Publié

Ces retraités qui continuent à travailler

Raphaël Armici, 69 ans, continue à travailler comme infirmier [RTS - 15 Minutes]
Retraité et encore au travail / L'actu en vidéo / 2 min. / le 20 octobre 2023
De plus en plus de retraités gardent une activité. Besoin de stimulation ou de rentrées financières: quelles sont leurs motivations? Et alors qu'on parle de pénurie, les 65 ans et plus peuvent-ils faire partie de la solution? Le magazine 15 Minutes s'est penché sur la question.

"Quand j'ai pris ma retraite, j'ai passé le premier mois sur mon canapé et je commençais à devenir malheureux, je tournais en rond. Je me suis donc dit qu'il fallait que je trouve quelque chose." Désormais âgé de 69 ans, Raphaël Armici travaille depuis quatre ans comme infirmier à Palexpo. Il est passé par une agence temporaire. Cet emploi l'occupe en moyenne 4-5 jours par mois.

Comme lui, de plus en plus de retraités décident de continuer à s'engager professionnellement. À 65 ans, lorsque l'âge de la retraite est atteint, près d'une personne sur quatre (27,1%) est encore active, selon des chiffres de l'Office fédéral de la statistique. C'est environ 4 points de plus qu'il y a une dizaine d'années.

Contact social, aspect financier: les raisons varient. "Ce qui m'a guidé, c'est surtout la stimulation de mon cerveau et la volonté d'être utile. Cela permet aussi de mettre du beurre dans les épinards", explique Raphaël Armici.

>> Ecouter le reportage de 15 Minutes :

15 Minutes vignette retraité qui travaille encore [RTS - 15 Minutes]RTS - 15 Minutes
Ces retraités qui continuent à travailler / 15 minutes / 14 min. / le 20 octobre 2023

Des retraités en forme

"Les retraités sont en meilleure santé", constate Rita Galván, qui animait cette semaine à Lausanne un séminaire de préparation à la retraite proposé par Pro Senectute, via son programme AvantAge. "Certaines personnes se sentent bien physiquement et dans leur tête et se demandent pourquoi arrêter." Celles qui décident de travailler encore le font souvent à temps partiel.

Parmi les participants du jour, certains envisagent plutôt du bénévolat. Et tout le monde ne comprend pas cette volonté de continuer à bosser: "Ca ne me fait pas envie. Mais si les personnes doivent le faire, c'est autre chose", explique un futur retraité.

Costantino Serafini, responsable du programme AvantAge, observe lui que ce thème arrive plus facilement dans les séminaires: "Quand on parle des aspects financiers, les gens font leur budget et certains envisagent à ce moment-là de continuer à travailler." Selon lui, "les entreprises devront s'habituer à collaborer avec des gens plus âgés, au vu du vieillissement de la population".

Une solution contre la pénurie?

Mais les entreprises sont-elles vraiment prêtes? "Je pense qu'une partie des employeurs sont prêts, mais qu'il y aura aussi beaucoup de travail d'éducation", répond Frédérique Béguin, responsable des opérations d'Activis, une nouvelle plateforme de mise en relation entre retraités et entreprises. "De toute façon, ce sera une solution incontournable car on va se retrouver en manque de personnel."

Alors qu'on évoque souvent les difficultés des plus de 50 ans à retrouver un emploi, n'y a-t-il pas un paradoxe à embaucher des personnes de plus de 65 ans? "Les retraités ne sont pas forcément prêts à travailler à 100%. Ils ont d'autres exigences que les personnes de plus de 50 ans", estime Frédérique Béguin. Selon elle, "mettre en évidence le travail des seniors ne peut être qu'un atout pour les deux tranches d'âge".

Raphaël, lui, n'a pas eu de peine à trouver un emploi dans le domaine de la santé. Jusqu'à quel âge se voit-il travailler? "Mon âge limite sera dicté par mon physique et mon mental."

>> Le débat de Forum entre Véronique Polito, vice-présidente du syndicat Unia, et Jérôme Cosandey, directeur romand d'Avenir suisse, le groupe de réflexion libéral :

De plus en plus de retraités continuent à travailler, par choix ou faute de pouvoir vivre de leurs rentes.
Les retraités travaillent de plus en plus: débat entre Véronique Polito et Jérôme Cosandey / Forum / 8 min. / le 21 octobre 2023

Guillaume Rey, Joëlle Cachin

Publié