GR).

"Il n'y aura pas de paix sans la parole de la Russie", a-t-il dit à la presse pendant la quatrième rencontre des conseillers à la sécurité nationale sur le plan en dix points du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais selon lui, il faut aller de l'avant même si un dialogue entre Kiev et Moscou ne peut encore avoir lieu tant que la situation militaire l'empêchera.

"Chaque jour que nous attendons, des dizaines de civils décèdent. Nous n'avons pas le droit d'attendre", a dit le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). "Il faut être prêt" lorsque les conditions le permettront, insiste-t-il.

>> Les précisions dans l'émission Forum :

Réunion internationale dimanche à Davos autour d’un plan de paix en Ukraine
Réunion internationale dimanche à Davos autour d’un plan de paix en Ukraine / Forum / 3 min. / le 14 janvier 2024

"Mettre un terme à cette guerre"

Et d'ajouter que "nous devons mettre un terme à cette guerre", alors que le peuple ukrainien fait face à un nouvel hiver difficile. Parmi les dix points, la Suisse participe notamment aux travaux sur la sécurité alimentaire, la sécurité nucléaire et le processus pour mettre un terme à la guerre.

Le conseiller fédéral considère déjà comme un succès l'importante participation, y compris des Etats du Sud. Et qu'un "langage commun" se dégage sur certains des points. Et certains viennent parce qu'ils en tirent de "bonnes pratiques" pour tenter de régler des conflits dans leur région.

L'Ukraine souhaiterait ensuite un Sommet mondial de la paix à plus haut niveau. "Nous sommes en train de le considérer" et des discussions auront lieu dans les prochains jours avec Volodymyr Zelensky, ajoute le conseiller fédéral.

Volodymyr Zelensky sera par ailleurs en visite officielle lundi à Berne, annoncent dimanche soir le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et la présidence ukrainienne. Le président ukrainien rencontrera la présidente de la Confédération Viola Amherd.

Le DFAE a confirmé une rumeur qui circulait depuis plusieurs jours. Une conférence de presse est annoncée en deuxième partie de journée avec les deux chefs d'Etat. Le président Zelensky rencontrera également les présidents des deux chambres du Parlement ainsi que des chefs de parti, a précisé la présidence ukrainienne.

>> Les précisions de Laurent Burkhalter dans le 19h30 :

Laurent Burkhalter, envoyé spécial à Davos, confirme la venue attendue du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la station grisonne
Laurent Burkhalter, envoyé spécial à Davos, confirme la venue attendue du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la station grisonne / 19h30 / 1 min. / le 14 janvier 2024

Le plan de Kiev

Dans son plan de paix en dix points lancé il y a un an et demi, le président ukrainien souhaite le retrait russe de toutes les frontières internationalement reconnues de son pays. De même que la libération des détenus et le lancement d'un tribunal spécial pour juger les crimes perpétrés par Moscou. La Russie rejette entièrement ce dispositif.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis pilote cette rencontre, au niveau des conseillers à la sécurité nationale, avec le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriy Yermak. Après trois discussions similaires au Danemark, en Arabie saoudite et à Malte, celle de dimanche, qui a débuté après 09h00, est censée être la dernière dans ce format. Elle a lieu alors que le président ukrainien doit s'exprimer mardi au Forum économique mondial (WEF).

Parmi les présents, le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan tentera de rassurer Kiev sur le soutien américain, largement discuté au Congrès américain. Et parmi les absents, la Chine n'a pas prévu de participer. "Ils sont trop proches de la Russie", estime une source suisse.

Changement d'approche

Il y a quelques mois, Ignazio Cassis avait salué l'initiative ukrainienne, tout en l'estimant "insuffisamment bonne" parce qu'un plan, selon lui, doit pouvoir obtenir l'assentiment des deux parties. La Suisse a depuis révisé son approche sur ces réunions des conseillers à la sécurité nationale.

"Au début, seuls les alliés de l'Ukraine participaient", selon la source suisse. "Mais lorsque nous avons vu qu'une quarantaine de pays, dont ceux du sud, étaient présents en Arabie saoudite, nous ne pouvions pas ne pas nous impliquer".

Et cette source d'être consciente des attentes limitées à formuler pour la réunion de dimanche. "C'est un plan ukrainien et non pas des idées russes", admet-elle également. "Mais toutes les questions qui seront discutées dans un accord avec la Russie sont abordées", ajoute-t-elle.

ats/nr

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